Cathy Massé expose à Bages

Sous le signe de "L'Art ET ELLE", la Casa Carrère de Bages (Pyr(Or.) se met au diapason de la création féminine et de la semaine des droits des femmes. En effet, elle propose une exposition de Catherine Morro-Massé, une sensibilité artistique jusqu'ici attachée à l'ombre plus qu'à la recherche de la lumière, mais d'une sensibilité artistique qui, assumée dès 1975, n'a jamais cessé d'exister. Elle s'est peu montrée en expositions, et quand elle s'est montrée c'était il y a assez longtemps, et à l'étranger. Aucune course, chez elle, à la reconnaissance, à la célébrité. De l'ouvrage, oui, mais mené dans l'enceinte et quiétude domestiques, dans un commerce sensuel avec matières et les couleurs, mais aussi avec des figures toujours spontanées, directes, jamais alambiquées. Chez elle,  un  désir fort de faire de tout moment de loisir créatif (confection de poupée, collage de dentelles, tableau peint, etc.) une belle échappée onirique dans un souvenir ou un paysage. Aujourd'hui entrée en âge, Catherine Morro-Massé, celle qui dans sa jeunesse avec ses soeurs de "Paris Girl" goûta aux feux de la rampe et aux tournées, ne craint aucunement par cette exposition personnelle le regard du public qui, à Bages comme ailleurs, à Gérone ou à Bègles, n'est pas toujours celui naïf de l'enfant qui s'émerveille de tout ni, non plus, celui du bienveillant, qui, parce qu'il en a tellement vu, qu'il est revenu de tout, et tolère. L'art de Catherine Morro-Massé n'est pas un art qui interpelle, provocateur. incisif. Il  a au contraire de son côté la franchise d'un regard qui sait d'un mouvement de cil, ou d'un mot soudain chantant (l'artiste aime le Bel canto, le chant choral), abstraire de la paille le bon grain, allant vers l'essentiel: la sincérité du coeur. En lui offrant la curiosité intuitive de ses mains. Elle ne raisonne pas, elle saisit. Elle ne calcule pas, elle appose. Ce qui l'émeut. L'attendrit ou l'inquiète. L'enchante ou la titille. Offrant sans boulimie et colères noires ses pages de vie par des touches toujours élégantes, des textures chromatiques contrastées mais jamais saturées. La gaieté du fond de son être l'emporte sur la mélancolie qui voudrait brouiller ses arbres, ses chemins, des jeunes femmes... On a annexé cette triple méditerranéenne (née à Saint-Rémy de Provence, elle est fille d'un père italien et d'une mère majorquine), femme de mer et de soleil, spirituelle et aimante dans la catégorie des artistes singuliers que, sous la dénomination d'art autre, Claude Massé1, son époux, rechercha et rassembla durant de nombreuses années avant de se convertir en artifex des "Patots". Ainsi, sous le nom, de Cathy Massé, Catherine Morro-Massé figure-t-elle, depuis 1995,  dans les catalogues de plusieurs manifestations collectives. Elle est par exemple représentée au Musée de la Création franche, de la ville de Bègles en Gironde. Un véritable petit Louvre des passerelles entre l'art populaire, l'art brut, l'art naïf... pour évoquer-ci le site "Le poignard subtil", qui est l'un des grands défenseurs de cette pléiade d'artistes. Artistes sans être passés par la sanctification d'une école d'art, est-ce possible? La présence de la facture Catherine Morro-Massé dans les murs de la Casa Carrère rappellera à quelques habitués le Musée de l'Art Naïf qu'elle abrita de 1991 à 2002. Le bonheur de la palette indépendante est de retour.

Le vernissage de cette exposition aura lieu le samedi 5 mars 2016 à 18 h 30.

La Casa Carrère dont l'architecture externe ne peut qu'accrocher l'attention est sise au numéro 9 de l'avenue de la Méditerranée qui traverse la commune.  Exposition restera en place jusqu'au 13 mars. Ouverte au public de 10 h à 12 h et de 15 h à 18 h, du samedi au dimanche.

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 1. Christophe Massé, peintre, écrivain, blogger est le fils de Claude et Catherine Massé. Les familles d'artistes ce n'est pas un mythe, ça existe.