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Met Barran
26 mai 2014

Un officier de trempe et de cacaco

François de Fossa (1775-1849), vous connaissez? Quand il ne composait pas de la musique ou ne pinçait pas les cordes de sa guitare pour distraire sa solitude ou égayer la soirée de quelques dames, il servait sous l'uniforme, au fil des affectations ici ou là. En fait en des garnisons précises, grandes ou petites, comme par exemple Blaye, à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux, alors la deuxième ville de France après Paris. Notre capitaine, puisque tel l'avait fait la Restauration, vivait sa vie militaire et partageait de petits et grands plaisir de la vie, par exemple...le chocolat, avec sa soeur Mme Thérèse Campagne, à Perpignan. Nous sommes à Blaye, le 12 mai 1817, François écrit (fragments de lettre):

Officier de trempe

"Je voudrais bien aussi anticiper de quelques semaines mon voyage à Perpignan; j'éprouve en ce moment un vrai besoin de m'éloigner d'un chef injuste, arbitraire, capricieux qui me vexe à tous les momens pour avoir rempli un devoir sacré. Je ne suis point et ne serai jamais intolérant; la pensée de l'homme est une propriété dont on ne peut le dépouiller, pas plus que de son champ ni de sa vigne; mais si j'imite en cela les dispositions sages & philosophiques de mon Souverain, si j'oublie comme lui des erreurs passées, je ne pardonne point des délits actuels surtout dans ceux qui ont à cet égard des devoirs plus strictes imposés par le titre qu'ils portent de deffenseurs du trône. un de mes soldats s'était permis à Blaye de mutiler le buste de notre bon Roi. J'ai sévi contre le coupable; je l'ai livré à un Conseil de Guerre qui l'a condamné à trois ans d'emprisonnement. Mon Colonel a trouvé très mauvais que je l'aye privé, par ce qu'il lui plaît d'appeller un faux zèle, d'un très mauvais sujet. Il a fait, de suite après mon rapport, tous les efforts possibles pour empêcher cette affaire d'avoir des suites. Le Général Comm.T la Division, qui l'a envisagée exactement comme moi, a traité durement le Colonel à cette occasion et tellement pressé le jugement qu'il était rendu au bout de huit jours. Mon Chef ne peut pas me pardonner la froideur que le Général lui témoigne depuis lors; il ne considère pas que c'est sa faute et non pas la mienne; il cherche toutes les occasions de me mortifier, et il en trouve parce qu'il est injuste. S'il ne devient pas raisonnable d'ici à l'arrivée de l'inspecteur général, je lui demanderai la permission de solliciter mon changement à une autre légion, de l'inspecteur lui-même. peut-être m'adresserai-je mal: on nous dit que cet homme est un Néron, on assure également qu'il n'aime pas les officiers de ma trempe. Quoiqu'il en soit je ferai la tentative. Je suis sûr que j'emporterai les regrets de tous mes camarades sans exception; je suis sûr d'emporter ma propre estime et la conviction d'avoir agi comme je le devais."

Cacao, chocolat.

"Tu me dis que la Iere épreuve de ton cacao n'apoin t réussi et qu'il avait jetté son huile. Est-il possible qu'on ait assez peu de bon sens chez nous pour faire griller du cacao au four? C'est une machine en tôlle ou en terre et avec un feu très violent qu'on fait cette opération. Dès que le grain peut se défaire de son enveloppe, l'opération doit cesser. Plus de cuisson rendrait le meilleur de tous les cacaos aussi peu huileux, c-a-d- aussi mauvais que celui de la dernière qualité. Le bon chocolat doit laisser au bout de deux ou trois jours le papier  dans lequel il est enveloppé aussi graisseux, aussi onctueux que celui qui sert d'enveloppe aux cordes de Naples."

xxx

 

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