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Met Barran
6 avril 2015

Mathieu Guilhaumon et Baudelaire

Mathieu Guilhaumon. Ce nom dira bien quelque chose à celles et ceux qui s'intéressent à la danse. A Perpignan, en France, en Europe. Partout dans le monde.  On le sait ce Catalan d'à peine 36 ans est depuis un peu plus de deux ans "expatrié" au Chili où -ce n'est pas une mince gloire- il est directeur du BANC (lire du "Ballet Nacional de Chile"). Un corps de ballet qui célèbre cette année le 70ème anniversaire de sa création.

A cette occasion, Mathieu Guilhaumon qui a déjà versé aux répertoires des pièces originales signe sa quatrième création, intitulée en castillan "Tengo mas de mil anos de recuerdos" (j'ai plus mille ans de souvenirs), directement inspirée d'un spleen baudelairien: "J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans". Le chorégraphe y traite de la question du poids de nos souvenirs sur notre vie présente. Sept représentations sont d'ores et déjà prévues entre le 17 avril et le 2 mai. L'organisateur en est "CEAC-Universidad de Chili" avec l'appui de l'Institut Français et du "Centro de las Artes 660". La presse en parle.

Comme, par exemple, dans son numéro d'avant hier, "domingo 5 de abril"  impresa. elmercurio.com qui consacre sa page "Artes y Letras" au Ballet. Très précisément à l'ouverture prochaine de la saison chorégraphique dont deux corps de ballet se partage l'affiche. Celui de la brésilienne Marcia Haydée (avec une reprise de "Roméo et Juliette") et celui du français Mathieu Guilhaumon. Ce dernier connaît bien Haydée. Un lien tissé autour de Béjart. Guilhaumon est d'avis, dans un article illustré qui le présente et recueille ses propos, qui'il n'y a aucune compétition entre eux deux (le "Ballet de Santiago" et le "Banch) et qu' "il est très important que la danse s'ouvre à tous les publics." Haydée l'a invité à participer au prochain festival des Chorégraphes et lui créera pour cet événement une petite pièce qui sera dansé par des membres du "Ballet de Santiago" et du "Banch"

Évoquant sa dernière oeuvre, après avoir rappelé la tendresse qu'il porte à Charles Baudelaire et à ce spleen des  "Fleurs du Mal" dont il a retenu un fragment, Guilhaumon indique:  "Dans le processus de création de l'oeuvre, j'ai a travaillé plusieurs éléments de la méthode Stanislavski1 parce que je suis intéressé par la mémoire émotive, la mémoire affective, oui farfouiller pour voir comment les souvenirs ont un impact sur le présent".

Comme quoi Perpignan est une porte par laquelle on peut se voir conduit vers le firmament, si l'on accepte du moins des "stations", ici ou là dans la planète, où il y a les meilleurs nourritures à prendre, écouter, à danser et à faire partager.

GIKHUE

1. Il y a moins de dix jours, chez des amis communs, le comédien d'origine perpignanaise, Maurice Durozier qui travaille depuis de nombreuses années au "Théâtre du Soleil" d'Ariane Mnouchkine me parlait avec enthousiasme et gourmandise de Constantin Stanilavsky (1863-2005) et de cette "mémoire émotive". Le comédien, également créateur et présentement fou de Shakespeare,  connaît bien l'Amérique latine, où devait repartir bientôt, au Pérou et au Chili. Mais qu'est-ce qui attire donc les perpignanais au Chili?

 

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