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Met Barran
30 juillet 2008

François de Fossa...fait du bateau.

INEDIT

De retour du Mexique, François de Fossa fait un assez long séjour à Cadix. Il va y vivre de sa maigre pension de sous-lieutenant, d'aide de Roussillonnais se trouvant dans la ville et sans doute de quelques expédients. Dans plusieurs lettres à sa soeur Mme Thérèse Campagne, il compte un de ses périples en mer. On y lit qu'il le pied bien plus marin que son Capîtaine. Fragments de lettres.

[...] "Nous avons chargé aujourd'hui une cinquantaine de pipes d'eau de vie & nous remettrons demain à la voile pour suivre notre route"  (Tarragone, 5 mai 1805).

"Nous avons relaché depuis, ma chère amie, d'abord à Salou qui n'était qu'à deux lieues, puis au port de St Antoine dans l'ile d'Yvisse et enfin celui-ci, situé entre Alicante & Cartagène, où on nous a permis de prendre terre (Torre vieja, 21 mai 1805)

"Je suis malheureusement avec des matelots & un capitaine qui n'osent point perdre la côte de vue, & qui ne savent pas tenir la mer pour peu que le vent soit contraire. Malheureusement encore le vent s'est essoufflé rarement deux jours de suite dans cette saison, de sorte que je puis compter que nous relâcherons encore une douzaine de fois avant d'arriver à Cadiz, en séjournant toujours jusqu'à ce qu'il plaise au vent de souffler de nouveau. Juge moi qui suis accoutumé à naviguer avec de bons marins, & à tenir la mer avec toute espèce de temps, combien je souffre du fait d'aussi petits trajets, avec des gens aussi timides que ceux qui m'ont échu en partage: d'autant que le danger des corsaires est bien plus imminent en cotoyant le long de l'Espagne, comme nous le faisons, que si nous avions pris notre route le long des côtes de l'Afrique, où les anglais n'ont rien a aller pêcher; mais pour cela il aurait fallu n'avoir pas peur de la mer, être marin en un mot, & le Capitaine ne l'est pas plus que mes vieilles pantoufles. Au moins à Tarragone, à Salou, & à Reus qui en est très près, j'ai trouvé des connoissances; à Yvisse j'ai vu un pays nouveau pour moi, & cela m'a aidé à passer mon tems; mais ici nous sommes à la vue du village sans pouvoir descendre à terre & je t'assure qu'il n'est rien de plus ennuyeux que d'être confiné à bord d'un vaisseau à l'ancre dans un port" (Torre vieja, 21 mai 1805)

"...Enfin hier matin à 7 h. le vent était si bon & si fort que le Capitaine fut obligé de partir, & nous mouillêmes ici hier au soir, ou pour mieux dire dans la matinée de ce jour, car il était une heure moins le quart lorsque nous avons jeté l'ancre. Nous avons joué de bonheur, car en passant devant GibraltarGibraltar nous nous sommes trouvés tout d'un coup au milieu d'une escadre anglaise de plus de 20. bâtiments, qui nous ont laissé passer sans mot dire, soit qu'ils ne nous aient point vus, soit qu'ils nous aient pris pour quelqu'un des leurs. Nous voilà cependant à Algéciras, c'est-à-dire très près de Cadiz, puisque nous n'avions qu'à passer pour y arriver une partie du détroit & environ une douzaine de lieues de la côte. Si Cadiz est bloqué, comme on nous le disoit à Malaga, je m'en vais par terre au Port Ste-Marie: je connois le pays, j'ai déjà fait ce chemin avec ma pauvre cousine Jaubert lorsque je l'accompagnai en (17)97 au camp de St.Roch,& je ne suis plus embarassé de moi." (Algéciras, 18 juin 1805).

"...Je ne sais encore si je pars par mer ou par terre à Cadiz qui est bloqué par 2 vaisseaux, 6 frégates, 2 bricks, & un cutter, aux ordres de l'amiral Nelson (Algéciras, 20 juin 1805)

Le bâtiment sur lequel se trouvait François de Fossa arriva à Cadix le 22 juin, précisant lui-même à huit heures du soir " après 55 jours de voyage".

Communiqué par l'association Les Amis de F.d.F. et de sa soeur Thérèse.

François de Fossa (Perpignan 1775-Paris 1849). Militaire et compositeur de musique de chambre, qui sera surnommé à Madrid le Haydn de la Guitare.

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