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Met Barran
2 février 2017

Du "catalaniste" et du "commentataire"

Nos contemporains sont des genres bizarres mais très créatifs. En effet, je lis sur un blog -celui de l'ami Jean-Pierre Bonnel à propos d'un article sur le regretté écrivain Pere Verdaguer:  "Mon projet est d'écrire un livre sur  la "mémoire culturelle" du département -qu'on l'appelle 66, PO ou  Catalogne/Nord, selon que l'on est Français ou Catalaniste..."  En voilà une de bien bonne de "guéguerre" confusionnelle! Comme si "catalaniste" était une nationalité, ou une citoyenneté alors... pour la gouverne de cet ami un peu porté ici à la fallacieuse et paternaliste discrimination, rappelons que si catalaniste il y a , il est chez toute personne ayant de la sympathie pour la langue catalane, son étude et son expression, et en conséquence, vus par le petit bout comme le grand bout de la lorgnette, il est même des français catalanistes comme il est des russes, des italiens... catalanistes.

Ce même ami, la souris  trempée dans l'encre nécrologisante  écrit: "Une génération s'en va : Jordi Pere Cerda, Claude Massé, Claude Delmas, Alice Marcet, Jordi Carbonell, Teresa Rebull, Jean l'Héritier, Pierre Garcia-Fons... Demeurent Renada Portet, Eliane Comelade, Michel Perpinya... La littérature en Catalogne du Nord est désormais bien dégarnie..." Pour lui permettre de compléter les points de suspension, prêtons-lui quelques noms d'auteurs  méconnus, oubliés ou sciemment escamotés: comme Joan Tocabens, Coleta Planas, Miquela Valls, Maïté Barcons,  Patrick Gifreu, Gerard Jacquet, Pere Figueres, Joan Lluís Lluís1 et -il faut tout de même arrêter car nul n'est tenu au voeu d'exhaustivité- Joan Daniel Bezsonoff ou Joan-Francesc Castex-Ey. Avouez que pareille liste n'est pas négligeable.

Regardant une émission de télévision sur LCP, nous avons vu  comment le très respectable (mais si!) Gérard Longuet, ancien ministre et proche de Fillon (à l'heure où nous écrivons nous ne savons pas où il en est!), quelque peu désarçonné par une question de la journaliste Brigitte Boucher, se prend un peu les syllabes dans le tapis et parle de  "commentataires" et prenant conscient de sa glissade et s'imaginant déjà cloué au buzz de potence, corrige vite en "commentateurs", mais allez donc savoir qu'elle mouche taquinait son for intérieur, il récidive ses "commentataires". Cette insistance -dirait tout explorateur patenté des subconscients- finit par faire sens, pour signifier, quoi? Pas aisé , mes canetons, de détrousser cette énigme épiglottique.  Car, il y a  un fâcheu noeud de commentaire, de comment, de menteur, de  commentateur et de...taire. Dans sa précipitation élocutive accoucheuse du néologisme "commentataire" voulait-il nous dire que l'on devrait taire les commentaires ou faire taire les commentateurs.  On ne le saura avec précision que lorsque Gérard Longuet s'allongera sur le divan de Fogiel.

1. Bienheureux catalanistes qui peuvent lire le chef-d'oeuvre qui signe sous le titre de "El Navegant" (ED. Proa, 2016)

xxx

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