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Met Barran
30 mai 2015

En passant par Bages des P.O.

A Bages, où l'on a toujours plusieurs bonnes raisons d'aller n'en déplaise à un dicton laveillant, l'exposition de dessins de presse et d'humour d'Eddie Pons se poursuit. Bien distribuée thématiquement dans les salles des Ier et 2e Étages. Offrant, aux amateurs du genre,  une panoplie de coups de griffes ou de traits admiratifs sur les choses de l'heure, de l'histoire, de la culture. En particulier du flamenco et de la corrida où l'esprit et la main  de cet artiste des éphémérides et des événements fait florès. A distance égale, de l'excès baroque et d'un pauvreté minimaliste, Eddie Pons cultive l'humour et y fait des pointes qui nous touchent le zygomatique, et décontractent le neurone, mais discrètement pour ne pas alerter notre voisin de visite, collant son nez sur les images, auxquelles les couleurs vont si bien, dans le sens du charme et de la vie. On se plaît à sautiller d'une image à l'autre. De la gaîté à la gravité. Toujours en connivence avec le temps qui passe et décoiffe l'un ou l'autre. Ce chroniqueur croqueur adore la blague, pardon: le jeu de mots par décorticage, télescopage, ou calculé ou fulgurance. S'il ne rechigne pas (à juste de titre car nos journaux ne sont pas des revue de "Métaphysique et Morale") à lâcher ses facéties dans la veine populaire. Mais celles-ci ne se roulent jamais en terre et, moins encore, tombent dans les caniveaux tentants de la vulgarité à un euro.. Il joue de la moquerie, de l'ironie, mais jamais il n'est cruel ni persécute. Un brocardeur non vachard mais lucide. C'est certainement pour cela qu'il est si créatif, pimpant et efficace. Que ce soit dans le beau détournement graphique de titres de grands chefs d'oeuvre de la musique, ou  dans la mise en place d'un dico... d'étrangetés que nous vous laissons le soin de découvrir à l'occasion d'un prochain déplacement à Bages.  Bref tout cela pour consolider sur Eddie Pons ce professionnalisme et cette respectabilité qui lui sont reconnus depuis bien longtemps et dont témoigne journaux, livres, albums, affiches etc..disponibles sur place. La seule réserve à lui opposer ne concernerait que sa visible option de militantisme tauromachique. C'est son droit. Mais, dans cette sympathique exposition de Bages (qui n'est pas Céret, ou Nîmes), lui était-il nécessaire de sortir l'arme lourde de ceux qui, à travers le temps, ont dit que la "tauromachie est un art". Ainsi sur une planche relevant plus du manifeste idéologique que de... l'art sont invoqués et colligés les noms suivants: "Goya-Neruda-Heminghway-Orson Welles-Dali- Picasso-Cocteau-Garcia Lorca-Delacroix". Des noms auxquels, dans les disputes autour de ce paradigme des olé -qu'est la corrida- certains bretteurs opposeron immédiatement ceux de... Hans Christian Andersen, Victor Hugo, Kafka, Rainer Maria Rilke, George Bernard Shaw, Albert Schweitzer, Mark Twain, H. G. Wells, arrêtons-là sans qu'il soit nécessaire de citer Alain Delon ou Renaud. Que la peau du toro , et les arènes, la poésie du "sol y sombra"  soient pour Eddie Pons, le Méditerranéen, une source d'inspiration, n'est-ce pas suffisant? Qu'avait-il besoin de s'harnacher de la caution d'Autorités esthétiques?

Expo jusqu’au 14 juin 2015. Casa Carrère
Ouvert du mardi au dimanche de 15h à 19h.

 

xxx

Ce dernier vendredi un risque de pluie a sans doute privé l'événement théâtral de la grande première de la version française de "la Set de la terra" d'une affluence de public. Mais deux ou trois gouttes liminaires n'ont pa dissuadé la troupe de L'Agora de servir le beau texte de Jordi Pere Cerdà (Antoine Cayrol) à une assistance somme toute coquette, rassemblée dans les jardins de la Casa Carrère, à Bages. Quelques gouttes pour étrenner une pièce sur "la soif de la terre", peut-être ne pouvait-on rêver de meilleur don du ciel. Voilà donc, la pièce baptisée. Et, à recueillir les nombreux et répétés applaudissements et les premières impressions de gratitude qui ont marqué la performance des dix comédiens, il semble que "la soif de la terre" va vite prendre de la bouteille et entrer en maturité pour un important itinéraire de représentations. A bientôt!

xxx

 

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