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Met Barran
28 mai 2017

"Je ne suis pas son commanditaire"

Un récit sans hématomes et griffures est un artefact.

Non, gardiens de la Raison, l'Emotion n'est pas une vieille charrue.

On dit que la fourmi n'est pas prêteuse mais sans doute exagère-t-on. N'est-ce pas le propre de l'homme que de forcer le trait? 

Je sais une comédienne, Isabelle Huppert, qui d'une petite moue et d'un rapide mouvement de cil, en dit plus sur l'état de son âme et le désir de son coeur, que tout ce qu'on lui a écrit pour qu'elle se livre. Le presque rien est son bréviaire d'actrice. 

Quand il s'aperçut que je travaillais sur la perfection du ver de terre, il s'éloigna de moi, imaginant certainement que je chercherais à en faire un cobaye.

J'aimerais être dans la peau d'un ours pour voir les yeux que vous feriez ou la manière avec laquelle vous me prendriez dans vos bras. 

Je ne reçois d'ordres que du vent et je ne tombe que pour lui plaire. Je ne suis ni homme ni femme. Je suis une feuille, tremblante à son moindre désir...

Nous aurions pu gagner si nous avions mieux joué, mais ils nous en ont empêché.

Internet si l'on se laisse prendre à ses sortilèges effacerait toute distance entre l'ailleurs et l'ici et nous encagerait pour de vrai et pour de faux.  

Celui qui parle en moi, geint ou s'esclaffe, n'est pas toujours autorisé à le faire. Il le prend sur lui, je ne suis pas son commanditaire.

Peut-on regretter ce que l'on n'a pas connu, et dans mon cas Vladivostok?

C'était un couple silencieux. Entre les deux âges (si tant est qu'il puisse n'exiter que deux âges). Chacun à son occupation. Lui jouant avec les fumées de sa pipe. Elle, aussi, jouant, dans des vapeurs d'eucaliptus. Un petit dans sa robe châtain s'étirait dans sa corbeille caravelle de rêves. 

Face à un grand auteur, le grand journaliste se fait bébé et boit ses paroles. Le même grand auteur disparu, le même grand journaliste pontifie et pérore faisant dire au disparu tout... et son contraire. C'est un peu ce qui est arrivé, ce matin, à Umberto Eco.

Le vieillesse est vraisemblablement le seul âge qui nous propose de revisiter nos enfances, il le fait avec autant de tendresse que de perversité. 

Tendre à devenir l'interface du "Ah... bon!" et du "Ah... ça!"

Comme la plupart des autres enfants, j'espère que le père Noël Thomas Pesquet redescend sur terre ce vendredi avec dans sa hotte volante des joujoux utiles par milliers, millions, billions et trillions. 

C'est ainsi, fais-toi une raison, que tu t'appelles François, Paul, Jacques ou Belzébuth, viendra le gus (toi tu dis plutôt mec) qui t'enverra dans les corridors de l'oubli. 

Il y a une époustouflante différence entre un acteur et un vivant. L'acteur, sauf à se voir dynamité par Alzheimer, se rappellera toujours le dernier mot de la pièce à rejouer. Le vivant n'en a pas la jouissance.

Chacun a sa façon de composer. Et l'on dira de lui qu'il la fait par défaut ou qu'il la fait par excès. Et de cet autre, on dira qu'on l'attend pour voir où se situe exactement le curseur entre le par défaut et le par excès.

xxx

 

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