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Met Barran
27 juillet 2015

Notes sur Cécile de Fossa, fille de François de Fossa

François de Fossa a le souci de l'éducation de ses enfants et en particulier de sa fille Cécile. Elle vient d'avoir a douze ans et se voit nommée élève à la Maison Royale de Saint-Denis (Seine) par une ordonnance du 24 avril 1839. Toutefois le 15 juin, il reçoit de M. le Grand Chancelier de la Légion d'honeur, "une lettre qui le prévenait que le rang occupé par sa fille sur la liste des nominations ne lui permettait pas de recevoir sa lettre d'entrée avant le trimestre de cette année". Ce n'est que rentrée reportée. Dans la famille du major Fossa tout va pour le mieux.

Le 14 août, le major est élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur. 

Le 29 août, il reçoit une nouvelle lettre de M. Le Grand Chancelier l'avisant que sa fille est admise dans la Maison royale "à compter du 15 courant" . Le major de Fossa, qui commande le dépôt du 23 e de ligne qui se trouve à Salon (de Provence) , demande et obtient de son commandant un congé d'un mois « pour aller conduire sa fille à la maison royale de St Denis (Seine), où elle a été nommée élève par ordonnance du 24 avril dernier .»

Napoléon avait signé le  15 décembre 1805, le décret de création des maisons d’éducation de la Légion d’honneur qui prévoyait l’ouverture de trois maisons, et en 1809 le décret d’installation de la seconde maison d’éducation de la Légion d’honneur à l’abbaye de Saint-Denis. Les cours y commencèrent de fait en 1812. A cette date François de Fossa était à Madrid. En 1839, Napoléon a quitté le pouvoir depuis presque 25 ans.

A la Maison Royale, Cécile de Fossa y fit peut-être la connaissance de Julie Foucher (1822-1905), la plus jeune soeur d'Adèle Foucher (1803-1868), l'épouse de Victor Hugo (1802-1885). Julie était donc tante de Léopoldine Hugo (1824-1843) dont elle n'était l'aînée que de deux ans.  Des lettres de Léopoldine à Julie montrent qu'elle était à la Maison Royale en 1837 et en 1839.

1839, c'est précisément  l'année où Cecile y entre. La petite Fossa a certainement porté le même uniforme noir  que  la pensionnaire Julie, la belle soeur de Victor.  Selon l'historien Mercié, décrivant le dit uniforme.  ("(L)a ceinture était ce qui désignait les classes". "On changeait de ceinture quand on était admise dans la classe supérieure; on redoublait quand on ne changeait pas."

Si Cécile, de six ans la cadette de Julie, n'en fut bien sûr  pas  une condisciple, elle put cependant l'avoir comme éducatrice, puisqu'elle y travailla comme telle durant plusieurs années. (En 1858, Julie Foucher épousera le graveur Paul Chenay (1818-1906).

On ne sait pas grand chose pour l'heure de la scolarité de Cécile. L'énigmatique sinon la mystérieuse Cécile de Fossa. -Cécile quel plus beau prénom pouvait lui donner un père musicien et quels sacrifices n'était-il pas à consentir pour elle.

"Montant présumé des sommes qui seront versées par les parens des élèves de la maison royale de Saint-denis, tant pour l'indemnité du trousseau fourni aux frais de la Légion d'honneur à chaque élève, lorsqu'elle est admise dans la maison, que pour pension due pour chaque élève non gratuite. 94,000 F."

Finit-elle ses études? Qu'advint-il d'elle?

Nous retrouvons le nom de Cécile dix ans plus tard. Après le décès le 3 juin 1849 de son père. A l'occasion de l'inventaire  dressé chez Me Eugène François Lavocat, notaire. Il eut lieu le 26 novembre 1849 en présence de Me Valentin Etienne Fremyn, notare à Paris et y demeurant, rue de Lille n°11. Il y est mentionné:   "M Jean François Fraiche, capitaine en retraite, chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur et de l'ordre de Ferdinand d'Espagne, demeurant à Paris au val de grâce n°9" agissant comme subrogé tuteur du mineur de Fossa (à savoir Laurent de Fossa, né à Romans, âgé de 17 ans] et " Cécile de Fossa, la soeur, elle majeure habite chez sa mère."

Les Fossa habitaient rue Copeau n° 23, dans le deuxième arrondissement

Au moment de la mort de leur père, Victor de Fossa de Beauregard (comme il se faisait appeler joignant le patronyme de sa mère à celui de son père pour se distinguer de celui-ci),  le fils aîné de François et Sophie est âgé de 26 ans et  sert comme sous-officier dans le Ier régiment d'Infanterie de Marine, stationné en Guadeloupe. Il ne pouvait prendre part aux opérations d'inventaire"par suite de son éloignement".

Puis (et c'est la dernière fois dans les archives non exhaustives que nous avons pu consulter), nous retrouvons la soeur dans un testament olographe datant de 1854 de Victor.  Ce dernier meurt un mois après avoir rédigé son testament et cinq ans après son père.  Il est inscrit au registre des actes de décès de la Préfecture de la Seine, à la date du 11 mars 1854 et avec le n° 1069:  décédé à Paris, rue de Grenelle St Germain 112, dixième arrondissement, Victor Fossa, âgé de vingt sept ans, célibataire.”

La lecture du testament révèle une observation très sévère  à l'endroit de Cécile.  On y lit ( art I)

" Vu son ingratitude et son manque de coeur à l'égard de digne mère et sa séparation violente et volontaire de sa famille, je déclare ici, avant toutes autres dispositions à prendre et dans tous les cas, ma soeur, Cécile de Fossa, inhabile à prétendre en rien à ce qui pourrait lui revenir de ma succession".

Sophie de Fossa s'était retrouvée veuve, à l'âge de 51 ans, avec un fils mineur et obligée de survivre avec une modeste pension militaire.

Nous savons par un certificat de l'inventaire après que "M. de Fossa était inscrit au livre des pensions militaires sous le N°11 745 vol.C2 pour une somme annuelle de deux mille deux cent trente cinq francs comme ancien chef de bataillon" et que  "cette pension aurait été payée jusqu'au premier avril mil huit cent quarante neuf".

Le 30 juin 1849,  la veuve de Fossa ''adresse une supplique pour l'obtention de la pension accordée aux veuves qui se trouvent dans les conditions légales voulues par les lois et les ordonnances" . Le 7 août 1849 arrête "le montant de la pension qui sera affectée à la veuve de Fossa à cinq cents francs". (Cf Pension pour la veuve d'un militaire mort en jouissance de la pension de retraite-N°1578).Enfin -si l'on peut dire- Le président du tribunal de première instance, Louis Marie de Belleyme1 (1787-1862), autorise dans son ordonnance du Ier décembre 1849 la Veuve de Fossa  "à gérer tant activement que passivement les communauté et succession". 

1-Certains historiens ont avancé l'hypothèse que c'est ce Belleyme, préfet de police magistrat et homme politique qui aurait " « left the bulk of his musical manuscripts » ("gardé la plupart des manuscrits musicaux") . En effet rien n'est dit des partitions musicales, manuscrites, éditées, gravées...Gros brouillard de destinée. Au chapitre musical l'inventaire de 1849 ne retient que  de l'instrumental " trois guitares et une harpolyre". Où donc , vers quel insoupçonnable paradis se sont envolées toutes les notes du guitariste ? En est-il quelques unes  qui de Paris sont "rentrées" à Perpignan pour se laisser pincer au-devant de la Fontaine Na Pincarda, où inutile d'être grand sourcier tout commença.

 

xxx

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
1-Certains historiens ont avancé l'hypothèse .....<br /> <br /> <br /> <br /> Je serais très intéressé de savoir qui étaient ces historiens. Merci
Répondre
Met Barran
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