François de Fossa et ces gens-là
Un des intérêts de la précieuse correspondance (toujours inédite) de François de Fossa à sa soeur Thérèse réside dans les petits portraits qu'il lui arrive de faire de gens de son département, rencontré dans telle ou telle ville où il se trouve en garnison ou en détachement. Nous en avons retenu d'eux. L'un à Moulins, l'autre à Strasbourg (le principe "des Catalans partout" étant déjà bien établi, le principe sinon l'expression qui apparaîtra bien plus tardivement).
A Moulins il est question de "Besombes, de Rivesaltes, qui est contrôleur des impositions indirectes, et m'a bien l'air d'être un original. Nous nous sommes vus une fois au spectacle; mon nom lui était, m'a-t-il dit tout à fait inconnu. Depuis nous nous sommes laissés quelques cartes de visite, mais nous ne nous sommes plus rencontrés. Il n'a pas l'air de se soucier beaucoup de ma connaissance et je n'ambitionne pas trop de cultiver la sienne. Dis-moi quelque chose de ce Monsieur et de sa famille si tu la connais." (Lettre de Moulins 27 juillet 1816)
A Strasbourg il est question d'un M. d'Opoul. " Je n'ai pas vu depuis quelque tems le M. d'Opoul parce qu'il me fait frémir quand il parle de sang à verser pour ce qu'il lui plaît d'appeler la bonne cause. Croit-on faire des partisans du Roi, faire aimer la Religion Catholique par le moyen d'échaffauds dressés au nom de l'autel et du trône! J'aime trop mon souverain pour le servir aussi mal, par malheur ceux qui prétendent l'aimer d'une autre manière sont quelquefois portés à dénoncer la modération et la tolérance comme entachées de jacobinisme et d'irréligion (Le paragraphe est pour toi seule). (Lettre de Strasbourg du 27 avril 1822).
Le M. d'Opoul est le recteur Laborie:
"Il devient invisible pour moi", confie-t-il dans une deuxième lettre Et François de Fossa de poursuivre la présentation du dit Laborie. "Je ne serais pas surpris qu'il ne voulût pas d'une liaison entre nous. Je ne m'en soucie pas davantage de mon côté. C'est un de ses hommes qui avec une grande apparence de religion, voudraient sabrer, pendre ou brûler tout ce qui ne pense pas comme eux. Je me fais gloire de ne pas partager une opinion aussi abominable, mais aussi je ne serai jamais son ami ou celui de ces gens-là, aussi je resterai toujours capitaine. Crois-tu que je voulusse d'un grade aux dépens de ma conscience." (Lettre de Strasbourg du 19 mai 1822).
Proposé par "Les Amis de FdF et de sa soeur Thérèse"
Note: Toute personne susceptible d'en savoir un peu plus sur les personnes citées: Besombes de Rivesaltes à Moulins et Laborie d'Opoul à Strasbourg serait aimable de le faire savoir au Comité de Gestion du blog Met Barran qui le fera ensuite parvenir à l'association. Ainsi fera -t-on progresser le schmilblic de la connaissance du militaire musicien, surnommé le Haydn de la Guitare. Et à cela il devait bien y avoir une raison, même si les historiens de la musique n'en disent pas encore grand chose! Nous sommes, quant nous solidaires de tous les "dépouilleurs d'archives".
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