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Met Barran
27 février 2016

Beszonoff-Figueres

Existe-t-il un point commun entre le romancier Joan-Daniel Beszonoff et le chanteur Pere Figueres? Toute personne bien informée, si elle s'éloigne du pied du Castillet, vous dira qu'il y a, à vrai dire, plus d'un point commun entre ces deux noms de la création catalane contemporaine.  Si l'aîné, Figuères, est né en 1950 et s'est consacré au métier de vigneron, le cadet, Beszonoff, est né en 1963 et exerce le métier d'enseignant, les deux ont développé leur violon d'Ingres sur les cordes sang et or du catalan. Ce catalan qui pendant longtemps irriga les maisons, rues, vignes et champs de Ponteilla1, où a vu le jour Pere et de Nyls (appartenant au territoire communal de Ponteilla), berceau de la famille maternelle de Joan-Daniel lequel y a élu résidence et y écrit. Ce n'est pas peu dire qu'ils ont en commun les Aspres au coeur, paysages, gens, légendes et mots.  Mais les deux hommes se connaissent peu (dans les petites pays il y a de longues distances) même si Beszonoff a dédié quelques lignes plutôt sympathiques au chanteur dans sa "Guia sentimental de Perpinyà" ( 2015). Autre point commun entre le romancier et le chanteur, .le fait que s'ils ne sont pas totalement ignorés à Perpignan, ils y sont ou boudés ou mal compris, alors que leurs talents sont reconnus, applaudis ou primés ailleurs. Par exemple en Catalogne sud, où à l'image de deux castors patients mais constants ils se bâtissent une bonne réputation tout montrant la fierté  nordcatalane d'une faible escouade, mais cependant escouade, qui ne veut pas baisser la défense et l'illustration de son idiome- étendard.  Les trajectoires des deux créateurs ne sont pas à comparer, puisque ne boxant pas dans la même catégorie, mais ils convient néanmoins de souligner et de mettre en exergue quelques "points communs", comme nous venons de le faire. D'autant qu'il se trouve parmi les "followers" de l'un des "followers" de l'autre et réciproquement. Et parmi ces "followers" (dites "seguidors" ou suiveurs, si le patois de Shakespeare vous gratte!), certains ont constaté tout récemment avec une rare satisfaction que le jeudi 25 février 2016, alors qu'à Manresa dans le Bages,  Joan-Daniel Beszonoff se voyait remettre dans le bel Auditori Plaça de l'Om, le 16° Premi de Literatura Joaquim Amat-Piniella,  pour "Matar De Gaulle" 2Empúries, 2014) , Pere Figueres, à Barcelone,  entrait en scène en compagnie de Gérard Méloux et Paola Mauréso, ses accompagnateurs habituels, à l'Harlem Club pour y donner - un magnifique concert dit de "Cançó d'Autor" dans la programmation du festival annuel Barnasants. Deux créateurs médiatisés.  L'un, invité et ovationné, dans l'album des stars de Juan Miguel Morales.  L'autre, sélectionné et primé, un nouveau trophée en main (statuette de Ramon Oms). Difficile de prétendre qu'avoir des racines dans les Aspres empêcherait les fruits de mûrir et de les faire goûter d'un large public. Gratitude en tout cas envers ceux qui répandent à contre-tramontane un pollen nordcatalan au-delà des Pyrénées!

xxx

1) Le chanteur Jordi Barre ( 1920-2011) a vécu les dernières années de sa vie à Ponteilla, où il s'éteignit le 16 février 2011, cela fait cinq ans.

2) L'éditeur français de la version de ce livre dans la langue de Chateaubriand si chère au coeur de Beszonoff et prochainement disponible en librairie doit se frotter les mains. Un prix "international" ça s'étiquette. "Matar de Gaulle" doit sortir  avec un titre adouci: "L'Année de Syracuse".

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