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Met Barran
23 juin 2016

L'été de Caroline Cavalier.

Caroline Cavalier prend le relais de Francesca Caruana sur les cimaises du château royal de Collioure (dites Cotlliure si vous en pincez pour le catalan). Changement de style, de génération, d'ambition, de technique et d'esthétique. Caroline Cavalier, en peu d'années, s'est fait une réputation certaine, dans ses deux penchants expressifs: la peinture et l'objet sculpté, dans des formats et des volumes divers. La couleur et le dessin, ou le dessin et la couleur (tout dépend dans quel sans tournent les aiguilles de votre montre et les roues de la diligence de votre tour de manège et naturellement les supports sur lesquels elle travaille). Parmi ses dernières manifestations publiques locales  Le Soler 2015 ("L'Expo Libre comme l'Art"), et Canet 2016 (galerie des Hospices) et Perpignan.  Preuve de son élévation dans la hiérarchie des grades in respectability  (artistique régionale), la photo de couverture et les quatre pages que lui consacre le dernier (et très estival) magazine "CATACULT", auquel rien de ce qui est nouveau et performant n'échappe et le soutien que lui apporte la dynamique association "Bouchons d'Artistes" d'Evina Loos. 

Caroline Cavalier sera  prochainement châtelaine du site templier-majorquin. Servie  par une cour très comic trip, dont les oriflammes et étendards ou arbalètes sont ceux de l'art populaire (d'aucuns diront "art singulier", passe pour ce synonyme de concept valise) , des signes d'un pimpant et protéiforme imaginaire qui met ses mains dans les cartoons de la caricature, de la dérision, de l'humour au seul profit de l'effet de surprise et de notre jubilation par l'excès, l'irrévérence ou la naïveté. Que ce soit par les tableaux ou par les sculptures (polychromés), Caroline Cavalier attire et tonifie l'oeil du spectateur surtout en nos ingrates conjonctures où l'on ne sait plus à quel saint se vouer. Il est des artistes qui recourent à la boîte à musique pour réussir leurs touches, elle, Caroline Cavalier avec son regard passe-partout, emploie la boîte à malices pour nous signifier qu'elle est bien là.  A son poste d'observatrice plasticienne, où il n'est pas impossible que l'on soit plus perspicace  que dans l'observation sociologique, psychologique ou politique.  Elle ne propose pas des "visages" de carte d'identité nationale mais une cartographie poétique de personnages (quelques uns d'entre eux déjà "débarqués" sur la plage du vieux port fauve), qui nous ressemblent, ou auxquels nous voudrions ressembler, ou  auxquels nous ne ressemblerons jamais. Cette artiste fait un grand bien, elle ne cause pas (ni haut ni bas débit) , mais chatouille notre "folle du logis" (comme disaient de l'imagination les grands auteurs d'avant-hier) et réanime un zygomatique un peu amolli par les pitres de cabaret et les patoisants de l'âme malheureuse ou mélancolique. Le coeur de Caroline Cavalier est en ligne directe avec le  bonheur récréatif et la pose d'énigmes. Celle, par exemple, de ses "grosses lèvres rouges" dont elle dote ses personnages. Voudraient-elles nous suggérer un" shut up" la langue des mots!

Le vernissage de l'exposition "Un été à Collioure" de Caroline Cavalier aura lieu le vendredi 8 juillet à 19 h au Château Royal de Collioure. L'exposition demeurera en place jusqu'au 21 août 2016, tous els jours de 10 h du matin à 19 h du soir.

xxx

   

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