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Met Barran
26 octobre 2008

PERPIGNAN DROGUE DOUCE...IL Y A UN SIECLE

L'écrivain Claude Salvy* (1900-1986) évoque dans  Clotilde  ou le désamour (Le Publicateur 1983) le Perpignan du début du XXème siècle. On peut y lire à la page 209, les deux observations suivantes qui tendraient à prouver que pour certains l'eau coule bien doucement sous les ponts de la Tet et de la Basse même si le Café de France, le Café de la Paix, et le Café du Palmarium se sont déracinés du souvenir collectif

. 1)

            «[...]  Perpignan offrait aux hommes de la bourgeoisie qui y vivaient à la fin du XIX° siècle et dans le premier quart du XX°, une vie pleine de charmes. Vivre à Perpignan, cela équivalait pour beaucoup à une drogue douce. Curieuse ville ayant conservé, même après l'ouverture de ses remparts, une vie, une façon de penser "intra-muros" caractère de cette bourgeoisie étant ou se voulant catalane.

             La catalanité, curieux ferment de pensée régionale fière de sa langue, de ses poètes, de son passé local, de tout ce qui faisait partie du pays. Etre catalan, pas gavatx. [...] »

              2)

            « [...] Rester au pays, c'était peut-être mieux encore. On pouvait y faire partie d'un groupe fermé, imprégné de catalanité mais aussi parfois de grec et de latin, profiter de ces endroits à l'usage exclusif des hommes, le café et surtout le cercle. Rester au pays c'était aussi l'assurance d'une vie tranquille du côté des femmes, soumises à une servitude courtoise et religieuse, gardienne de vertu. Rester au pays c'était se comprendre entre Catalans, rester attachés à des coutumes, à des lieux, à une langue, à la cuisine et aux produits du pays. Cela fit que bien des jeunes hommes ont préféré passer leur vie à Perpignan, même avc des moyens réduits, afin de garder cette atmosphère, si proche d'une drogue que dégageait leur terroir.[...] »

            Le livre est une très intéressante chronique non seulement sur Perpignan mais sur le Roussillon d'avant la première guerre mondiale. Elle nous rapproche des hommes, des faits et de paysages qui ne sont plus tout à fait ce qu'ils étaient du fait de la réécriture du territoire pour les besoins de l'urbanisation et du tourisme par de l'autoroute et le TGV (qui bientôt pointera son nez).

           Aline et Alphonsine (sa mémée) DESLARMETTES

* Claude Salvy est le pseudonyme de Marie-Madeleine Poisson, épouse du père de la science démographique, Alfred Sauvy (1898-1990), né à Villeneuve-de-laVilleneuve-de-la Raho. Claude Salvy écrivit plusieurs ouvrages consacrés aux meubles et objets régionaux et à l'art de les reconnaitre.

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