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Met Barran
22 juillet 2014

T.O.L.E.R.A.N.C.E délocalisée

T.O.L.E.R.A.N.C.E, oeuvre du sculpteur Guy Ferrer qui, depuis mai dernier, était au cour du Campo santo, jouxtant la cathédrale St Jean-Baptiste, à Perpignan sera à partir de ce prochain 29 juillet déplacée, déménagée ou "délocalisée- (au gré de votre sensibilité) sur le parvis de l'ancien Couvent des Minimes, rue François Rabelais et l'un des grands lieux culturels de la ville. La distance entre les deux sites de mostration ne doit pas dépasse les...300 m ce qui allégera d'autant la charge des débardeurs, démonteurs/ remonteurs. T.O.L.E.R.A.N.C.E. était une oeuvre monumentale composée de 9 éléments sculptés verticalement placés, séparés d'une égale distance, sur une ligne diagonale du Campo santo. Elle attire l'attention et oblige à rapprocher le regard, le visiteur longeant la succession des pièces, leur tournant autour pour en apprécier la prégnance et la grâce, en détacher ses caractéristiques de forme, de style et de fabrication, pour en extraire aussi des données symboliques (motifs, patterns de civilisations de divers temps et  géographie ) qui en signalent l'ambition et en constituent la force, l'une et autre clairement spirituelles. Une oeuvre que l'on pourrait qualifier d'engagée. Son installation peut être lue en effet comme un appel à la paix (la tolérance, c'est limpide comme l'eau de roche, la non-agression de l'autre), par une solidarité de coexistence entre religions et sagesses du monde (pour sa part, l'artiste, en a compté 9, et il n'y a pas lieu ici de disputer ce joli chiffre). C'est un message de fraternité, comme un chant d'oiseaux dans un magnolia en fleurs. Qu'en sera-t-il, toutefois, de ce message? Et l'oeuvre monumentale, une fois installée en sa "résidence secondaire" parlera-t-elle au ciel et aux hommes qui la contemplent avec le même timbre et la même conviction franciscaine et oecuménique? Confrontée à un autre environnement spatial et architectural, et sans chercher à minimiser le charme de la cour et du parvis de l'ancien Couvent des Minimes, ne risque-t-elle pas de se retrouver amputée d'une part de sa pertinence physique et de sa signification spirituelle? Risque réel, car on conviendra aisément -si l'on a une certaine science de la ville- que la façade à structure classique et coloris bonhomme du dit Couvent ne vaut pas la puissante et sublime architecture et les en-feux enserrant le monument actuellement encore au Campo santo.Mais le sculpteur Guy Ferrer ne peut pas ignorer un tel risque risque inhérent à chaque nouvelle installation et que tout -selon les mots un de nos maîtres suisses- "tout effet contextuel est sémiogène". Reste à voir, et ce sera possible dès le mardi 29 juillet, si T.O.L.E.R.A.N.C.E y a gagné ou perdu en signes +. Il nous faut espérer une affirmation positive dans le présent contexte national et international et faisons confiance à l'artiste au pied du mur.

V-E. PIEUX

T.O.L.E.R.A.N.C.E. 9 sculptures de Guy Ferrer. Parvis du couvent des Minimes, rue Rabelais, Perpignan. Du 29 juillet au 26 octobre 2014.

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