L'UPVD et "l'indépendance du Sud"

Incroyable mais vrai. De la spéculation sur la prochaine indépendance (sic) de la Catalogne pour recruter des étudiants de catalan à l'UPVD -lire Université de Perpignan Via Domitia. Incroyable, oui, que ce pari (démocratique), car c'est pour l'heure un pari, soit un appât publicitaire pour une inscription pour la prochaine rentrée universitaire à l'IFCT-Institut Franco-Català Transfronterer -puisqu'il faut en donner le nom qui apparaît sur le communiqué de presse actuellement en circulation. Encore plus incroyable le titre du dit communiqué. le voici -en bilingue et dans le texte officiel: Etudier le catalan à l'Université de Perpignan pour préparer l'indépendance du sud/ Estudiar català a Perpinyà per a preparar la independència del sud". Cette "indépendance du sud"  mérite une ribambelle de sic. Le sud de quoi? de la France Le sud de qui? de Nino Ferrer? Ne soyons pas taquin, d'autant que nous n'avons pas grand chose à dire -n'y votant pas- sur l'indépendance de la Catalogne (réduite à sa Generalitat), mais à trop vouloir précipiter les choses on finit par les...éloigner, voire les empêcher. Certes, la publicité (la promotion) n'est que de la littérature mais pourquoi en faire de la littérature prophétique et de la mauvaise littérature de recrutement.

Ier extrait:

"Les Etudes catalanes (licence, masters, certificat de langue) à l'Université de Perpignan sont particulièrement indiqués par les temps qui courent pour se préparer à l'indépendance de la Catalogne Sud qui est annoncée dans les prochains mois (de 9 à 18 mois selon les candidats partisans du oui)". Traduction-Résumé: "C'est l'occasion, ou jamais"

2eme extrait:

"Avec l'accélération du mouvement souverainiste en Catalogne Sud (les élections plébiscitaires au parlement catalan viennent d'être convoquées par le président de la Generalitat), la Catalogne Nord, mais aussi la France et l'Europe en général auront besoin chaque jour davantage de spécialistes de la réalité catalane, auront besoin d'étudiants qui disposent d'une formation supérieure à la langue, la société et l'identité de la Catalogne et des Pays Catalans". Traduction Résumé: "Engagez-vous!"

Certes l'appel n'est pas tout à fait dénué d'opportunité et, l'auteur de ces lignes, est un bien piètre expert en marketing, mais il fait partie de celles et ceux qui ne se satisfont pas, mais pas du tout alors, de plaidoyers politiques -à présent- ou économiques -avant-hier et hier- encore pour la (re)valorisation de la langue catalane, en ne disant rien de son patrimoine et de ses actualités littéraires, en ne mettant en avant aucun nom de celles et ceux qui pourtant, pour les gens de Perpinyà, en sont les références, les autorités et les éclaireurs. Il faudrait ne pas avoir honte de dire que par la fréquentation de certains textes catalans, d'Ausiàs March a Pere Gimferrer, par exemple, on peut également s'épanouir et que, pour ce qui est par certains appelé Catalogne nord, un Josep Sebastià Pons comme un Jordi Pere Cerdà, un Joan Pau Giné comme un Jordi Barre ont plus fait pour la compréhension de son histoire et de sa réalité que bien des sociologues, géographes, économistes et politiques.  Le catalan, sans doute, peut contribuer -et le devrait- à trouver un emploi, à glisser quelques heures dans la poche sinon dans un bas de laine (l'antienne est très ancienne), mais il faut en promouvoir la maintenance parce que cette langue nourrit aussi les mémoires et fait battre les coeurs, et parce qu'elle porte des émotions dont les larmes ne sont ni amères ni obsolètes.  

Ah! La belle langue que le catalan. Ne rêvons pas ce n'est pas demain qu'arrivera dans le courriel des salles de rédaction et autres studios un communiqué intitulé: "Étudier le catalan à l'Université pour découvrir que c'est une bien belle langue. Épanouissez-vous, prenez votre pied avec elle."

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