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Met Barran
6 mai 2017

Maillol a sexualisé la Loge de Perpignan

l y a une Loge avant et une Loge après Maillol. Cette affirmation est aujourd'hui quelque peu contestée du fait, semblerait-il, du déplacement ou du moins d el'éctament du centre de la ville. La Loge plus en était le coeur et le nombril. Mais, le regard extérieur, et particulièrement le regard des poètes qui, de tous nos regards, est celui qui a le moins de préjugés et donc le plus de perspicacité, a relevé cette coupure chronologique. L'un des premiers  Michel Déon (1919-2016), auteur du roman "Les Poneys sauvages", Prix Interallié 1970 et amoureux de la Loge l'a remarqué et écrit

 

 "Le génie de Maillol s'y est inséré mais n'importe qu'elle Perpignanaise pourrait d'une minute à l'autre prendre la place de la Vénus sur son piédestal ou de la Méditerranée sur son socle dans la cour de la mairie".

 

La Loge, espace de la sensualité et du sexe. Agora mâle.  De l’esthétique à l’érotique. La Loge, autel de la consommation de la Femme, gibier ou fruit.  « Perdreau », aux yeux et sous la plume  de Joseph Delteil (1894-1978), « poule de luxe ou jument de luxe » pour André Héléna (1919-1972, « figue de septembre »  à ceux  de Frédéric-Jacques  Temple (1921), Métamorphose de la Loge qui longtemps avait été été apprécié par son caractère monumental et de décor de théâtre.

Le poète montpelliérain Frédéric-Jacques Temple  cansacre un paragraphe de son Carnet de bord, joliment intitulé "Dans une longue vague porteuse" (Actes Sud- 2016) à Perpignan. Le voici, avec réaffirmation de l'irradiation sensuelle de Maillol, 

"J'ai souvent fait escale à Collioure qui embaumait naguère l'anchois, où je n'avais de cesse de me repaître des barques coloriées, et de m'imaginer que j'étais peintre. De là, j'allais à Perpignan, rue d ela Cloche- d'Or, chez André Mingus, le beau-fils de Louis Codet. A l'étage au-dessus, Balbino Giner peignait furieusement. Perpignan sent la femme comme Naples le calmar frit. La femme de Maillol, bien sûr. Car pourquoi être femme, sinon de Maillol? On la croise de la Loge au Castillet, de Saint-Jacques au palais des Rois, mûre, charnue, vraie figue de septembre, brune de la tête aux orteils, en passant par le reste qui est l'ssentiel. Perpignan s'épanouit dans la sueur des pénitents, la sanie du Devôt-Christ, la bave d'or des escargots, l'onctuosité du grenache. Son soleil est un gras géranium, une courge exotique, une cerise qui bat comme un coeur. Et rien n'est plus fabuleux que le lit désert de la Têt sous un ciel indigo. C'est ainsi que je la vois, que je la sens, cette femme, troublante plus belle, femelle ocre rose à l'oeil de jais".

Ce sont là dames du temps jadis, n'est-ce pas François V.? Continue-t-on à regarder aujourd'hui la femme perpinanaise et sa beauté à travers le prisme de l'allégorie de la vénus maillolienne? D'autres modèlent viennent la percuter pour se substituer à elle. Mais, quoi qu'il en soit de morphologie féminine et de sensualité, la Loge n'est plus la Loge. Une autre coupure s'est produite dans le temps et les moeurs. 

 

xxx

 

 

 

 

 

 

 

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