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Met Barran
4 avril 2009

Convivialité poétique

D'abord rectifions deux erreurs touchant à la "Nit de Poesia" qui a eu lieu hier à Rivesaltes. Ce n'était point au Théâtre des Deux Rives mais "Hautes Rives" (traduction française du catalan Ribesaltes i du "latin" Ripesaltis) dont l'adresse n'est pas au 12 rue Ludovic Massé mais Ludovic Ville. Cela étant dit pour faciliter les prochains rendez-vous qui seront proposés dans cette charmante petite salle, où officie brillamment Nicolas. Non ce n'est pas le petit Nicolas auquel vous pensez! Ces points "signalétiques" terminés, saluons cette inititiave et son succès. Quelques 70 personnes se regroupant pour découvrir de la poésie, c'est un beau, d'autant qu'il ne s'agissait point ici de venir concourrir pour empocher quelque prix que ce soit ou se dégosiller pour décrocher quelque contrat. Uniquement: plaisir de dire, de lire, d'interpéter. Plaisir de montrer son plaisir à être là, que l'on vienne d'outre-Corbières ou d'outre-Albères (Lleida, ou Girona), retenue orgueilleuse faire partager ses univers [ceux des mots et des choses], de rendre hommage d'une extraordinaire beauté du coeur sans emphase d'officialité à Joan Morer, le poète local. Nous devons cet hommage à la grande Renada Laura Portet, auteur de "Una ombra anomenada oblit" (Columna, 1982). Si, tout au long de la soirée -avec des passages "tirés au sort" et sans aucun ennui apparent sur les visages des participants-l'expression en catalan a été largement dominante (dame! la soirée ne s'inscrivait-elle pas dans le programme de la "Setmana de la llengua catalana") on a pu également se réjouir ou s'étonner de textes en français et en...ucrainien. L'éventail poétique proposé s'est avéré des plus ouverts, agité certes avec des talents divers, selon  que l'on était débutant ou déjà personnage de scène bien aguerri, que la voix reste tapie dans la barbe ou qu'elle fasse des pieds-de-nez à un micro inutile. Un éventail allant, disons, du récit élégiaque à des registres de poésie sonore, où la phonétique fait du hip hop avec la sémantique; allant des premiers pas rimés et essouflés à des scansions admirablement maîtrisées; poésie trempée dans le naturalisme et les nostalgies (brillant Calvet que Nicolas, le maître de maison, qualifiera de "poète qui lit à ciel ouvert", notre homme aspirant tout de sa mémoire sans aucun recours à des notes écrites) à des textes plus ramassés,(Gerard Jacquet, fidèle au pays des muses qui retroussent leurs manches et rejettent leurs corsets), denses et épatants d'images qui dynamitent, qui ouvrent les portes de la tendresse et d'une humanité différente, moins emmurée derrière ses égoïsmes et ses préjugés certitudes. Il a été baucoup fimé, photographié, écouté cette belle nuit-là en présence de Jacques Viñas, comédien et peintre, se dégourdissant quelques instants de la préparation d'une "Saison en enfer" de Rimbaud. Qu'en restera-t-il, vraiment? Pour l'heure: un modeste programme dépliant avec une présentation du poète Joan Morer (1922-2008) et quatre poèmes (en catalan et français) de son cru; ce qui était la moindre des choses. Mais aussi, durant deux heures les émotions d'une convivialité poétique; ce qui était la meilleure des choses attendues. Avec cerise sur la gâteau de ce "Théâtre des Hautes Rives": un chaleureux concert de musique reggae. C'était hier vendredi soir d 21 h à 24 h.

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