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Met Barran
22 septembre 2015

Etoffons le Musée Etienne Terrus

Ne nous dites pas que le Musée Terrus, à Elne, vous est méconnu et que vous n'avez jamais entendu parler de cet Étienne Terrus dont l'établissement, fort coquet, non loin de la cathédrale, porte le nom. Ne dites pas que vous ne vous intéressez pas à l'art moderne et que de toute façon ce Roussillon n'y est pas pour grand chose. Ne dites pas que l'intérêt que vous portez à tel ou tel ne se fonde que sur l'amitié qu'il a pu avoir avec un tel ou une telle parmi les grands, les consacrés, ou sur l'attention que ce tel ou cette telle, du rang des grands( voyez leurs luxueux catalogues, leurs ahurissantes cotes) lui a porté. Si vous ne dites pas cela vous êtes prêts à rendre visite au Musée Terrus, à Elne et à découvrir l'oeuvre de ce peintre (1857-1922) qui s'est fait indépendant sans courir après l'indépendance...à Collioure ou... à Paris. Il est des artistes chez qui l'indépendance est un instinct et non un objectif, une manière d'être et non pas de porter une couronne. Étienne, avec quelques géants a franchi le col des deux siècles, celui du XIX° et celui du XX°,  et il l'a franchi parce que, comme eux, il était de la trempe des géants. Non, il ne fut pas seulement un simple épisodiquement compagnon de voyage, un outsider de grands maîtres Maillol, Matisse, ou Picasso. Les trésors que l'on au Musée découvre témoignent de la valeur de cette oeuvre. Une oeuvre de lumière, de sentiment et d'humanité, encore assez mal connue du fait qu'une quantité d'oeuvres  se trouverait encore dispersées dans des collections privées. S'il est un  musée en expansion des ses richesses, c'est bien le dit Musée Terrus qui tarda à voir le jour et qui ne le vit que grâce à la passion obstinée de quelques uns, un tout petit nombre d'illibériens. Cela fait maintenant plusieurs décennies. Depuis lors, le patrimoine muséal Terrus s'est accru, en oeuvres et en travaux (thèses, ouvrages) sur les oeuvres et leur auteur. Ce Musée, désormais bien assis et épaulé, n'a cependant de cesse de scruter les occasions de pouvoir s'augmenter, se doter pour le bonheur de tous de plus de Terrus encore. Et des Terrus...se présentent, sortent de leur cachette ou d'un sommeil générationnel, découverts par quelque "chercheur" d'art,  ou proposés par quelque héritier de chefs-d'oeuvre mis au jour. C'est présentement le cas, à ce qu'on nous en dit et écrit et dont on peut se rendre compte dès maintenant, en direct et de visu le nez sur les cimaises, en se rendant à Elne, galerie de l'If, porte-Balaguer, ville haute, à deux cents mètres du Musée Terrus. Un ensemble de pièces -forcément rares et, jusqu'ici, assez jalousement gardées- y est en exposition et pourrait entrer, en partie sinon en totalité (ce qui serait le nec plus ultra) dans le fonds et catalogue du Musée. Une souscription a été lancée à cette fin. De nombreuses personnes, et pas des moindres, l'ont déjà signé, contribuant sans états d'âme ni cauchemars métaphysiques sur ce qu'est l'art, s'il est d'aujourd'hui, ou d'hier, s'il est local ou universel, à leur acquisition. Une quarantaine d'huiles, de gouaches et de dessins provenant, nous assure-t-on ,de trois collections. Elles méritent de trouver le meilleur accueil des amis des arts. La philanthropie artistique, on le sait, n'est pas un vain mot. Cette présentation est visible tous les après-midis ainsi que les samedis et les dimanches jusqu'en mars 2016. De quoi pouvoir se faire le meilleur avis et de prendre la bonne de décision qui d'empêcher une "délocalistaion" de cette partie "inédite" du patrimoine pictural d'Étienne Terrus, fils d'Elne et de la Méditerranée.

xxx

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