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Met Barran
20 juillet 2015

Le Paradoxe du Miroir, etc, etc, ect...

Il y avait le double de spectateurs prêts à découvrir le dernier spectacle de la Cie Caravane à l'ex-couvent des Minimes. Longue était la file des spectateurs (au quota les spectatrices cependant l'emportaient), devant l'entrée, près de la plaque dédiée à Menahem ben Solomon Ha Méiri (le rabbin médiéval perpignanais). On attendait dans une souriante patience que la porte s'ouvrît et que l'on pût accéder ...qui ne l'espérait pas...au plein du patio du couvent. L'attente fut longue mais supportable sur le pari d'assister dans quelques minutes à un beau spectacle, à une authentique création, d'une compagnie locale. Et, enfin, la porte s'ouvrit, et le défilé d'entrée commença et un gardien surveillait et un autre comptait. Quand le compte fut bon. On arrêta forcément de compter et on stoppa le défilé. On ne le refoula pas, on expliqua seulement aux malheureux restant sur le carreau. Que la salle où le spectacle allait être donné était relativement exiguë et que cette "exiguïté" était également liée à un impératif de sécurité. On gagna donc, par un couloir latéral, la salle dévolue à la Cie Caravane. Elle est localement connue sous le nom de salle Salvador Dali. Pourtant la soirée ne s'annonçait sous aucun battement surréaliste. Le public jusqu'à sa dernière composante s'engagea dans la salle, et se répartit en trois groupes: les "indiens", ceux assis sur plusieurs rangées à même le sol au pied de l'espace tapi qui allait recevoir une part de l'oeuvre de la soirée, les "bien assis", tels des magistrats, sur des chaises et enfin les "bien debout et éloignés". Chacun de ses groupes s'accomoda de son sort. N'avaient-ils pas tous le privilège inouï de pouvoir être là. Pour l'événement. Car ce sera bien un événement. Ils allaient en être les premiers témoins. Mais, il y avait, ches les organisateurs, tout de même un peu de panique. Le nombre, le nombre de mal-logés fait peur. Mais ce public n'en était pas à protester de son inconfort, il était venu pour son plaisir et non pour fomenter quelque  ire ou trouble que ce soit. La salle n'attendait plus qu'une chose: que l'on joue!  L'obscurité se fit à l'heure précise du rendez-vous. Et une lumière colorée, frontale, se dessina sur un rectangle que l'on pouvait penser être une ouverture de porte (ce qu'architecturalement elle était) ou un écran, une toile écran de cinéma ( à ceci près qu'il était vertical et non horizontale), sur laquelle projeter des images animées. La première partie allait être en en images: de la dualité, de la gestuelle, de la chorégraphie. Un récit, un jeu et un drame graphique. La deuxième partie n'était, elle, pas "rapportée, "projetée". Elle allait être montrée, jouée sous nos yeux, à la suite d'une opération magique qui transporte le spectateur de l'illusion sur l'écran qui occupe l'emplacement d'une porte à la réalité d'une intervention des corps dans le creux de la porte, qui en est l'ouverture, le passage. Et que l'on peut voir, sans doute, comme une traversée de miroir Et là se répète, s'accentue, se susbtantifie la dualité avec des êtres concrets, et des jeux gestuels avec un évident souci plastique -et des plus réussis- d'union/fusion, d'éloignement! séparation, de colère/ tendresse. Une histoire est jouée pour nous par ce qu'il n'est peut-être pas absurde de lire comme comme une dualité d'âges, une gémellité de corps.  Comme deux notes de musique, une blanche et une noire. D'autant moins absurde que la musique proprement dite s'en mêle avec beaucoup d'autorité et d'incitation à sortir de soi.. Rapportée (chef-d'oeuvre)  ou interprétée in vivo par un un troisième personnage, Pau Marcos, un instrumentiste de viole de gambe, qui joue et s'enregistre pour nous faire entendre une deuxième fois quelques sons. Sons qui s'intègrent et parachèvent le tout. Non seulement d'une troisième partie où les deux danseuses (Nathalie Guida et Soledad Zarka) libérées de l'image de cinéma, et d'une porte qui n'est plus exclus de pouvoir interpréter comme celle d'une prison, s'épanouissent dans une avant-scène, un espace élargi par la liberté des figures en mouvement, toujours en dialogue, pratiquement tête-à-tête.  Mais après un dialogue dramaturgique survient un dialogue plus lyrique: celui de la reconquête de soi, d'une autonomie personnelle. Les deux danseuses au final s'éloigneront dans l'ombre en "traversant" l'assistance. Et dernier tour de magie, nous les retrouvons inscrites dans le rectangle initial de l'image et de la porte. C'est ainsi que se termine, cette dernière création de la Cie Caravane dans une chorégraphie sobre et signifiante de Véronique Barrier et des lumières de Miluc Blanc. Le paradoxe du miroir -tel était le titre de cette création- c'est 25 mn de bonbheur-évasion .

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On le condamna à trente minutes de sieste par jour pendant trois mois. Il trouva ça un peu amer, mais ses avocats ne présentèrent aucun recours. Il ronfla donc une demi-heure par jour pendant un trimestre mois dix jours, profitant d'une libération anticipée. Mais, peine purgée, de nouveau dans la rue, au lieu de s'amender, il... et redemanda un peu plus de sieste. Ce que le bon coeur de la société lui accorda.

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Un festival d'accordéon à Rigarda. Ils osent tout. Bof, de l'accordéon à Rigarda c'est pas plus insolite et audacieux que du piano à Collioure ou à Elne. Ce qui compte, c'est la musique. De la musique avant tout. Sans doute, mais ce tout, qui sait? Qui sait, ce tout? (Collioure, Elne et Rigarda sont trois localités d'un même département: qui chiffres se dit 66000 et en lettres Pyrénées-Orientales

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Avant le dépouillement, l'espérance est partout. La trinité (trois listes en lice) patiente, retenue, mais nerveuse. Mais le suspense ne traîne guère ses guêtres. Il aura été de bien courte de durée. La vérité du fond de l'urne  s'inflitre aussitôt et creuse les écarts, il y aura un premier et deux distanciés -le deuxième et le troisième- deux battus. Les lauriers pour le vainqueur, les regrets pour le N° 2, la déconfiture pour le N° 3. Torrent a fait mouche. Malgré quelques prophètes et sondeurs sans soldes.  Dans le mille: Élu. On l'avait renvoyé à l'isoloir.  Noyau de cerise ou ballon de rugby? Il est sorti en tête de l'urne -cette dernière, pourtant transparente, n'avait rien laissé transparaître de la casaque gagnante.  Jusqu'à la dernière enveloppe garnie de poudre démocratique, à applaudissements ou à larmes, le bulletin. Une liste a sabré champagne, deux autres ont, plus trivialement, trinqué. C'était dimanche à Céret, la taurine. Les "picadors "des oppositions ont taquiné en vain un "torero toro"  ou un "toro torero" qui est resté maître de la "plaza".

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Des élus qui paient de leur personne. C'est le cas, un peu partout, me direz-vous et je vous répondrez c'est vrai. Mais ce n'est pas partout que l'on voit des élus mettre du bois au feu et préparer une tambouille culturelle pour leurs administrés. Comme, c'est le cas -deux exemple pour aujourd'hui suffiront-à Argelès- sur- Mer et à Perpignan. A Argelès c'est le ci-devant Bernard Rieu, adjoint au Patrimoine, et à Perpignan la ci-devante Josianne Cabanas, également adjointe au Patrimoine. L'une et l'autre baignent dans l'information et la diffusion de connaissances, l'histoire et les traditions de leurs communes. Qui ne saurait leur en être gré? Ces deux élus ont de l'expérience et des livres à leurs actifs. Ils savent, par ailleurs, ce que proximité veut dire. L'un et l'autre enfants du pays, l'un et l'autre ayant fait carrière professionnelle au journal d'ici....vous voulez dire...oui, je veux dire L'Indépendant...pourquoi vous en auriez douté?

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Malgré une hospitalisation d'urgence de la maîtresse de céans, Geneviève Gili Jandelle, la Fête annuelle du mois de juillet à Génégals a pu se tenir- à la demande de l'hospitalisée, une fois rassurée sur son état. La fête a battu son plein, comme le veut la tradition et la saison. Avec une très forte affluence et une convivialité qui n'était ni de façade ni pavlovienne. Il est vrai que ce Mas Génégals Musée Marcel Gili est devenu un haut-lieu très attractif des Corbières catalanes qui aurait même pu prétendre, naguère, au destin d'une abbaye de Thélème si on avait su calmer des guerres manifestement pichrocolines et handicapantes. Bref, ce 19 juillet, on s'est régalé 3 fois. La Ière fois, de l'époustouflante installation/ exposition signée Gilles de Montauzon, artiste finalement dans une bien légitime lumière. La 2eme fois, du délicieux repas, préparé par des petites mains vouées aux plaisirs de bouche. Un repas varié, équilibré et justement arrosé, servi dans les extérieurs arborés du Musée. La 3ème fois, des feux d'artifice sonores Les Charlodéons, Fanfare des Beaux-Arts de Paris, composée seize comparses pierrots blancs d'une nuit d'été, ayant des lèvres, du coffre et du souffle. De quoi à réjouir oreilles, souvenirs et mettre les corps en transe jusqu'à les faire tourbillonner sur une piste improvisée en un tour de main, ou plutôt de pas . Une magnifique soirée: on a vu, mangé et bu, causé et dansé aussi. Jusq'à tard dans la nuit stridulations de cigales s'entrecoisant avec chorus des musiciens..

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Odile Oms, de la galerie éponyme de Céret était, vendredi dernier, à Bages. Elle assistait, avec une foule particulièrement dense d'invités, au vernissage du peintre Emmanuel Bolzoms, un des peintres qu'elle défend depuis le début des années 2000. Grâce aux cimaises de la Casa Carrère qui lui ont été confiées, elle a pu développer sur les trois étages de l'imposant bâtiment baroque à façade en pierres apparentes, la chronologie de l'oeuvre de Bolzoms, un artiste de la région, productif mais discret qui ne se perd pas en bavardages psychologiques sur ceci ou en guirlandes théoriques sur cela, qui peint ce qu'il aime, voilà tout. Le deuxième étage est constitué de ses derniers travaux, regroupés sous le titre de "La guerre des mondes". Une exposition qui ne manque pas de nourrir les conversations. La peinture à l'huile sur toile, énerverait-elle? Serait-elle devenue totalement anachronique?  J'adhère, je n'adhère pas, j'adhererai si...Et zut!  mais allez-y voir!

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Un poète honni non sans raison dans son pays a laissé quelques livres dont l'un sous un titre banal "Comme le temps passe", utilisable en toutes périodes et sur tous les continents. En quoi voit-on que le temps passe? Il n'est pas nécessaire de rassembler beaucoup de signes pour le faire comprendre. Par exemple, Céret, cette ville que l'on aime pour ses platanes, ses ses courantes, ses champs de cerises, où l'on regrette que le grand Tchékov n'ait pas écrit La Cerisaie, pour ses arènes quand on n'y abat pas de taureaux mais qu'on y danse la sardane, comme sur le pont d'Avignon, on y danse, on y danse, tous, en rond. C'est ça: la sardane qui indique que le temps passe, et le traitement médiatique, journalistique de cette danse, la plus belle de celles qui se font et se défont, cette danse au patrimoine de laquelle quelques compositeurs du cru (le grand Max Havart!) ont versé des partitions de qualité et que, foin de d'excessive désespérance, d'aucuns -en dehors de toute controverse sur le droit du sang ou du sol- continuent d'exploiter. "Comme le temps passe". Il fut un temps, oh! pas si lointain que ça, mais inscrit dans la rubrique de l'"ante", où le Festival de Sardanes de Céret était l'un des grands événements de l'été catalan. Une mobilisation collective, avec un soutien sans faille de la presse locale (laquelle ne perdait rien au change, au contraire). Il est, à présent, de notoriété publique que ce n'est plus tout à fait le cas. La visibilité s'est réduite. Le passage d'une pleine ou double page à un quart de page, est un signe qui ne trompe pas sur le passage du temps.

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Il est assez agréable de pouvoir signaler que des amis peintres font connaîtres leurs oeuvres en dehors des limites strictes du département (au-delà de Salses) en des lieux dédiés à l'art, consacrés ou en passe de le devenir. Comme c'est le cas de Michel Pagnoux à Bugarach. Comme ce sera bientôt le cas de Odile Marot Arbos à Fitou . Comme sera le cas début août de Caroline Cavalier à  Lespignan.

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