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Met Barran
11 septembre 2015

Migration-montage

Fourmi j'étais fourmi je reste; ni reine ni la dernière de la queue-leu-leu.

Je suis du côté des modestes (c'est bien sûr mon image qui se reflète dans le miroir qui me le garantit) et je dis "photographie" comme Jean Dieuzaide, et non pas comme les cossards de toutes espèces "photo", et je dis aussi "clown" comme Charlie Rivel, et non pas (là, il faut que j'imite) "clounn", comme les mêmes cossards qui ne parviennent pas à se décider entre le "son" (celui de l'âne, bien sûr) anglais, français ou catalan

C'est en cherchant ma belle, et incapable de choisir parmi elles, que je suis revenu à la maison avec, dans mes bras, une grosse gerbe de belles, de jour, de nuit, et... de midi à quatorze heures.

Un livre dans ma bibliothèque est sorti d'un longue faction silencieuse pour me rappeler entre deux éternuements poussiéreux que si je voulais savoir ce qu'il avait dans la tête, le ventre et les jambes, il me restait de moins en moins de temps. Je ne l'ai pas réprimandé pour cette audace mais, un peu confus, et pris comme en flagrant délit, je lui ai demandé simplement son nom. Ce qu'il a fait plutôt de bonne grâce, et sans doute déjà rassuré. C'était "Naissance de Dieu", de Jean Bottéro.

Il y avait quelque chose dans sa démarche, dans le balancement du bas de sa robe, qui lui rappela son temps ardent de l'escalade des parois les plus rocheuses, oui à mains nues. Il la suivit du regard encore un instant puis la robe qui elle n'était tenue par aucune fibre de nostalgie disparut.

Vous êtes-vous demandé ce que vous ressentiriez si la rue où vous habitez était tout à coup découpée, détachée du reste de la ville et transportée au loin, incluse, attachée, collée à un quartier de Moscou, de Tombouctou, de New-York, de Sao Paulo, Tbilissi,  Reykjavik ou de...à vous de compléter avec les villes de votre choix, tous les continents et pays, avec ou sans Nation, avec ou sans État étant autorisés. Ce jeu s'appelle la migration-montage.

Certains aimeraient nous le faire accroire... et bien non les migrations que l'on nous met sous les yeux ne sont ni des grands spectacles hollywoodiens sur fond historique ou de science-fiction. Aussi, me dit Jean-Marie en me dévisageant d'un air plutôt sévère et sur un ton style fine baïonette, je ne suis pas de celles et de ceux qui moquent leur voisin/e compassionnel (le)  qui plonge ses mains dans le cambouis de la solidarité et de l'hospitalité.

Si quelque théorie que ce soit était parvenue à assouplir l'échine de la réalité, cela se saurait et il ne serait plus indispensable de réécrire des livres pour créer des chaires afin d'honorer celle et celui s'en revendiquer l'auteur.e.

Dans "Masse et Puissance", en 1960, Élias Canetti parlait déjà des migrations humaines massives.Il ne les avait cependant pas anticipées comme déferlantes.

A la course en sac, Manuel était déjà meilleur performer que moi. J'avais dans le sautillement une gaucherie de crapaud. Mais qui peut comprendre ma confidence?

xxx

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