Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Met Barran
1 juillet 2015

C. MASSE ET J. MAURESO A l'ASSAUT DU FORT LAGARDE

Fort Lagarde (le nom militaire de Prats de Mollo) ...construit par Sébastien de la Preste (oui et pas sic), marquis de Vauban (1633-1707) . Construit fin XVII° s, fils puîné du traité des Pyrénées (1659). A 13 km de l'Espagne, bref de la ligne qui coupa la Catalogne en deux. 1677: un donjon étoilé est élevé près d'une vieille tour à signaux. Pays de luttes et de résistances, celle de 1666-1675,  des Angelets, en révolte contre le rétablissement de la gabelle (impôt sur le sel), conduite par Josep de La Trinxeria. Pays de trafics et contrebandes...Pays de labeurs et de cures...Pays d'industrie et de détente. Pays extrême et ouvert à la fois. Pays de musique, de danse (contrepas, sardane) de chant et pays d'arts plastiques.

C'est à Prats de Mollo que le peintre italien Elio Brombo (1926-2014) ouvrit un atelier qu'il fréquenta avec régularité jusqu'en 2008. C'est à Prats de Mollo et précisément au Fort Lagarde (qui tel le Phoenix relève la crête) que Miquel Arnaudiés (1942), peintre et écrivain vallespirien, a fait l'une de ses plus significatives présentations. En tant que rebelle et sentinelle de culture catalane. C'est aussi, à un un remarquable créateur plasticien polyvalent et poète Manolo Valiente (1908-1991) que les autorités confièrent, au siècle dernier, la responsabilité de l'érection d'un monument à la sardane. Ce fut en 1982, à l'occasion du choix de la localité comme "Ciutat Pubilla de la Sardana". Pays de diversités et de contrastes. Pays de solidarités, aussi. Pays de sources, de traditions (la "Fête de l'Ours", vous connaissez?), de festivités, pays de mémoire et de santé (dont l'histoire des patients célèbres, me dit-on, reste à faire). Pays d'un bon vivre qui va, semble-t-il, par deux comme y inviteraient les soeurs Juste et Ruffine, ces saintes protectrices... venues d'ailleurs.

Lorsque Paul Valéry (1871-1945) vient avec sa famille en cure à La Preste (le nom thermal de Prats de Mollo) en juillet 1914 et peut-être en 1915, si l'on en croit Étienne Frenay (Le thermalisme en Roussillon. Perpignan, 1987, le  Fort Lagarde n'a pas encore été classé monument historique. De nos jours avec beaucoup de prudence, cette diplomatie des gens ordinaires, le fort -on ne fait plus de pieds de nez à la vielle pierre- est assiégé par des élans d'art coachés par Marie-Claude Valaison, Conservatrice honoraire des Musées de France, dans une mission de réconciliation du Patrimoine et de la Contemporanité. Pour cet été 2015, elle a retenu deux artistes, Claude Massé1 et Joseph Mauréso2, appartenant à deux générations d'état civil différentes et oeuvrant dans l'esthétiquement des formes, des structures et des images avec des matériaux, des outils et des objectifs différents. Deux artistes par ailleurs très présents dans le paysage régional. L'idée (à suivre dans l'exposition qui l'illustre) est de voir comme leurs travaux...dialoguent et sur quelques tons: l'empathie, le rejet, etc...C'est là un défi.  L'art n'est-il pas un lieu de rébellion et de résistances, de trafics et de contrebandes, etc...?

 "Nos pratiques, nous écrit l'un des deux exposants,  sont autonomes, chacune se développant dans son histoire, elles n'ont à priori aucune partie liée, et les pensées en art qui s'y développent n'ont pas les mêmes objectifs ni les mêmes processus...Toutefois nous avons décidé, Claude et moi même de les présenter dans une intrication, car nous avons dans l'idée qu'elles peuvent produire sans nous une interface fertile..."

Cette exposition dont le titre pourrait être "INTRICATION" sera inaugurée le mardi 7 juillet à 18 h. L'accès du fort, sensiblement extérieur à la commune, suppose que les personnes intéressés, et bien sûr, extérieures à la commune, se regroupent à 17 h 30, à l'Office du Tourisme pour faciliter un covoiturage jusqu'au fort. L'exposition se poursuivra tout l'été.

G. AZETTE

1 et 2. De même que Claude Massé (81 ans) n'est pas que l'homme des "patots", Joseph Mauréso (1955) n'est pas que l'homme des "closques"?

xxx

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Met Barran
Publicité
Archives
Publicité