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Met Barran
30 septembre 2013

Ils refont le monde (o món)

O món. L'un inventa le monde, l'autre le mit en musique, et un troisième en fit l'un des plus beaux spectacles des Estivales de Perpignan de 1996 en ouverture le 3 juillet au Campo Santo de Perpignan. Trois noms se partageaient l'affiche: Jordi Barre, Jordi Pere Cerdà et Daniel Tosi. Une cantate magistrale: O món fut offerte au public. Durant l'année 2011, il y a à peine deux ans,  deux des trois ont quitté le monde qu'ils chérissaient tant et aux héritiers duquel ils laissent un sonore joyau patrimonial. Barre et Cerdà (Cayrol pour l'état-civil), étaient du même pays, nés la même année 1920, et faits pour travailler ensemble, disparus à quelques mois d'intervalle canoniquement âgés de quatre-vingt dix ans.  Tous deux vecteurs, défenseurs et illustrateurs d'une même langue: leur langue catalane. Le projet o món avait été Kolossal pour une production régionale, il fallait un magicien pour le concrétiser en succès: ce fut Jean-Pierre Lacombe. C'est lui qui composa avec ductilité la belle triade: Barre-Cerdà-Tosi. C'est lui qui, une nouvelle fois, deux ans après la disparition des deux géants de la culture locale, a relevé le défi de porter une nouvelle fois o món devant le public. Dix sept ans après: ce n'est pas une mince affaire pour un temps de crise. Mais Tosi, la baguette aimée des pupitres et des publics, ayant dit oui, le défi était gagnable. Et l'aventure se mit en marche. Il fallait réunir des musiciens, des chanteurs solistes, un récitant et tout cela, et bien oui, ça représentait des multiples de trois. Qui verra les comptera! Côté musiciens et choeurs, il y aura des "anciens" forcément. Côté interprètes du texte, puisque cantate il y a, que faire? Ce seront des "nouveaux"! Allons vite, les présentations du nouveau casting. Côté chant: Begoña Alberdi, voix sudpyrénéenne, star soprano des opéras du Liceo de Barcelona et...de Madrid, comédienne à ses heures avec Els Joglars.  Jacques Fredenucci, voix française, bien connue de la scène nordcatalane. Côté récitant: Lluís Soler, le très populaire artiste barcelonais de théâtre, télévision et cinéma. Des répétions, il y en a eu, et plus que convaincantes: ambitions tenues. L'humanisme en émotion et raison. L'humanisme en résistance. La poésie qui éveille. O món  L'un inventa le monde, l'autre le mit en musique, et tous avec Daniel Tosi et Jean-Pierre Lacombe en font un beau rendez-vous de cette "primavera d'hivern" (printemps d'hiver). Démonstration sur un trente et un d'élégance ce vendredi 4 octobre 2013. Il fallait un écrin pour présenter un semblable joyau, ce sera Le Grenat du Théâtre de l'Archipel dont o món il ouvre la saison. Privilège mérité, puisque Jordi Pere Cerdà est l'un des poètes dont on peut lire des vers sur les murs de ce temple de la création du XXI siècle.

Laurent Rajolet

 

Voici une appréciation de l'auteur de o mon, à la création de la cantate.

 "L'écriture symphonique de Barre s'est identifiée à la sincérité de mon texte poétique; elle le sert à chaque instant, à chaque parole, à chaque silence, elle le sert même à chaque respiration, qui, si on y réfléchit, se trouve être le rythme de l'oeuvre son souffle." Jordi Pere Cerdà. (De "Jordi Barre et les chemins de la mer", publié dans la revue Conflent, n° 202, 1996.

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