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Met Barran
13 avril 2010

Au cas où vous le liriez

BARRE

Le nonagénaire éblouissant. Le bélier enchanteur et bondissant. Il en montre et en remontre. Toujours en défi, toujours en fête. C’était le cas dernièrement au palais des Congrès. Archicomble ! Il aurait mérité le palais des expositions ! Que n’y a-t-on  pensé pour honorer ce monument vivant de la chanson catalane au nord des Pyrénées. Il fut la cerise d’or de son gâteau d’anniversaire, imaginé par des pâtissiers qui ont du cœur, de l’imagination et de la mémoire. Un mille-feuilles d’exception ! Fallait le faire : obtenir que des artistes invités –de Kilembé ou Bizern à Cali- plient un tube de l’Enchanteur à leur voix, à leur tempérament, et à leur « singulière posture » de scène ! Un sans faute d’admiration dans une soirée Emotions, applaudie comme à l’Olympia ou au Zénith,  au palau de la Música ou à L’Auditori. Barre... oui, Jordi Barre, l’artiste aux quatre vingt dix avrils.

XXX

MONTESCOT

Il s’arrête cette année à Montescot, village qui étend ses charmes entre la Troba et le Pà de Sucre, de Sant Martí à Avallrich.  Village où les « toutounettes » sont éternelles. Une « toutounette » vaut bien une rose, et Sant Jordi ne vous abandonnera pas dans les mains du Dragon si vous l’échangez, faute de rose, contre quelque bon livre. La Sant Jordi à Montescot n’est pas un rendez-vous troussé à la va-vite. Il a été soigné pour que ce 23 avril (jour calendaire -et non pas décalé-de la Sant Jordi) fasse un triomphe au chanteur PERE FIGUERES, qui partage avec le vieil Erasme de Rotterdam la devise « Nulli concedo » (je ne fais pas de concessions). Récent ambassadeur de la chanson d’ici en Italie et en Allemagne, celui qui a donné mélodie et voix aux plus beaux textes de J. Amade,  J.-S. Pons, J.-.P.-.Cerdà (A. Cayrol) et qui a signé, sous sa propre plume des paroles, d’un rang égal, sera sur scène, accompagné par Gérard Méloux, l’un des musiciens multi-instrumentistes les plus sollicités de notre région, et par la toute jeune mais déjà fort expérimentée Paola Mauréso, connue également comme danseuse-chorégraphe. Le concert qui s’adresse à tous les publics débutera à 21 h, à la salle des Fêtes, au cœur du village. Ce même 23 avril, mais  à 18 h,

Le chanteur Cris Cayrol –qui réside dans la commune depuis déjà plusieurs années- dédicacera le Cd de son « Best off », où l’on trouve le fameux « picot de Montescot », composé et interprété avec des enfants pour des enfants. Pas mal, non ?

XXX

GIFREU

Dernier arrivé sur la scène éditoriale avec « La Merci », Patrick Gifreu y occupe déjà une place singulière. D’abord par le créneau choisi : éditer en français des œuvres du patrimoine catalan, ensuite par le choix des auteurs : du Moyen âge ou très proches de lui, mais aussi par le travail effectué : une traduction très pointue et moderne, accompagnée d’une introduction éclairant l’auteur et l’œuvre et, enfin, par le format du livre : format de poche, avec une couverture au toucher tendre, sensuel et une mise en page et composition du texte pour la lecture facile et agréable. Manifestement, Patrick Gifreu est l’ami des bons livres. Ces ouvrages des « Editions de la Merci », portées sur les fonts baptismaux en 2008,  sont de petits bijoux pour une bibliothèque francophone à l’intention de celles et ceux, qui, en cette première décennie du XXI siècle, gardent de l’intérêt à l’histoire, à la philosophie, à la religion, à la spiritualité. Bref au commerce des idées et des traditions de pensée. Dernier titre publié et tout récemment diffusé en librairie : Le livre de l’Intention  de R.Llull. Il fait suite à La Tuhfa d’A.Tourmède (récit autobiographique d’une conversion du christianisme à l’Islam) et aux Contes et Fables de F. Eiximenis, tous deux publiés en 2009. Les Editions de La Merci avaient ouvert leur catalogue, en 2008,  avec Le livre des mille proverbes de R. Llull, suivi de Femmes dans la vie du Christ de Sœur Isabelle de Villena.

 XXX

GINER

Le peintre Balbino Giner aurait cent ans. Le Centre del Carmen à Valencia -sa ville natale- et le Centre d'Art contemporain (àcentmètresducentedumonde) de Perpignan- ville où il vécut de l'après-guerre jusqu'à sa mort en 1976- se sont associés pour lui rendre hommage. Hommage qui pour aussi mérité qu'il soit n'a pu être mené au bon bout des intentions des organisateurs. Difficulté à rassembler une quantité d'oeuvres suffisante pour illustrer toute la palette des expressions et des évolutions du peintre. Les tableaux réunis (près d'une centaine) permettront tout de même de souligner que Balbino Giner, ne fut pas seulement une figure pittoresque du Perpignan et du Collioure du premiers tiers de la deuxième moitié du siècle passé, mais qu'il fut, sans conteste, un peintre véritable, qui eut à se bagarrer, sensibilité au grand vent, d'une part avec son propre passé d'espoir avant-gardiste coupé brutalement par les effets du pronunciamiento franquiste et la deuxième guerre mondiale, et, d'autre part, avec une effervescence picturale animée par de nouveaux concepts et de nouvelles tendances, à partir surtout des années 1986. Nouvelles tendances qui permettront, par exemple, la révélation d'un autre... Balbino Giner, son propre fils. Le travail de ce dernier a été légitimement montré et défendu ces dernières années. Mais, il était bon de ne pas oublier le père, auquel cette exposition du centenaire précisera un peu plus vigoureusement la place qu'il mérite dans le patrimoine pictural catalan et euro-méditerranéen. Né et formé à Valencia, reconnu à Madrid, travaillant en Italie comme prix de Rome, séjournant à Bruxelles et à Paris, Balbino Giner est bien un fleuron de ce patrimoine. Rappelons qu'au début des années cinquante, Picasso qui accoutumait visiter Perpignan l'appelait à ses côtés pour partager avec délectation la paëlla du maître de Perpignan, son ami Balbino. 

Centre d'Art Contemporain, 3 avenue de Grande-Bretagne. Balbino Giner (1910-1976). Vernissage samedi 17 avril, à partir de 17 h. Exposition ouverte au public tous les jours de 14 à 18 h, jusqu'au 13 juin 2010. L'exposition sera ensuite présentée au centre del Carmen de Valencia du 6 juillet au 19 septembre 2010.

XXX

CABEZOS

S'il vous arrive de passer par la rue Mailly à Perpignan, prenez quelques instants pour pénétrer dans la librairie Torcatis-Coste. Demandez à découvrir le livre que ses gérants viennent de publier pour en célébrer le 65ème anniversaire. Il est consacré au peintre Henri Cabezos (1933). Un magnifique ouvrage, conçu et réalisé par Richard Meier qui, le moins que l'on puisse dire, n'en est pas à son coup d'essai comme le confirme la belle éloquence du catalogue de Voix Edition/Richard Meier. Ce livre publié par Libre d'Art retrace de façon séquentielle et dynamique l'aventure créatrice du peintre Henri Cabezos. Peintre mais aussi graphiste, et cinéaste. Il met en exergue plus que les classiques périodes de production, des ensembles techniques, thématiques, ou plastiques de création. Allant des prospections aux applications.  Son ensemble lithographique est d'une étonnante beauté. A la fois survol et plongée, un artiste retrouvé et pris en flagrant délit d'expériences épanouies ou interrogatives.  Un texte amical s'attache à rendre compte de l'itinéraire du peintre sous le titre "Et si l'art n'était pas une rivière tranquille". Le Cabezos (livre d'art et de bibliophilie à tirage limité) vient d'être présenté avec succès dans le cadre du festival Confrontation dédié au thème "les Arts au cinéma". Henri Cabezos est l'auteur de plusieurs affiches originales du Festival.

XXX 

BONHOMME

Epris de la terre, où il plongeait à pleines mains, il tomba fou amoureux de la sculpture. De la matière à la forme, en passant par la vie. En passant par le corps, qu'il vénérait dans le modelage avant de le voir naître en bronze, ou en terre cuite. Le corps humain, le corps féminin. Le corps de la femme prêt à donner la vie. Autant d'éloges des lignes, des courbes qui définissent des beautés. José Bonhomme, un jour, lâcha l'arithmétique et l'enseignement pour l'art.  Sans doute avait-il prit la bonne tangente, au vu de la passion qu'il y consacra jusqu'à sa mort (bien trop précoce). Le fait est qu'il avait le souci des forces, des équilibres, des allures, et des prestances, plus que des singularités, non pas que le "modèle" lui soit indifférent, qu'il n'en cultivât pas le trait différenciateur (une telle, et pas une telle autre). Sa manière de faire regardait plutôt du côté de l'opulence d'un Maillol que de l'économie Giacometti, c'était ainsi. Foncièrement honnête, il pratiquait honnêtement son art. Il partait de l'émotion pour susciter l'émotion du spectateur. Simple regard bien élevé, ou plus courageuse main caressante. Trop de gens peinent à croire que la sculpture c'est du visuel plus du tactile. Comme un Gustave Violet, qu'il appréciait énormément, il adorait les petits êtres ou objets en terre cuite, procédant de la vie quotidienne et domestique , ou nous y invitant, nous y ramenant. Homme d'atelier, José était aussi l'homme d'un domus et souvent, comme dans ses beaux espaces de Saint-Laurent de la Salanque, ils se confondaient. Mais, dans l'un comme dans l'autre, identiquement pièces d'intimité, ne s'en approchaient que celles et ceux qui bénéficiaient de l'amitié confiante de l'artiste. Je pense au poète et psychologue Jacques Salomé, au peintre suisse Jacques Biollay, à l'historien violoncelliste Jacques Marmayou, au photographe Pierre Parcé, aux écrivains Jordi Pere Cerdà et Renada Laura Portet.  L'homme était modeste, inquiet et pudique. D'une pudeur dont il ne se dévêtit que tardivement lorsqu'il s'attaqua au modelage du corps masculin. L'homme était de commerce exigeant, je veux dire qu'il questionnait plus qu'il ne buvait vos paroles, qu'il aimait refaire le raisonnement en sens inverse pour savoir qui, le premier, y perdrait pied. Mais n'est-ce pas ainsi que l'on s'enrichit? JOSE BONHOMME (1949-2004).

La Galerie des Hospices de Canet en Roussillon permet de retrouver ou de découvrir cet artiste amoureux des femmes, de l'art et de la vie à partir de lundi 19 avril. L'exposition sera ouverte au public jusqu'au 16 mai 2010, tous les jours de 15 h à 18 h.

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