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Met Barran
4 janvier 2017

PERPIGNAN: DALÍ REVIENT...

On dirait bien qu'à Perpignan, on ne peut se passer de...DALÍ.  Ah! Cette Gare de Perpignan qui lui doit...qui lui doit quoi? parlez sans crainte... Il la connaissait, certes, il mit parfois pied à terre...mais la salle des pas perdus ne reconnaît plus l'écho très assourdi de ses pas. Fatale rencontre pour un voyageur de Figueres se rendant ou revenant de Paris. L'homme au fines moustaches dont les bouts étaient attirés par les cieux trouvait même à la station, au début des années soixante du siècle dernier, bienfaisance érectilo-érotique et un attrait mystique comme de bien entendu. On ne sait au juste quand s'engagea la passion -et si d'ailleurs passion véritable il y eut- entre Dalí et Perpignan, avec sa Gare et la dite gare sans Perpignan. Cependant le fait est qu'un storytelling (comme ils disent, celles et ceux qui savent et peuvent) existe bel et bien, ponctué  à intervalles réguliers ou presque d'événements majeurs ou mineurs, publics ou clandestins (ou tout comme). L'événement le plus tonitruant de tous ayant été le voyage triomphal qu'accomplit royal, pommeau de canne au creux de la main et cul sur calèche, flanqué de sa divine, Salvador Dalí le 27 août 1965. Jusqu'à cette date, il fallait être de la partie, avoir des points et des figures dans le monde l'art continental et ultra-marin, pour en savoir un brin sur ce Génie revenu en son pays natal, l' Empurdan. Il fallait être bon chasseur d'images ou un fin collecteur d'infos au service de l'édition Costa Brava de L'Indépendant des Pyrénées-Orientales pour savoir juste ce qu'il était nécessaire d'excentricités et de chefs d'oeuvres en chantier  pour vous hisser d'un doigt au-dessus de la cohorte des niais et autres aveugles de l'Art Surréaliste. Et de savoir, oui, mais en doutant de ce qui nous avait été confié, comme scoop,  que le coup partirait de...New York et non de... Perpignan. Et le coup partit bel et bien de New-York: Boom! Même si, il est vrai, c'est la gare de Perpignan qui paya -un peu- de sa personne en un wagonnet. Et apparemment elle ne s'était pas laissée faire. Elle s'était débattue et avait crié (fut-il rapporté sur ondes courtes et longues) "Pop, op, yes-yes, pompier". Cependant les cris -où d'aucuns déchiffrèrent "centre du monde", et d'autres "centre de l'univers") s'étouffèrent lors de la  promenade vers le centre ville. Il fallut (nous le pensons, mais quelque expert qui ne serait pas né de la dernière pluie nous obligera peut-être à mettre genou à terre pour que nous clamions haut et fort notre goût démodé pour la supercherie et l'anti-pédagogie), il fallut donc ce voyage... aux "States" pour que la toile gagnât en visibilité et en allure marchande, et se mondialisât en renommée sous l'étiquette  "Le Mystique de la Gare de Perpignan". (A faire frissonner l'échine des athées, non?.) Une étiquette qui n'a pas pour autant fait une belle jambe à la gare ou à Perpignan, puisque la  susdite toile...est  depuis 1978,(vous le saviez, on vous l'a dit, on l'a écrit et répété, vous en avez l'affiche et sa carte postale) en "résidence permanente" au Musée Ludwig de Cologne (Khôl pour ne pas confondre avec le Cologne gascon). Mais, comme de bien entendu et dit la chanson, on n'en est pas resté à ce prétendu (il existe toujours des têtes qui dénigrent!) voyage triomphal... A Perpignan, on ne déteste pas le... "remake". Et on refit le voyage un quart de siècle plus tard. Non pas, bien sûr, avec les vrais acteurs, non pas qu'ils n'eussent pas voulu, mais ils eussent été bien en peine, Dalí disparut au début 1989, et Gala, sa divine l'avait précédé dans l'autre monde en 1982. On fit donc appel pour rejouer le voyage (ça s'appelle aussi commémorer) à des comédiens, à des baladins, des saltimbanques et on reconstitua -presque- à l'identique le cortège barnum original...On se félicita de la réussite. On engrangeant des souvenirs heureux. Et puisque les badauds se bousculent sur les rives, que les autorités (sic) dénouent -un peu- le cordon de leur bourse, et que la presse "Po, op, yes-yes, pompier" en redemande ...et bien on repique une tête dans la commémoration. 2015!  Vive le cinquantième anniversaire! Il a passé, il a mis en liesse une partie de Perpignan, a déplu -comme d'habitude- à une autre partie (mais nul journaliste n'a apporté, recueillis à la source ou calculés par officines officielles, les pourcentages exacts attribués aux deux parties". Depuis les sixties, Dalí est entré dans ce qu'il serait tout de même grossier de qualifier de grande "légende urbaine" mais qui en revêt bien quelques traits, puisque musiques, livres, films, conférences, expositions de photographies et de tableaux se sont attachés à la nourrir et à la relancer. Bon an mal an, Dali fait son service. Une moustache allant et venant du centre-ville à la gare, l'autre descendant la Basse (le Danube catalan disent les moqueurs) mais ne pouvant plus hélas! la remonter. Et cette année 2017, quelle perspective? Quoi de neuf? "Pop, op, yes-yes, pompier", vous ne croyez pas si bien dire: il y a quelque chose... Nous sommes plusieurs (c'est une supposition de nombre) à avoir reçu un joli carton de la Ville de Perpignan nous conviant à assister à l'installation ce 14 janvier (c'est déjà...demain) d'une sculpture des Pritchards (Eric et Sabine, les bienheureux!), dont le talent coloré façonne une humanité burlesque. Son titre: "DALÍ en LEVITATION" sur la place de Catalogne -raison pour laquelle certainement cette invitation émane des "Afers Catalans" -lire "Affaires catalanes"-et se présente bilingue "DALÍ en LEVITACIÓ". Ce que ne dit pas le carton c'est s'il s'agit d'une installation provisoire  -pour marquer le 28ème anniversaire de la disparition du peintre survenue, elle le 23 janvier 1989)- ou d'une installation  durable donc un Monument pour la Cité. Car il y a un écart sémantique enntre manifestation et monument. Quoi qu'il en soit cette installation... aura lieu à 11 h. Nul doute que daliens, daliniens et dalinesques s'y retrouveront.

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