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Met Barran
12 mars 2012

La cousine Beauregard et l’abbé B.

La correspondance entre François de Fossa et sa sœur Thérèse Campagne+ foisonne d’informations, d’anecdotes et de personnages. A tel point qu’il serait possible d’y recueillir  un répertoire  consistant de Perpignanais et Roussillonnais disséminés (et rencontrés par le militaire compositeur), tant en Espagne qu’au Mexique et en France (Paris et provinces). Des personnages, hommes ou femmes, qui sont des parent€s, des ami€s, des « gens recommandés » dont il nous brosse de rapides portraits physiques et moraux. En 1810, François qui sert et vit à Madrid, accompagne Mgr le Duc de Santa Fé (Miguel d’Azanza) « ambassadeur extraordinaire de Sa Majesté Catholique auprès de Sa Majesté L’Empereur et Roi  à Paris». Nous sommes mai. Le séjour parisien durera cinq mois. Il sera l'occasion pour lui d'alterner des visites officielles et obligées avec des visites privées. C'est ainsi qu'il va rencontrer l'abbé Brial -Perpignanais comme lui, et une cousine germaine dont il ne révèle pas le nom. Le premier est déjà bien installé depuis 1771, la seconde... galère. 

L'abbé

« J’ai aussi vu hier Dom Brial+ : ma visite n’a été que de quelques minutes parce qu’il allait se mettre à table, mais je prendrai mieux mon tems pour y retourner ; il y est logé rue Servandou (autrefois des Fossoyeurs) n° 25 » (Lettre, Paris, 22 mai 1810)

« D’après ma longue conférence d’hier avec Brial j’ai perdu tout espoir de faire faire au Gouvernement l’acquisition de nos papiers. Il en existe a la bibliothèque impériale des copies ignorées de Papa, que Brial m’a promis de me faire voir quand je voudrais. Il ne reste donc plus d’autrte parti à prendre que de les faire accepter dans le pays, et si l’on n’en veut pas je te dirai à qui tu devras les adresser à Bayonne et je les prendrais à mon passage pour les emporter définitivement à Madrid où j’en ferai l’usage que les circonstances ou les moyens mettront en même d’en faire. » (Lettre, Paris Ier juillet 1810).

« Je n’ai pas vu M. l’abbé Brial parce que j’avais à me plaindre de lui. Je lui avais fait plusieurs visites et il n’a pas daigné m’en faire une seule. » (Lettre, Bayonne 3 novembre 1810.

 La cousine

“Hier j’ai été voir notre cousine ; c’est une physionomie toute Beauregard++, tellement que j’ai reconnu sans l’avoir jamais vue quoiqu’elle fut avec une autre femme à peu près de son âge. Elle a été folle de me voir et désespérée de ne pas m’avoir vu plutôt. Je dois y retourner aujourd’hui ne serait-ce que pour un instant. La situation n’est pas brillante. Malheureusement mes fiances sont presque à sec et je ne puis lui offrir des secours qu’elle n’a pas l’avis de me demander : j’ai refusé honnêtement d’aller déjeuner aujourd’hui avec elle ? » (Lettre, Paris 24 octobre 1810)

« Je t’inclus aussi une lettre de notre cousine. C’est une femme d’esprit et qui a l’air d’avoir reçu une éducation soignée ; mais elle a été gâtée par sa malheureuse position. Obligée de vivre entre les gens du bas peuple elle a pris un peu du langage et des manières des halles. C’est une poissarde d’un ton relevé. C’est dommage que le malheur ait fait en elle cette transformation qui n’est point du tout à son avantage. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à notre oncle de Collioure. » (Lettre, Bayonne 3 novembre 1810).

+Précieusement conservée aux Archives départementales des Pyrénées-Orientales.

++Dom Brial (1743-1828)

+++La mère de François de Fossa était une Beauregard, fille de Guillaume de Beauregard ( ?-1771), chirurgien major  à l’hôpital militaire de Perpignan et démonstrateur d’anatomie à l’Université de Perpignan. Son frère s’appelait Jacques est était chirurgien a l’hôpital militaire de Colllioure.

xxx

 

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