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Met Barran
27 octobre 2008

RESERVE DE POESIE PAR TEMPS DE CRISE BOURSIERE

L'enthousiasme sous forme de requiem d'Albert-Gérard de Theux est sympathique. Mais pourquoi, mon ami, pointer toujours votre curiosité du côté du passé, je veux dire de ce qui a passé. Il n'y a plus l'Attitude à Perpignan. Passons... à autre chose. La ville ne manque pas de valeureux petits soldats de l'art poétique, maréchaux- des- logis blanchis sous le harnais de la rime, conduits par Claude Willers (absolument rien de commun avec le grand animateur de radio, cf le Tribunal des Flagrants délires). Notre Willers préside aux destinées d'une association qui s'attache, sans toujours assurer le bon crissement de bec de plume, à concilier l'expression plastique et la musique des mots. Mais, ne fouettons pas la bonne volonté, le travail est constant et plutôt généreux; la seule faiblesse qui écornerait la hardiesse de l'inspiration serait de trop se laisser bercer d'officialité et d'institutionnel. Mais point de leçon dans ce trait, sinon il faudrait être exemplaire...
Hors de Perpignan,il est aussi des meuniers du beau langage. L'If d'Elne, par exemple. Mené par le Cercle d'Authentiques Cabochards -tout un patent programme de non alignement- et arborant, généralement, le pavillon de La Licorne d'Hannibal. Sous ce nom qui joue avec les éléphants: une association/revue très recommandable. Par sa tenue de bel objet sans urticaire de luxe et ses contenus stimulants qui ne s'arrêtent jamais au seul balbutiement de l'émoi lamartinien ou à l'exercice primesautier de l'imitation d'une quelconque bohème potache. Ce n'est pas de ce bois de garenne que se chauffe la bande à Salgas, Gorsse et Desclaux pour montrer quelques rostres de premiers rôles. L'If est une galerie d'art de la haute-ville, non loin d'une majestueuse cathédrale. On y rencontre et entend (puisque la lecture y est menusuellement invitée, et quelquefois la chanson) dire, déclamer, parfois tourmenter -ne soyons pas servile- des textes de coulée personnelle ou puisés à la veine patrimoniale. L'essentiel étant la fête de l'amitié que toute cette poésie génère. Il est on ne peut plus sain, je vous l'accorde Albert-Gérard de Theux, de voir que la "réserve de poésie du château d'If" ne se laisse pas emberlificoter par la crise boursière et le sauve-qui-peut de quelques canards bancaux et mal inspirés.

                                    Jean-Yves SAMPEUR, dit Le Déraisonné.

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