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Met Barran
7 juillet 2008

CHOSES DE LA RUE LÀ-BAS

Un personnage d'âge raisonnable qui n'a nullement de mauvais esprit à vendre et à revendre, exprimant par tous ses pores une sensibilité catalane, faisait observer avant-hier à une "leader" de la catalanité que si la langue et la culture étaient bien présentes l'an passé à Frankfurt, à la Foire Internationale du livre, elles l'étaient peu, et pour ainsi dire elles étaient absentes, à Perpignan cette année 2008, excusez-moi, soulignait-il, " a Perpinyà Capital de la Cultura Catalana". La dite "leader" qui sortait de chez sa coiffeuse faillit en perdre sa mise en plis. Le coup porté était bien rude. Elle rétorqua, néanmoins, avec vivacité et dans un flux vocal où ne se promenait aucune brillance parisienne, que c'était bien beau de faire le mignon, de distribuer bons et mauvais points, mais qu'il ferait beaucoup mieux de contribuer, par l'acte et l'écrit au redressement catalan lui qui vivait à Perpignan et, semble-t-il, en vivait. Le gentil personage un petit peu outragé par le fleuret peu moucheté de la dame, crut la désarmer en hurlant qu'il NE DENIGRAIT PAS. "JE NE DENIGRE PAS" dit-il. Mais la dame ne lui tendit pas la main.

PIERRE CASAL (qui nous conte cette anecdote) indique que tout bien pesé et compris, les deux interlocuteurs ont raison.

XXX

Il y a des grincheux partout. Et chez les Catalans sans aucun doute plus que chez d'autres fils fugitifs du temps. Il sont en effet nombreux à laisser apparaître une allergie au FOLKLORE. Précisons bien: ni au folk, ni au (c)lore. Et, en cette matière, eux sont indémodables comme le sont les rhumatismes. Ils ne vous le pardonneront jamais, même si vous défilez en rangs serrés et sur des genoux écharpés, non ils ne vous pardonneront jamais la pratique de la sardane (que tu l'écrives, la danse, la chante-ou les trois à la fois), ni de monter des châteaux de plus en plus haut (tenez bon! et l'inxeta vaincra!), ni de faire danser des géants dans la rue. Meure, le FOLKLORE! Stop, retenez la hache, éloignez leurs têtes du billot. La gent que vous condamnez pour le péché capital de FOLKLORE est en fait la gent d'aujourd'hui et des traditions d'aujourd'hui, c'est-à-dire, les expressions vivantes d'une culture populaire, rurale et urbaine, ce n'est pas parcequ'elle est circonscrite à un pays pitchoun, que ces réjouissances conviviales doivent être écrasées comme résurrections de l'Infâme. Les allergies, les rhumatismes sans doute n'en vient-on pas totalement, mais on peut les soigner faute de s'en guérir. Voyez donc, faucheurs du FOLKLORE, un bon docteur, car la médecine soulage y compris les herpès progressistes. Alors, qui sait?, la "sardana", les "castells", les "gegants" vous révéleront des rythmes, des sons et des couleurs qui poussent à vivre. Comme tous les arts de rue!

GÉGÉ BONDÉU DE LACQREU (par e-mail)

XXX

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