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Met Barran
23 novembre 2016

Maria Lluis & Albert Bueno

MARIA LLUIS, la grande dame de la peinture nordcatalane a verni ce week-end dernier sa traditionnelle exposition de fin d'années. Inlassablement attachée à l'observation des êtres et des choses. parmi les êtres, la femme, parmi les choses, l'arbre, les fleurs et les fruits. Dessins et tableaux. Portraits, paysages,  natures mortes. Vies colorées. Représentations sensuelles. Actes de spiritualité. Des poèmes plastiques qui parlent des secrètes conversations de Maria Lluis avec ses modèles, du monde qui l'entoure et la nourrit (l'inspire) et, au plus intime de la confidence avec elle-même, ses joies et ses angoisses, ses doutes et son obstination à ne pas leur être soumise. Un art d'éveil et de quiétude presque monastique. Où le voeu de silence, sa discipline d'ordre et beauté, se montre accueillante à cette sérénité souriante (équilibre entre un vouloir et un faire) qui, au final, l'emporte. Comme chaque année son exposition se tient en son propre atelier 62, avenue Marcelin Albert, 66000 Perpignan. Ouvert tous les jours de 15 h à 19 h. Jusqu'au 31 décembre 2016. Mais ne tardez pas trop car les images du bonheur...n'attendent pas.

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Qui ne connaît pas, entre Corbières et Albères et au-delà ALBERT BUENO, le chanteur catalan. Il y a déjà un sacré bout de temps qu'il emplit de mélodies nos paysages de plaine comme de mer ou montagne. Un amiral au long cours d'un paquebot lyrique catalan, voyageant en solitaire ou en groupe et nous emportant sur ses rivages et ses îles préférées. Du haut de son mât (qui n'a jamais été de franche Cocagne), il nous rappelle le pactole de cent chansons (au moins) qu'ils nous a offertes par la scène, le disque ou le dvd. Cent chansons dans la langue des pères, oui les espadrilles pyrénéennes marchent à l'écho catalan. Voyage entamé dans les années 1970 et la lumière montante du fanal sant Vicens et la compagnie de Jordi Barre (1920-2011), il a gagné son autonomie, puis son indépendance pour être...Albert Bueno et se faire entendre dans ses tendresses, attachements, colères et utopies. Il est même parvenu à faire chanter le canari...Il a forgé et affiné un style empruntant au traditionnel comme au nouveau, au local comme au mondial, dans une veine ouvertement spectaculaire. Il a fait oeuvre que l'on y adhère totalement, sans y rechigner quelque trait de posture audacieuse, ou partiellement en regrettant, par exemple, qu'il n'aille pas plus à fond dans tel ou tel sens, serait-il d'émoi romantique ou de satire. Souci professionnel et passion. Force est de constater que celui que nous désignons comme amiral réunit un public fidèle qui en redemande et pas uniquement du fait de sa "listique" ou de son "cata cric cata croc".

Ce public va être satisfait très au-delà de ce qu'il pouvait espérer en apprenant que le chanteur catalan de Cabestany qui-comme Emmanuel Macron nous vient d'une banque mais ni la même ni par la même porte, banquier cependant) nous propose sa somme, son monument sous le titre de "La Integral"-un titre dont la signification ne peut échapper.

"La Integral" c'est un sacré bâtiment, le paquebot lyrique que l'on avait effectivement pressenti. Un volumineux livre-disques. 6 CD's. Soit 100 chansons dont...10 de nouvelles. Tous les textes originaux en catalan traduits en français. Des photos souvenirs sur un parcours dont le plus jeune public découvrira et l'importance culturelle et la solidité musicale. Une réalisation que l'on doit à l'"Associació Cançó Catalana". Réalisation on ne peut plus originale sur nos terres étroites et pas toujours fécondes. "La Integral " sera présentée le vendredi 9 décembre 2016 à 18 h 30 au Centre Culturel de Cabestany, salle Jordi Pere Cerdà (1920-2011) -comme il se doit pour cet événement très attendu.

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