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Met Barran
22 août 2016

Perpignan port-fluvial

Restaurer un casot au milieu de vignes ou de garrigues, c'est plus que sympa et utile, c'est tout simplement humain. En revanche, flaire sur les plages la présence du burkini nouveau, c'est se donner des allures de chien-truffier.

On ne dit jamais assez combien tout approche de la rentrée (scolaire ou parlementaire) est épuisante. Quand donc votera-t-on une loi accordant, sous le nom de repos anticipatoire, trois jours de vacances supplémentaires?

Il fut un temps où à Perpignan (ne confondre ni avec Pignan ni avec Preignan) germa le rêve fou-fou, mais la plupart des rêves ne le sont-ils pas, de faire de l'ancienne capitale des rois de Majorque libéré d'un corset de remparts jalousés par Carcassonne, une station thermale. A l'image de bien des châteaux d' Espagne, la station s'écroula avant même de naître, avant de briser la coquille graphique du plan pondu par un architecte, oui fou-fou. Mais de quel droit reprocher à quelqu'un l'intention de ramener la mer, notre Mare Nostrum, au pied du Castillet. Un tel droit ne nous étant pas reconnu nous ne lui reprocherons donc pas, un sourire narquois lui suffira comme réprobation. Ville d'eau, Perpignan l'est cependant: une rivière, la Basse, ne se jette-t-elle pas inconsciente effrontée dans le lit du fleuve Tet? Deux cours d'eau. C'est plus qu'il ne faut pour se voir (grand) port-fluvial. Et navigateur, et armateur et amiral. Le décor est planté. On s'imagine tronçon du canal du Midi, rue vénitienne, avenue strasbourgeoise du Rhin, que sais-je, trouvez-donc à ma place... Oui, la Basse est contente. Contrairement à l'avis des nostalgiques de l'âge des lavandières, des égoïstes grincheux qui veulent être, oui, les seuls à jouir des menus plaisirs herbeux et fleuris de ses berges. Contrairement, encore, à la phalange des perce-bedaine de tout désir de changement et de nouveauté. Contente... mais pas toujours, car la fluvialité n'est pas l'antique bobonne à vous obéir au doigt et à l'oeil. Il pleut, il pleut pas. Ça monte et ça baisse, baisse, et on racle le fond. Les barques s'ennuient. Elles sont impatientes de naviguer.  La capitainerie, le doigt pointé, vers le large s'interroge, s'inquiète et s'alarme. C'est qu'il faut ramer et glisser. Et, pour ramer et glisser comme il se doit, il faut le niveau ad hoc d'eau, cherchez le robinet vous dira-on sous les fenêtres de la Préf. et du Départ. Ça remonte...Mais ramer et glisser sur une Basse aux eaux rehaussées et loyales au ciel et à l'homme, sur un tapis de taches d'ombres et reflets de lumière, même sans mandoline ou fifre, sans roucoulades savamment rythmées ou lestes assauts sous des lampions sang et or, ah! ce que c'est chouette! Hélas! Ce n'est pas encore demain que l'on verra Perpignan sacré port fluvial, à l'image de ce qu'est (publicités volontaires) Castelnaudary ou (destination pour les romantiques les plus exigeants) Le Somail audois. Inutile d'inciter. Inutile d'appeler Perpignan et les Catalans à faire encore des efforts. Quand on ne peut pas, on ne peut pas. Même en eau douce, rares sont celles et ceux qui montrent un pied marin. 

La vie des petits commerces nous montre qu'il est plus aisé de baisser un rideau que de le lever, quels que soient le matériau et le design du rideau. 

Deux médailles d'or dans une corbeille de pré-mariage cela vaudrait un tube post-olympique.

xxx

 

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