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Met Barran
6 avril 2015

L'école est finie

L'un me dit que l'école est finie. Un autre qui pondère, non elle agonise. Ses jours sont donc comptés? Les jours de qui....? De l'éecole des Beaux Arts de Perpignan. Oh, connu depuis quelques sous le doux et énigmatique appellation de HEART (Rodrigue as-tu du coeur si ce n'est de l'Art?). Plus flamboyant était le fronton de l'établissement du n°2 de la rue Foch, lorsqu'on pouvait y lire École Municipale de Dessin et des Arts Appliqués, mais cela c'est bien longtemps, oui bien longtemps pleurniche au téléphone mon bavard du jour. L'école est finie? Non, elle compte encore des "petits" qui aimeraient en sortir "grands". Elle souffre, cependant et à son chevet qui s'approche? Le Dr Tant Pis, le Dr Tant Mieux. On verra ce qu'on verra. La dame n'est pas jeune, c'est vrai, mais ce n'est point dans son ancienneté que semble se loger sa fragilité. Méditerranéenne, elle s'est habituée à l'alternance des chauds et des froids, de celles et ceux qui ne savent pas et veulent tout faire et de celles et ceux qui, ne sachant, pas laissent faire, et cela fuit par-ci et ça coule par là. Mais la vieille résiste, ferme sur ses guiboles, les yeux encore peu gâtés par la vision jacobino-mondialo-rentable. Mais, non, leur crie-t-elle, d'une petite mais fort intelligible voix non "L'Art ce n'est pas du lard". Non, l'école n'est pas finie! C'est son directeur qui, ce passé premier jour du mois, se contrefichant de produire quelque effet poisson d'avril, a pris bel et bien sa retraite, après (selon l'expression préférée de tous les fonctionnaires) y avoir fait valoir ses droits. Ah, bon! Une démission, ce n'est pas la mort. Peuple de Perpignan, ne te précipite pas, ne prend pas encore le deuil de ton école? Visite, toutefois,  la digne dame. Combien de moments de crise et de directeurs, combien de milliers d'étudiants et de personnels a-t-elle connu, depuis sa création? Ne perdons pas de temps à les recenser, les croque-morts, l'heure venue, s'acquitteront de la besogne. Mais, non,  il n'est pas inutile de rappeler l'un des premiers directeurs, sinon le tout-premier à s'être battu pour que le dessin, la peinture, la sculpture et l'architecture -les beaux arts quoi et tout ce qui s'en suit- ne soient pas rejetés de la ville de Perpignan et soient proposés, gratuitement, à sa population. C'étaient aussi des temps de galères. Il s'appelait François Boher (1769-1825) -notre patrimoine lui doit plusieurs chefs-d'oeuvre et dans son Épître XVII à Michel-Ange et à Raphaël (1822), le pédagogue et artiste qui savait également trousser ses idées en vers,  nous a laissé-entre autre-ceux-là :"A l'aspect du Très-haut, de son éternité,/Je vois pâlir, frémir le crime épouvanté/Les méchans orgueilleux, dévorés par l'envie/ Assassins des vertus, des arts et du génie/ sont là tous effrayés aux yeux du Tout-puissant." De grâce, mannes de François le nôtre, ne nous épouvantez pas, aidez nous seulement à convaincre les petits papes et princes d'aujourd'hui d'un geste de pure magnanimité. Vive la vie! Et bonne retraite M. le Directeur!

GIKHUE

xxx

 

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