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Met Barran
13 octobre 2015

Quatre expos pour un Perpignan plastique

L'Extension

Difficile de prétendre que l'art ne sorte pas bien à Perpignan, puisque la ville compte un nouvel espace de mostration. Inauguré tout récemment, il bénéficie déjà d'une belle fréquentation. C'est un lieu qui respire et où l'art, à ce qu'il semble, se sent bien. Le lieu s'appelle tout simplement mais avec un terme qui en pense pas moins L'Extension (avec quelque écho houellebecquien) et se trouve au rez- de- chaussée du numéro 8, de la rue Stendhal au quartier St Assicle. Il est animé par Clément Cividino qui se présente comme curator indépendant, que l'on peut traduire avec quelque audace par galeriste. A l'affiche de l'exposition inaugurale: Deux sculpteurs: les Simonnet pour la première fois en Roussillon. De la sculpteur au design comme du design  à la sculpture, il n'y a qu'un pas, mais qu'il faut savoir franchir avec ingéniosité, adresse et originalité. Les objets poétiques ne tombent pas tout cuits du ciel.  Et il n'est de profonde magie qui ne passe par les mains d'un confectionneur. Pour en savoir un peu plus sur le lieu, et les artistes qu'il nous donne à voir, une Conférence/ rencontre est prévue ce jeudi 15 octobre 2015 à 19 h 30.

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Centre d'art contemporain

Le centre d'art contemporain perpignanais et privé "àcentmètresducentredumonde" aime accueillir des expositions collective, montées autour d'un thème sinon d'une tendance. Après la très estivale "Who are afraid of pictures", voici cet automne et presqu'en proclamation de manifeste "La nouvelle histoire". Elle réunit 9 artistes, et compose une belle constellation de sensibilités contemporaines, s'exprimant sur un clavier d'images et d'objets, avec des notes surréalisantes ou hypperéalistes. Dans ce jeu pictural, dans "la nouvelle histoire" (de la représentation? de la société? du rêve? de l'angoisse?) qu'il explore et nous propose, l'individu a retrouvé tous ses droits. Une sélection d'art d'aujourd'hui et à critère international. Avec des artistes déjà inscrits dans le concert des notoriétés, des reconnaissances et des récompenses et d'autres bien partis pour y jouer leur partition et y recevoir leur dû. Chez tous, une même volonté: Battre au plus vrai le tambour d'une singularité plastique qui vise le regard et touche au plus vif de l'émotion. Ces artistes sont:

Pat Andrea (1942, La Haye, Hollande)

Gahsem Hajizadeh (1947, Lahijan, Iran)

Axel Pahlavi (1975, Téhéran)

Simon Pasieka (1967, Cleves, Allemagne)

Jean-Pierre Paty (1946)

Nazanin Pouyandeh (1981, Téhéran)

Leopold Rabus  (1977, Neuchâtel, Suisse)

Brann Renaud  (1977 Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne)

Jerôme Zonder (1974, Paris)

Au moins d'eux d'entre eux ont déjà présenté des oeuvres dans le département. Léopold Rabus, ce fut en 2005, avec Till Rabus aux Collections de Saint-Cyprien plage et Pat Andrea à Perpignan, Expo Andrea Family "àcentmètresducentredumonde", en 2012.

Le vernissage de cette exposition aura lieu ce vendredi 16 octobre 2015 à partir de 18 h 30.  Elle se prolongera jusqu'au 20 décembre, ouverte au public tous les jours de 14 h à 18 h. La galerie est située au n° 3, de l'avenue de Grande-Bretagne, 66000 Perpignan.

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Palais des rois de Majorque

CHEMINS DE MÉMOIRE DE MICHEL LATTE

 

Comme un désirde s'immiscer dans une réalité préexistante, celle d'un territoire, d'un lieu, déjà occupé et nommé, ayant déjà vécu, donc à un moment daté de son histoire et chargé d'histoire(s), évidentes ou à tirer de l'ombre, sans bavardages. Qu'il soit invité ou qu'il se fasse recevoir, il ne déroge pas à la courtoisie. L'hospitalité le vaut bien. En ville, sur le littoral, dans l'arrière-pays. Michel Latte aime à s'immiscer dans les pierres, les terres, les villes, les paysages. C'est un cheminant, impatient d'admirer, l'œil et le cœur au diapason de la curiosité, l'esprit et les mains prêts à quelque à quelque offrande et célébration. D'où l'appel, d'où le séjour, la pause amicale, cet échange de grâces entre un lieu et son passant bâtisseur. S'engage alors une conversation entre Art et Architecture. Conversation dans ses éclats, comme dans ses silences, amoureuse... Jouant des matières et des couleurs, comme d'anecdotes ou de lignes de force.

Ce monument, ce corps, son attrait, son mystère, son style et, face à lui, progressant avec la connaissance, sa reconnaissance comme pôle de correspondances, ou de collisions imaginaires, et départs ou fins de de décisions plastiques. Aux charmes du lieu (pour parler un peu romantique) répondent les atours de séduction de l'artiste. Déployés au sol, inscrits en figures géométriques, aux tissages plus ou moins symboliques, habillés d'ombres et de lumières, marquages redessinant des espaces, des passages, es dehors et des dedans, des montées et des descentes offerts, au final, à la vue et à la déambulation de visiteurs, eux non pas bâtisseurs mais des spectateurs à soustraire, peut-être, au commerce ordinaire aves les villes pierres.

Exposition témoignant d'un travail ce que l'on peut qualifier de « fin de siècle », et de quasiment unique à l'échelle régionale. Exceptionnel aussi, en ce que travail -cet ouvrage d'art éphémère, puiqu'il faut le nommer- s'est développé dans des sites architecturaux historiques à fort identité locale. L'exposition actuelle propose un témoignage particulièrement rare de la singularité du plasticien Michel Latte, singularité qu'il exprimait, il y a près d'une trentaine d'années, loin des caravaniers de l'outrance conceptuelle et des crieurs publics des arts à l'ordinateur, mais cependant pris entre la crise de la représentation picturale et le galop de la photographie. A l'exact opposé de tout arte povera, mais utilisant les moyens du bord.

Entre et..., cette singularité qualifiée d'in situ (une locution latine semblant narguer la déferlante des désignations anglo-saxonnes), était à la fois une échappée à d'anciennes conventions picturales (atelier-galerie-musée) et une résistance aux entrées postmodernes. Mais, il n'était pas aisé, au porteur d'une semblable singularité de la rendre visible et lui gagner alors le satisfecit public comme cela paraît se faire aujourd'hui, où cette nouveauté sensible, respectueuse et dérangeante d'hier est devenue, manipulée par les médiations culturelles et les diètes budgétaires, une nécessité institutionnelle, une valorisation idéologique de niches patrimoniales. Pour quelles noces calendaires ? Ce qui avait été -et l'exposition le démontre avec éloquence- un très pudique mais épanoui compagnonnage amoureux avec tel ou tel lieu, est devenu, dans notre plus récente contemporanéité, un comptoir-dépôt de F.R.A.C. (évitons la coquille). Mais un technicien ne vaudra jamais un magicien. Toutefois ce n'est point de cela que nous entretient Michel Latte. Son exposition, de fait exposition double, si l'on admet de dissocier le travail réalisé (qu'il vient de réaliser) dans le lieu même (« Appartements du Roi »), de l' espèce d'auto-musée imaginaire, constitué par les photographies et le diaporama qui en signalent une séquence d'historicité et une partielle distribution géographique. Photographies qui nous apparaissent comme autant de fenêtres nous permettant de jouir de la vue de fragments raffinés d'un moment du passé- sans vouloir trop tirer ici sur la corde de la nostalgie ou de la mélancolie. Rétrospective ? Façon de parler, bien sûr. Ce n'est pas une rétrospective de l'opera omnia de Michel Latte, toujours en activité, toujours aussi ému et inspiré par un paysage ou un monument. Si, pour lui, se penchant en cet automne 2015 sur son passé, ce sont des « Chemins de mémoire », ils sont pour nous (qui l'avons parfois accompagné) bien plus encore des  chemins de voyage  éclairés dans des espaces aux alliances poétiques et plastiques, des métamorphoses éphémères, garantes de leur survie en des corps somptueux (l'ornement leur sied si bien) et non dans le stricto sensu de la beauté sèche d'une ordinaire qualification de « monument historique », comme le souhaiteraient certains historiens de l'art des pierres...Mais, Michel Latte dont la singularité ne craint pas le paradoxe, ne cache pas le plaisir qu'il ressent à montrer son travail dans un lieu que son enthousiasme rebelle l'avait poussé, naguère, à refuser et à éviter ni à surtitrer  "Rétrospective » ce souvenir d’œuvres éphémères.

 Michel Latte "Chemin de Mémoire". Palais des rois de Majorque, rue des Archers. Vernissage ce vendredi 16 octobre 2015 à 18 h 30. Exposition visible jusqu'au 29 novembre. Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h.

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 Maison de la Catalanité

Exposer en duo n'est pas pas chose aisée. Et pourtant, les expériences ne manquent pas.  Soit le duo n'est qu'une banale cohabitation avec juxtaposition d'oeuvres, soit une expérience plus stimulante d'intersection d'oeuvres dans un lieu déterminé. Cette expérience a été tentée et réussie, cet été, au Fort de La Garde, à Prats- de -Mollo/ La Preste par Claude Massé et Joseph Mauréso. Qu'en sera-t-il de l'expérience à laquelle nous sommes invités ce prochain samedi 17 octobre 2015 à la Maison de la Catalanité à Perpignan? Un titre, cependant, bien explicite: "Destructurations". Les deux artistes, l'un a déjà un long cours de cimaises et d'espaces, l'autre est un nouveau venu mais qui marché vite.  Le "long cours" s'appelle Claude Parent-Saura  et s'est fait connaître, entre autre, comme sculpteur, le "nouveau-venu" est bébé...non ce n'est pas une erreur, un cafouillage, une coquille, mais un pseudo d'artiste: il est peintre. Non le mariage de la sculpture et de la peinture, ce n'est pas le mariage de la carpe et du lapin, allons-y voir

Maison de la Catalanité, place J.-S. Pons. Vernissage ce samedi 17 octobre à 11 h. L'exposition restera en place jusqu'au 23 novembre et ouv erte au public du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h15 à 17 h.

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