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Met Barran
11 mars 2015

Pourquoi ne pas en parler

Les signes changent.

En pays catalan, du côté de Perpignan, il y a de tout et même le temps qui passe. De temps à autre, une grosse horloge nous en dit l'heure. Ainsi si jusqu'à la fin du XX° siècle le signe iconique qui rappelait le plus exactement sa catalanité était la "rotllana" l'image d'une ronde sardaniste, elle n'est plus toute puissante, elle a pris de l'âge. Aujourd'hui, où le XXI° siècle paraît bien engagé, un nouveau signe iconique lui a damé le pion et se dresse à sa place (jusque dans la para-littérature électorale départementale de certains candidats), c'est la pyramide, ou, dit plus justement, le "castell".  Il semble, à certains ethnographes venus de terres lointaines, qu'il y ait quelque chose de plus dans le symbole du "castell" que dans celui de la "rotllana". Si, bien entendu, cette dernière affiche l'amitié et l'union, la seconde fait mieux  et superpose à l'amitié et à l'union la solidarité. Dans l'élévation, comme dans la chute! Des drôles de types, ne trouvez-vous pas, que ces ethnographes!

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FNAC Nyac!

Y aurait-il une FNAC des villes et une FNAC des champs? C'est ce que s'est demandé l'une de nos connaissances, de retour d'un voyage à Barcelone, qui s'est aperçu que la FNAC du coin n'hésitait pas à exhiber à bonne hauteur et en bien visible place les productions discographiques d'"artistes nordcatalans" (comme ils dit), "alors que, a ajouté cette connaissance que j'appelerais Lulu pour la rendre plus concrète, à la FNAC de chez nous, chez ces dames de France pour lesquelles nous nous étions tant battus, il n'y a...t'as beau circuler, d'un présentoir à l'autre, fureter, frotter tes yeux, il n'y a rien, ou presque rien, ou toujours...le même. Sur ce même, Lulu a tenu à rester discret, car il n'est pas responsable du délit de discrimination ou d'étouffement d'une langue, au nom des seules vertus du tiroir-caisse.

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Ortiz, le troubadour et sa belle équipe.

Savez-vous qu'il n'y a pas que Balbino Medellin qui a consacré une chanson à Perpignan, sa ville, qu'il y a par exemple un artiste moins connu, Joan Ortiz, qui lui en a consacré une et en langue catalane, l'auteur étant fils et s'en revendiquant du quartier Saint-Jacques (Sant Jaume)? Ce n'est ni une cantate guimauve ni un hymne unanimiste mais  une méditation inquiète avec des couplets interrogatifs sur le passé, le présent, mais aussi avec une zeste de foi dans le futur de la ville. Cette chanson, est la 5° de l'opus "Un poc de llum" (Un peu de lumière) qui en compte 14, dont deux la 11° (Allez savoir et la 14° (L'enfant du ciel) dans la langue d'Aznavour. Tout le reste est interprété en catalan dans la langue populaire, qui est celle de Joan Amade, avec l'acte de naissance de la nova canço rossellonesa que fut "Desperta Rossello", et celle de Joan Pau Giné avec "Un pais nou". Cette dernière chanson, au ton satirique, fut d'abord créée en hommage au chanteur bagéen et se trouve incluse à très juste titre dans la somme "Canten Giné" ( 92 groupes au rapport, mon adjudant, en 2014!). Un album, le 2ème signé Joan Ortiz, 14 titres soit plus d'une heure dix d'écoute sur un ampble clavier de thèmes  Et quelle écoute! Car par-delà la la langue et la voix, il y a tout l'habillage musical et le service d'un ensemble musical comme l'on en réunit bien peu pour une production locale, avec ses potes de longue date Samir Mouhoubi (excellent arrangeur et instrumentiste éclectique)  et Jean-Luc Durozier (guitare), mais également Jean-Vincent Oms (guitares) , Maurice Cowper-Beale (saxophone), Olivier Dumas (batterie, percussions), Benjamin Borne (accordéon), Marc-Olivier Pensuet (contrebasse), Daritz Haï (violon) et Emilie Ortiz(voix) qui co-interprète "M'agrades "( Tu me plais) la pépite sentimentale d'un CD de qualité qui commence comme une "Historia de la vora del foc" (Histoire du coin du feu) et nous emporte à travers des climats sonores bien trempés et ensoleilles à la rencontre de cet "oiseau bleu qui chante les nuits", message de l'homme mûr qui n'a perdu aucun des atouts de l' humanisme rebelle de sa jeunesse.  "Un poc de llum", un bel objet de la création artistique locale, servi par un très beau livret et une très belle pochette, due à Aude Ortiz et au photographe Jean-Marie Giljean. Une belle équipe autour du troubadour Joan Ortiz!

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