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Met Barran
12 septembre 2008

DE LA KABBALE

Dans les mêmes années 1279/80 en Espagne, Moïse de Léon ( +1305), compose le Zohar ( "Le Sefer ha-Zohar" ou   Livre de la Splendeur) souvent considéré comme la Bible du kabbalisme. Pour aller vite : la kabbale est la tradition mystique et ésotérique juive. Antérieurement; il existait une mystique prékabblistique dont on repère le noyau dans les chapitres 1 et 10 d’Ezéchiel. Qui ne connaît le merkavah, à savoir le char qui porte le trône divin?.

Le Zohar est très souvent présenté comme la réécriture mystique d’une tradition religieuse par, dirions-nous de nos jours, « les déçus de l’intellectualisme maïmonidien ».

Charles Mopsik (1956-2003) est vraisemblablement le plus grand historien français du XX° siècle de la kabbale. Il  en a traduit, présenté et publié certains des principaux textes. Il nous dit que, à la fin du XIII siècle -la période justement évoquée ci-dessus, nous nous trouvons « en présence d’une somme d’écrits considérables » (in La Cabale, p 17).

Du vivant de Menahem ha Méïri (1248-1316), le rabbin de Perpignan et principalement au moment de sa pleine maturité intellectuelle, juridique et religieuse, la kabale commence à circuler. L’on peut avancer, sans trop se risquer à l’erreur, que Perpignan eut ses mystiques cabalistiques même il paraît aventureux de lier l'auteur du Beit Ha Behirah à eux. Il semble bien plutôt qu'il ait eu maille à partir avec eux, disciples de Nahmanide de Gérone.

Mais il serait léger de penser que des pollens de la kabbale n'aient pas saupoudrés la région. Les migrations ont cette fonction. Voici ce qu'en pense Mopsik : « Au II° siècle, elle a d’abord touché, vers Narbonne, un petit nombre de cercles autour de quelques maîtres qui voulaient réaffirmer l’ésotérisme juif traditionnel contre l’ésotérisme de Maïmonide. Ensuite l’activité se déplace vers la Catalogne : Gérone devient le grand centre où la Cabale s’épanouit. Avec les deux disciples d’Isaac l’Aveugle –cabaliste languedocien- que sont Azriel et Ezra de Gérone » ( réponse de Charles Mopsik au journaliste Edouard Waintrop qui l’interviewe pour le quotidien Libération ( 22 avril 1993).

Mopsik posait clairement qu’il s’agissait de fait d’un ésotérisme contre un autre ésotérisme. Ainsi  se trouve corrigé le lyrisme -plus haut évoqué- d’une soit-disant réécriture mystique de la tradition par « les déçus de l’intellectualisme maïmonidien ».

Moshe Idel, disciple critique du grand Gershom Scholem [1897-1982) -qui fit longtemps référence en la matière- s’est attaché, pour sa part, à distinguer deux écoles cabalistiques différentes en Catalogne avec vraisemblablement des retombées sur Perpignan. Une de ces écoles, qui fut active à Gérone, se nourrissait des points de vue théosophiques « stemming » de la tradition du rabbin Isaac Sagi Nahor (1200). Dans ses écrits, l'école penchait plutôt vers des « exposés » esotériques, souvent interprétés, d'ailleurs, au moyen de notions philosophiques.

La deuxième école, partie elle aussi de Gérone et dont la figure la plus importante a été Nahmanide (Moshé ben Naham, +1270), compte d'autres éminentes figures. Comme le rabbin Jonah Gerondi (1180-1263). Ce dernier se déplaça à Barcelone. Son école s’y épanouit durant plusieurs siècles et survécut longuement après la disparition de l’école géronaise.

FELIX GARBY

Note: Il nous est indifférent d'écrire kabbale ou cabale.

XXX

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