SERGE FAUCHIER à BAGES

Il n'est plus un seul ami des arts du département et des ses alentours qui ne connaisse ou n'ait entendu parler en termes positifs de la Casa Carrère à Bages. Un lieu à l'apparence baroque et offrant trois niveaux de salles d'exposition dont tirent profit deux fois l'an , à l'époque de la Sant Jordi et durant le FestiBages de la saison estivale, les artistes invités par des organisateurs qui tiennent à maintenir la barre au plus haut de ce qui s'est fait dans l'art de ces quarante dernières années. Le rappel en rez-de- chaussée des belles affiches de ces artistes en disent la diversité d'expression avec une représentation relativement équilibrée de plasticiens des deux sexes. Ce n'est pas un hasard si la Casa Carrère est un lieu couru. A croire qu'y montrer son travail ajoute au crédit de l'exposant, comme si c'était dans un Musée, un Centre d'Art. A croire que le succès vient de ce que les styles les plus éloignés y trouvent d'hospitalières cimaises. Car la peinture d'un Emmanuel Bolzhoms pour rappeler le nom de l'invité de la 9 édition de FestiBages est aux antipodes esthétiques de celle de Serge Fauchier  qui est l'invité de cette 10 édition. Serge Fauchier (né en 1952) figure de proue d'une génération qui n'a jamais ravalée un visa non-figuratif, délivré sous les stimulants auspices d'un Hantaï ou d'un Viallat, a vogué, dépassé le cap de Bonne Anecdote, sur les eaux quelquefois houleuses et ingrates de France, d'Europe ou d'ailleurs, peu préoccupé des Lorelei et du fashion style. Qualifié, dans une première période de "peintre américain" par Philippe Dagen, celui qui, dans un deuxième temps, au regard de Lise Ott, aurait inventé le "rouge non-violent, serait devenu, dans de plus récentes séquence et, dit avec les mots de son ami le philosophe Yves Michaud, "un peintre pour qui la peinture est une activité d'absorption et de fascination, -pour l'artiste comme pour le regardeur". Bref, une oeuvre initiée dès le début des années 1970 (parallèlement à une carrière d'enseignant) et ponctuée par nombre d'expositions individuelles et collectives -le département n'a pas été négligé, loin de là.  Une activité d'atelier,  accompagnée et éclairée par des préfaces, des études, des communications ou des comptes-rendus. Quelques noms de "lecteurs" de la peinture de Serge Fauchier méritent d'être cités: Skimao et Bernard Teulon-Noailles,  Catherine Millet et Pierre Manuel, sans oublier James Sacré, Eric Villagordo et les déjà mentionnés plus haut Lise Ott et Yves Michaud. La liste, naturellement, n'est pas exhaustive. Avec Serge Fauchier nous avons à faire à un artiste pour qui faire le silence c'est peindre, donc de haut-rang, doté d'une bibliographie le concernant qui ne cesse de s'étoffer au fur et à mesure que son éthique de l'art est de mieux en mieux diffusée. Et que l'on découvre que cet homme de la toile, des pigments des couleurs, et des plans distribués sur la surface, est aussi quelqu'un qui réfléchit et écrit, tel un diariste, un essayste et un poète. On peut, d'ailleurs, le lire chez le Trabucaire (Ecrits passagers -1991-1998), à Voix Editions...Serge Fauchier qui a quitté, il y a peu, l'enseignement (il aura été -cruauté de l'époque- le dernier directeur de la Haute Ecole d'Art de Perpignan), fut le co-fondateur de l'association "L'Oeil et demi", association à laquelle l'on doit quelques méporables expositions de jeunes et moins jeunes artistes à la Fondation de Jau (à Cases de Pène)- qui les hébergeait. Il figure dans  "L'artiste en action: Vers une sociologie de la pratique artistique" du chercheur Eric Villagordo qui porte sur 8 de nos artistes (Ed. L'Harmattan, 2012) et "Traces tangibles", le livre du photographe et journaliste Jacques Lahousse sur "10 Peintres en Roussillon" (Ed. Alter Ego, 2013). Il est marié à la plasticienne photographe Bettina Fauxchier-David qui est l'invitée festival PAD 2016 (Perpignan Art Déco) à l'Atelier d'Urbanisme, à Perpignan jusqu'au 30 juin

Exposition Serge Fauchier. Vernissage: vendredi 8 juillet, à 18 h 30. L' Exposition restera ouverte jusqu'au dimanche 25 septembre, de 10 h à 12 h et de 16 h à 19 h, du mardi au dimanche.

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