Le retour de Christian VILA
Non ce n'est pas le titre d'un film ou d'une comédie musicale. Mais il s'git bien de l'affiche d'un événement. A Céret, il n'en a jamais manqué. Christian VILA est de retour. Quand on s'appelle VILA il n'est pas aisé de se faire un prénom sur la scène artistique nordcatalane. A Céret comme à Collioure, avec ou sans accent, à simple ou double "l", on vous suspecte presque. Alors, on se tait. Trop de compétition? Un peintre qui se tait n'est pas un peintre qui se terre: il ne montre pas, c'est tout. Mais l'atelier est là, bien là...tentant, sollicitant. Comme un aimant! A Céret -incontestable cité d'art- VILA a vu, côtoyé -peut-être même coudoyé dans quelque expérience de création de groupe- des peintres et des sculpteurs successifs. Avec des ambitions et des réussites différentes. Céret est une ville où par la tradition (paysage et histoire) et son Musée d'Art Moderne, on apprend, se confronte et se distingue dans le meilleur des cas si l'on parvient à glisser audible sa chansonnette. Mais il est des époques arides, des environnements ingrats... On ne parvient pas à faire la peinture que l'on voudrait, du moins que l'on veut à un moment précis après l'avoir largué, peut-être, pour une autre à un autre moment, lui aussi précis. Ces moments-précis sont ceux des courants, des modes: alignement ou rupture. Alignement ou rupture, à Céret les deux adn circulent dans les veines de ceux qui se rêvent cerisier ou mimosa, géant platane ou eau vive en liberté. Taisons les noms, il en est des dizaines, de Pierre Brune à Jean Capdeville ou Georges Badin. Alors, ce Christian VILA, qui est-ce? D'où vient-il? De quoi est-il fait? Questions inutiles, puisque ce n'est ni l'heure d'un biopic pour qulque télévision transfrontalière ni celle d'une thèse pour appuyer, dans un colloque, le courage d'un retour public à la peinture, en cette année 2016 qu'il est glaçant d'appeler de grâce. Alors, quoi de neuf M. Christian Vila, vous qui vers la fin du XX° siècle osiez des performances que les surréalistes pouvaient homologuer, autant ceux du versant "Dau al Set" comme Joan Ponç ou du versant "Panique", style Arrabal qui- lui aussi comme Dali (mais avec beaucoup moins d'embonpoint médiatique) vint marcher dans les rues de la capitale du cubisme. Issu des Beaux Arts de Perpignan, le ver de la résistance au tout- conceptuel qui se profilait, vous obligea-t-il a une facture d'art plus comportementale, voire exhibitionniste. La vie de tout un chacun n'est pas chose aisée. Pourquoi celle d'un artiste en gestation le serait-elle moins? L'art est fait de doutes, d'échecs, de pannes, de services, de reprises. C'est donc l'heure de la Reprise... Rebirth, que ce mot ne fâche pas. Le retour de Christian Vila va se faire ce vendredi 29 juillet, en La Capelleta, un lieu qui, jadis fut sacré, et qui, de nos jours, sous le regard bienveillant et coloré d'Alfred Manessier, consacre et honore des plasticiens. Welcome Christian Vila. Pour quiconque imaginerait que notre artiste vient d'une terre inconnue, disons très clairement que, depuis 1998, pas moins de 18 ans, il est le conseil artistique de la galerie Odile Oms à Céret,
Christian Vila. Exposition du 29 juillet au 29 août à la Capelleta à Céret.
vernissage vendredi 29 juillet à 18 h.