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Met Barran
7 octobre 2015

UN GRENAT POUR FRANçOIS DE FOSSA

On ne peut pas dire qu'en cette année 2015 François de Fossa ne fasse pas l'objet d'une assez large récupération dans sa ville natale, Perpignan, et son département d'origine les Pyrénées-Orientales. Depuis des mois, la presse nous en entretient. Vaille que vaille! Un écho par-ci, une photo par-là, quelquefois une pleine page (fort documentée, bien illustrée). Un concert par-ci, une causerie par là, mais aussi une exposition, un livre...On apprend, joue et écoute sa musique. On découvre, lit et théâtralise1 sa correspondance. Récupération, somme toute, culturellement salutaire. Mais ne manquent pas des "poches de résistance". Du côté de celles et ceux que la fleur de lys de François indispose, de celles et de ceux que son uniforme militaire agace, de celles et de ceux que son désamour des Catalans -et de leur langue a classé (d'un revers de l'épée) dans la basse engeance des botiflers (partisans des Bourbon), de celles et ceux qui n'ont pas le goût de la guitare classique et pense que la vraie guitare est fille de l'électricité, et de celles et ceux dont la priorité est de faire vivre ce qui naît et se développe aujourd'hui plutôt que de ressusciter ou réhabiliter ce qui a passé. Il y a 240 ans naissait François de Fossa , oui c'est clair, cela fait longtemps, mais c'était en 1775 sa première naissance. Une seconde naissance a suivi, au début des années quatre-vingts du siècle dernier. On a recueilli sa musique, on l'a imprimée, on  a entendu ses notes et, alors, on a découvert un compositeur rigoureux et vigoureux, sensible et élégant et, finalement, vif, coloré et jeune bien que n'étant pas d'aujourd'hui. Bien que, si l'on tient compte de la date de sa renaissance, celle du premier enregistrement discographique signé Simon Wynberg, en 1985, François de Fossa n'a que...trente ans.

1. Nous apprenons que ce prochain lundi 11 octobre, à 16 h et à l'initiative de l'Institut du Grenat, aura lieu à Perpignan dans le patio du P’TIT MAILLY 5, rue Mailly 66000 une manifestation intitulée:

"François DE FOSSA intime Confidences d’un musicien catalan en exil 1793-1804" UNE ÉVOCATION EN LECTURES ET COSTUMES

De la rue Mailly au Musée des Beaux-Arts Hyacinthe Rigaud, il n'y a qu'un pas et deux portraits célébrant un perpignanais contemporain et ami d'enfance de François de Fossa, un autre François, François Frion (1773-1819), né lui aussi rue Na Pincarda, deux ans plus tôt. Ces deux portraits sont signés, l'un par Jacques Gamelin2,en 1796, et l'autre Portrait de Frion, sortant de nager et reprenant ses vêtements par Joseph Marie Vien le jeune, en 1804. Si ce ne sont pas des chefs-d'oeuvre au sens du Louvre, ce sont néanmoins des tableaux honnêtes et marqueurs d'histoire. Accompagnant en 1810, l'ambassadeur d'Espagne, François de Fossa ira rendre visite (il en avait demandé expressément l'adresse à sa propre soeur) à son ami Frion qui le surprendra par sa taille3 (« six pieds, sept pouces, soit 2,24 m) -comme d'ailleurs cette taille surprit-aux dires du ministre Chaptal- Napoléon Bonaparte lui-même. Cette relation avec Frion -dont l'itinéraire politique fut différent au sien- est importante. De nouveau à Paris fin 1813, cette-fois ci comme "réfugié" d'Espagne, il renouera avec  Frion et apprenant que celui-ci envisagerait sa retraite et son retour à Perpignan, tentera de négocier avec lui son remplacement au Conservatoire des Arts et Métiers, où il est bibliothécaire. Il l'espéra un temps, pressant presque quotidiennement son ami mais en vain. Le remplacement de Frion à son poste, lui aurait éviter le choix militaire qu'il fut contraint de faire.

2-Un beau portrait avec l'habit des "Incroyables" (parisiens). Une reproduction de ce portrait figure sur le site www.institutdugrenat.com qui est L'officiel du bijou en Grenat de Perpignan et du costume roussillonnais.

3-    Cette "hauteur" n'en fit pas le géant de son temps. Elle n'est même pas recueillie dans le précieux livre d'Edouard Garnier, Les Nains et les Géants (Librairie Hachette, Paris, 1884). Nous y relevons en revanche un irlandais, Patrick Cotter O'Brien (mort le 18 septembre 1806) dont la taille, selon les témoignages, varie de 2, 378 m à 2, 607 m,  un londonien James Toller qui meurt en 1819, comme Frion mais plus grand que le Français puisque mesurant 2, 582 m et un espagnol Joachim Eleiceigui avec 2, 307m, dont L'Illustration publiera une gravure le 26 juillet 1845.

 

xxx

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