Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Met Barran
25 juillet 2016

Joseph Mauréso au Musée de Cerdagne

C'est incontestable: vous savez que la Cerdagne existe. Et vous savez peut-être aussi qu'il existe une commune qui se dénomme Sainte-Léocadie (Santa Llocaia comme le veut la la ngue du pays vous diront certains). Sainte-Léocadie sur cette belle voie qui traverse cette belle Cerdagne, de Saillagouse à Bourg-Madame, Sainte-Léocadie comme un avion qui va s'envoler, ses deux grandes ailes déployées, le Palau et la Llous. Sainte-Léocadie, au cas où vous ne le sauriez pas je vous le dis, s'énorgueillit de posséder quelques arpents de vigne les plus hauts de toute l'Europe qui fait la vendange, presse le raison, coule le vin, l'exporte ou le boit. Mais Sainte-Léocadie c'est aussi un patrimoine de paysages, d'architectures de pierre. Là-bas vous pourrez dire sans que votre vérité ne fonde aussitôt en poussière d'ardoise, cette sacro-sainte "llosa" des chapelles, ermitages et quelques fermes avec -ou sans bergerie- des alentours). A Sainte-Léocadie, qui n'a pas attendu le tourisme du vingtième siècle pour relever ses manches,  les anciens ont laissé bonne trace (et pas seulement sur des roches gravées), le patrimoine a de la gueule sans nécessité de jouer du menton, il n'est que de voir ou de l'extérieur, en galopant  trois fois autour, ou en le survolant du nord au sud et de l'ouest à l'est ( si tant est que quelque hélico vous accepte à bord), oui, il n'est que de voir cette petite merveille d'habitat: "Cal Mateu". Ce nom  est trop juste et beau pour qu'une quelconque traduction attente à sa poétique calligraphie. "Cal Mateu", arraché à son long destin rural et montagnard pour devenir, non par quelque coup subventionné de baguette magique, mais à la force des poignets d'opiniâtres gladiateurs de la conservation de la mémoire locale envers et contre tout, le "Musée de Cerdagne". Musée dont hélas tout le monde n'est pa conscient de la richesse que représente le bric et le broc qui le constitue . La Sainte-Léocadie de Michel Aris a-t-elle à rougir de la Sainte-Léocadie de cette estive 2016? Que non point amies cigales et fourmis du périmètre! Mais sait-on,  oui le sait-on que, depuis le début de cet été et durant tout l'été, qui s'étend jusqu'en septembre, le "Musée de Cerdagne" est une destination d'art contemporain et  présente une exposition d'une qualité et d'une envergure jamais accueillies jusqu'ici par une grande ville de là-haut (c'est l'habitant d'une petite ville d'en bas qui écrit ici). Elle est composée d'une vingtaine de toiles de moyen et grand format, réparties dans trois salles aux superficies et aux organisations spatiales variées.  Espace profane de paille, espace perlé de spiritualité. Toiles suspendues, au-devant du mur, contre le mur, fixées sur des cimaises, ou déposées (tels des outils ou des pièces d'oeuvres), puissant dialogue, entre la lumière et le silence, le minéral et le textile, entre le lieu (d'un brûlante beauté rustique, murs en étagement de "lloses" et voûte à laquelle il ne manque qu'une clef pourqu'elle ouvrir sur le plein ciel) et les toiles (où du ciel elle font signe par éclaircies, mouvement de nuages, jaillissements d'habitacles, coups de vents et de tonnerre, et accalmies retrouvées où du bleu , du rose et du vert viennent terrasser l'empire du trop gris, à savoir de la couche qui écrase). Oui, dialogue réussi entre une proposition plastique, qui par-delà un gazon narratif tient la dragée haute aux mémoires du lieu, non pas pour les taire une fois encore (comme le font les chasseurs de réminiscences) mais pour tout simplement les rapprocher de nous, de moi qui comme toi regarde, et hume l'air de rien l'art en jeu.  Le jour où avons eu l'honneur, le privilège, le bonheur de découvrir cette exposition, un spectacle était donné tout autour, jardin, cour et au coeur même de l'exposition explicitant, à partir des évolutions d'une "nomade", métaphore mosaïque de danse, musique, poésie et parole, deux points majeurs du travail de l'artiste peintre et scénographe, Joseph Mauréso, la question du lieu comme lien (à ravir Michel Maffesoli) et la question de la singularité vers l'altérité (qui n'aurait pas déplu à Emmanel Lévinas). Sainte -Léocadie existe et n'est pas au diable, mais à portée de voiture ou de petit train jaune et "Cal Mateu" n'est pas uin domaine hanté à contourner, si il est habité c'est par les Morgane et les Mirmande de l'Art les plus stylées. Allez au "Musée de Cerdagne", demandez  autour de vous, ne croyez pas celles et ceux qui vous dirent que ce qui est intéressant se passe ailleurs, en bas, au bord de la mer. Non! En cet été 2016, l'exposition Joseph Mauréso à Sainte-Léocadie doit retenir l'attention des Amateurs d'Art, ceux qui ne suivent pas les montreurs des petits lions aux grandes dents à la mode.

xxx

Publicité
Publicité
Commentaires
Met Barran
Publicité
Archives
Publicité