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Met Barran
23 mars 2017

"Tenir sur ses quilles"

C'est parce qu'actu rime avec cul que j'en détourne mon regard et m'arrime fortement à hier qui rime avec bière.

Lâche lui la grappe! Il le semonça deux fois. Toto la lui lâcha refusant de participer à l'enchère. Le cep, alors, le remercia avec d'une poignée feuillue. L'autre passa son chemin.

Tout de même, il est des gens qui devraient réfléchir avant de parler, surtout quand ils avancent une opinion. Sans doute est-il permis de tout dire, mais en veillant à ne pas se montrer trop ignorant et donc grotesque dans le propos. Il est grotesque de dire qu'il n'est de musique sacrée que des autels et sacristies.

Je suis devenu pianiste, avoua un jour Pierre-Jean dans un after pour journalistes, parce que je n'avais pas la nuque violoniste. Le gafet de la Gazette des Cordes reproduisit cet aveu tel quel, c'est ainsi qu'à l'heure où j'écris il a déjà fait cinq ou six fois le tour du monde musical.

Fidèle à lui-même il se cherchait dans tous les coins.

J'entends dire "n'importe quoi" mais jamais -n'est-ce pas bizarre- "n'exporte quoi"

C'était jeudi aux alentours de 16 h, j'ai vu un cerf-volant qui s'élevait au-dessus du Cap Béar avec un gros tigre noir attaché à sa suite. La personne -mi commissaire de police mis rédactrice en chef-à laquelle j'offrais ce témoignage exceptionnel-ne m'a pas écouté avec le sérieux que la description précise de mon souvenir  requérait.

Voyant que sa raison ahanait je vins à sa rescousse, et le rassurai de trois tapes dans le dos et d'un ferme conseil: "Reprends ton souffle, ami reprends ton souffle!,  les plus jeunes des ânons qui courent dans les prés savent le faire. Mais, il s'écroula, suffoqué. Sa raison était bien trop délabrée pour le tenir sur ses quilles.

Seriez-vous de celles et ceux qui ont l'audace de proférer que les berges de la Basse à Perpignan stimulent moins l'imagination que les berges de la Seine à Paris ou de la Tamise à Londres? Si vous en êtes, ah! comme vous nous décevez, oh! suppôts des grands et de leurs dominances.  

Il est des lits plus voluptueux que d'autres et le matelassier n'y est pour rien.

Tu vois cette belle qui pose -avec soin, grâce et appétit- du rouge sur ses lèvres, suis son exemple, soigne, embellit, exhale sans timidité le sens de tes phrases, sinon comment pourras-tu te faire reconnaître un pouvoir de séduction.

Il est de mots dont le mauvais accent égratigne un oeil sur deux sinon les deux oreilles.

Le bourreau est plus pressé que le juge. C'est un pays imaginaire. Celui d'un film projeté en dolby atmos. Le juge dit, nous allons délier la langue de notre accusé. Le bourreau a déjà fixé sa religion, pourquoi attendre que sa langue se délie, coupons-la lui, tout de suite. Neuf spectateurs sur dix applaudissent. Il n'y a pas de happy end. 

Il est des politiques (pour parler d'eux aujourd'hui) qui n'ont pas besoin de mettre trop longtemps sur écoute les souris du logis pour trouver les trous menant aux bons fromages.

S'adonner aux frivolités ce n'est pas placer un paravent entre soi et le sang réel des attentats.

Tout ce matin, j'ai alterné la lecture à voix haute de poèmes du poète persan Hafiz en version castillane de Rafael Cansinos-Asséns vec des poèmes du poète hongrois Attila József traduits en anglais par John Bátki que je m'essayais à traduire en catalan -en mon catalan transgénique.

Tandis que je contemplais ma treille de glycines aux grappes bien épanouies et bicolores, et que j'en humais sans retenue ses plus subtiles senteurs en m'imaginant seul en ce beau paradis olfactif et visuel, je vis débouler un escadron de petits aviateurs noirs que l'on appelle bourdons et avec lesquels il m'a paru bienveillant généreux de partager ce privilège du printemps.

Le désir a trois âges. Celui du nid. Celui de la cage. Celui de la caisse.

xxx

 

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