Les mots de Giné à Barcelone

A l'initiative de deux associations roussillonnaises et avec le soutien (conséquent) de trois entités barcelonaises, le livre-cathédrale "Canten Giné" (quatre vingt douze groupes y ont participé) a été présenté en colloque puis illustré en concert, les deux actes suivis par une assistance aussi attentive que bien fournie, découvrant l'existence, de l'autre côté des Pyrénées, de Joan Pau Giné (1947-1993), un auteur-compositeur interprète méconnue des oreilles, des plumes et des galettes de la capitale catalane. Sans doute disparu trop tôt, comme Baudelaire à l'âge de 46 ans pour y trouver écho, voire consécration. Lors du premier acte qui s'est déroulé dans une belle et intimiste salle du "Cercle Artístic Sant Lluc" et a été ouvert avec gentillesse par Josep Parera, président de l'entité accueillante, on a pu entendre diverses présentations et deux témoignages, particulièrement significatifs, de cette "belle découverte". Celui du journaliste Gausachs et celui du chanteur VerdCel. Autres grands moments de cet acte les lectures que le grand comédien Joan Anguera fit de plusieurs poèmes de l'auteur de Bages. Il appartint d'ailleurs à ce même Joan Anguera d'ouvrir -subtile transition- par d'autres lectures le deuxième acte, celui du concert où se sont produits cinq groupes avec au moins une chanson de Joan Pau Giné sur les lèvres. Il était plutôt émouvant d'entendre les mots de Giné résonner dans ce "Teatrino", très belle et douillette salle dix-huitième du Liceu." Maria Floreze" et "Diguem ho" avec Pere Figueres, "Espieu" et "el temps de les cireres" avec Meritxell Gené, "Records de vida" avec Albert Jordà (et son piano), "Mercédés" avec Montse Castellà, "Cant per l'amiga" avec Dídac Rocher (qui a mis en musique le texte) et "La Marinada" avec VerdCel1. 

Esteve Sabench, président de l'association "Adiu ça va" et Ramon Faura, fondateur du "Col.lectiu Joan Pau Giné" peuvent se sentir orgueilleux de cette expédition de Barcelone. Un incontestable deuxième succès, après celui de l'aboutissement de l'ambitieuse édition du livre coffret (avec quatre CDs), d'ailleurs qualifié par plus d'un présent d'"extraordinari". Preuve de l'impact de ces deux actes, les quelques personnalités notables que l'ont y a croisées, en plus des musiciens ou chanteur. Des gens du monde du théâtre comme le grand metteur en scène et professeur de théâtre Joan Ollé, ou  Tania Brenlle, directrice du La Villaroel, Mireia Gubianas, comédienne et professeur à l'Institut del teatre, et, bien sûr Joan Anguera (qui se prépare à être Verdi) et Iveta Vigatà, tous deux de longue date attachés à Perpignan mais aussi Hèctor Morris, photographe et régisseur de théâtre, Marta Huertas, la photographe qui a couvert toute la partie con cert, Xavier Biel, Directeur et scénariste de la Fundació Fonamentum, Jordi Costa, économiste, Manel Gausachs journaliste à cancioneros.com (site spécialisé dans la musique d'auteur)  Pep Dalmau, journaliste a El Periodico,  sans oublier Claret Serrahima, le maître catalan contemporain du design  visuel,  la graphiste Mercé Serrano (qui a participé à la création de "Canten Giné"), ou encore des membres de la famille Giné, du côté paternel, et ce couple de jeunes juristes perpignanais qui ne tiennent pas à être nommément cités. Dans un troisième acte, au restaurant L'Havana, rue LleÓ, non loin du MACBA, un groupe de priévilégiés a pu entendre par la voix du chanteur lyrique Didier Verdeille2, enfant de Bages comme l'était Joan Pau Giné, deux grandes chansons de ce dernier "Bages" et "Montparnasse".

I. RECORD

1 Seules sont signalées les chansons de Giné. Chacun des chanteurs ou groupes présents ayant interprété une ou deux chansons de leur propre répertoire.

2. Et présent sur le "Canten Giné".