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Met Barran
8 août 2008

CROIX DU JUBILEE

"Je la rencontrais devant la Croix du Jubilée (1852). Trois ou quatre mots. Dits, ni trop haut ni trop bas, pour nous comprendre, mais ce n'était pas vraiment de l'anglais. Laissant derrière nous l' église gothique, avec  un arc extérieur dont la courbe dominait la rue, je la raccompagnais -elle était assez petite de taille, disons roussette, le cheveu était court, avec une jupe de cuir démodée- je la raccompagnais, aussi silencieux que vigilant, vers la jolie petite maison au numéro 15 du boulevard -j'eus le temps de le lire au passage piéton- Centulle 3. Irréel presque et pourtant réellement sur le plan guide de la petite ville. Face à "sa" maison, une centaine de mètres remparts du XIII° siècle, gaillards comme peut-être ils ne l'avaient jamais étés. Jamais quant à moi je ne m'étais senti si inspiré. Elle avait bu toutes mes paroles, m'adressant des petits sourires, ses yeux ne parurent point avoir perdu de temps, en suractivité, d'aguets et vigilances... Plus tard... bien plus tard... lorsque... étant sortis, bras- dessus bras- dessous... de chez elle... intérieur propet, agréable, sans encaustique, avec de jolis rideaux bleus ciel faits main à la fenêtre... nous atteignîmes l'ancien foirail...je l'avais... par le passé... connu grouillant de marchandages et de ruptures d'accords... tout en me parlant de la floraison des tournesols de cette année... elle m'avoua que si...facilement... elle avait acquiescé à tout ce que je lui avais marmonné... c'est parce que... quand je l'avais...il fallait bien que je le reconnaisse... bien cavalièrement accostée, près de la Croix du Jubilée...où elle s'appuyait, c'est vrai... attendant...joua-t-elle alors... "elle" ne se rappelait plus qui... je lui fis une si grosseur peur, mais vraiment une trouille peu commune  avec la balafre mal soignée, purulente qui se prolongeait sur ma joue gauche.. et ce flux de syllabes de mots inintelligibles (anglais, pas anglais?)... flux...sourit-elle... qu'aucune dent ne parvenait plus à endiguer... à rendre bonne chrétienne... alla-t-elle jusqu'à préciser. "Ah! Ce que tu me fis peur, mon colibri... Mais, rapidement... c'est mon métier qui veut ça... je me suis repris... j'ai mis un terme à mes tremblements, puis de l'ordre dans le paiement de ma prochaine note d'électricité.... et...c'est alors que je t'ai proposé...à voix basse... tu l'as entendu... tu te le rappelles, ou non?...à voix basse pour ne pas agiter la rue... de venir chez moi, boulevard Centulle 3, au numéro 15, face aux remparts, et vérifier ainsi sur le vif et le matelas, si tu étais le monstre répugnant dont tu t'étais donné l'apparence en m'abordant... Nous étions, à présent, arrivés sous un tilleul fleuri, bucolique aurait dit une chanson. Je la regardai alors, à mon tour inquiet...mais qui dont était cette plutôt banale roussette? Elle me regarda, capta mon angoisse et, un instant, son regard eu des reflets de coutelas entrant en service de nuisance...Mais, au lieu de frapper, elle explosa de rire. J'en étais quitte avec une triple rasade de peur. J'éclatais enfin, moi aussi, de rire et... mon masque tomba...j'en portais bien un ce jour-là... qu'elle piétina en me criant... "plus jamais ne me fais une pareille peur." Elle posa, à cet instant, tandis qu'une branche de tilleul se penchait vers moi,  un gros baiser d'adieu sur ma joue gauche."

Gérard  Pois et Chiche

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