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Met Barran
26 juin 2017

Bentham , un chanoine et un toubib catalans.

La culture, il n'y a aucune raison qu'on ne la fasse pas venir à soi en la tirant par les cheveux. Et sans être dans la post-verité ou le fake news comme ils disent, de souligner les liens de Perpignan avec...mettons Jeremy Bentham (1748-1832), un philosophe et jurisconsulte londonien du XVIII siècle, dont il n'importe guère qu'il ait (bien) ou pas (bof!) une rue de la ville ou plus à son nom. Ce Jérémy Bentham qu'est-ce qu'il a avoir avec le palais des rois de Majorque, le Castillet, le stade Gilbert Brutus, le musée d'art Hyacinthe Rigaud...rien. Quoique, quoi/que...nous relance une vieille branche de l'humour qui fleurit dans les racines et dans le feuillage. Quoi/que en effet...en ébouriffant nos neurones, un souffle d'air nous dit qu'il y a deux points qui rattachement des Perpignanais à ce Bentham. Certes, pour les repérer, il faut  accepter de fouiller dans les mémoires et humer de l'archive...Alors, et alors seulement (sauf a être un supercrack de l'émission "tous veulent lui prendre sa place" ou quelque chose d'équivalent) les pistes apparaissent tracées et un minimum carrossables pour  relier Perpignan à Londres. Deux pistes vont suffire. L'une que nous  nommerons celle du chanoine, et l'autre que nous appelerons  celle du toubib. Un chanoine, que nous dites-vous là? Oui et du nom de Michel de Giginta (ca. 1538-1587)- de la noble famille des Giginta & Oms- Il fut chanoine d'Elne et réformateur social. Il promena  son âne (la wolkswagen d'alors) sur les terres ibériques du premier siècle d'or. Rencontrant -te tentant du moins, gens de cour, de robe et d'épée pour défendre (hélas, sans guère de succès) un plan social audacieux (humaniste) de lutte contre la fausse mendicité par la création de "Casa de Misericordia" pour recueillir les vrais pauvres.... Et sur le  toubib, pourriez-vous être un peu plus loquace? Qu'à cela ne tienne. Ne sommes-nous pas là, à la tache, dans ce but. Son nom: le Dr Talrich, Jacques Talrich (1790-1851) ( ne pas le confondre avec son fils Jules (1826-1904) qui fut également très célèbre en son temps). Talrich,  comme avant lui beaucoup l'avaient djéà fait et bien d'autres suivront -ah! ce charmant tropisme nordique qui opère si efficacement- il partira à Paris, avec solides bagages anatomiste et... de céroplaste (le mot pour l'époque ne dépare pas et n'a rien d'effrayant). Ses talents, notre disciple d'Hippocrate, avant de les faire briller à l'Ecole de Médecine de Paris, il les avait exercé à Perpignan sur la dépouille de François Frion, le Géant de 2, 24 cm, décédé en 1819, rue de l'Ange, à l'âge de 45 ans. Mais, de digression (nous nous retenons de dire  "élucubration") en digression, ne vous êtes  vous pas, maladroit narrateur,  éloigné de la sommité anglaise, dont nous avons appris parallèlement sur notre smartphone qu'il a inventé le principe de surveillance sociale, dit Panapticon (étudié de très près par Michel Foucault dans ses travaux sur l'enferment carcéral). Éloigné, éloigné...non, pas du tout! Et puisque vous me hâtez à vous le dire sachez que le Dr Talrich fut invité, à la mort du savant et politique d'outre-Manche, à saisir dans la cire son visage (plus vrai que vivant) pour le donner à la postérité des musées. La pâte de cette éternité Bentham est d'un Perpignanais. Il s'était transporté de Perpignan à Paris puis de Paris à Londres. Vous voyez que je ne m'étais point perdu! Passe pour le toubib, mais qu'en est-il du chanoine, de cette figure d'abbé Pierre du XVI° siècle. Ah! Comme vous nous faites plaisir en montrant une telle impatience à recevoir des petits bouts de connaissance. Cela ne peut que ravir tous les forçats de l'archive, les trimards des buissons à démêler...  Et bien voilà ce que l'on croit savoir et que l'on est en droit de dire c'est que le bon chanoine des pauvres avait élaboré, pour sa "Casa de la Misericordia", ce principe de surveillance que Bentham baptisa Panapticon et proposa aux autorités anglaises, et tenez-vous bien et comptez sur vos deux mains, c'était... plus de deux siècles auparavant. Bentham n'ayant vraisemblablement pas connu les ouvrages écrits en castillan de Giginta, Foucault les a ignoré à son tour, et Giginta a longtemps connu les oubliettes. Ainsi va l'histoire d'ombres et lumières mouvantes des idées et des inventions. Pour conclure, nous avons suffisamment tiré par les cheveux, nous indiquerons que ce principe c'est  "le voir sans être vu" sur lequel se légitime la vidéo surveillance (ou contrôle -donnez lui le nom que vous préférerez), de nos rues, places, magasins, de jour comme de nuit. Il n'est pas né des seules cogitations de l'abbé catalan qui, à la vérité,  n'aurait fait qu'appliquer (c'est l'une des thèses du professeur Felix Santolaria Sierra, éditeur barcelonais en 2000 du maître livre de Giginta  "Las Casa de Misericordia" - à ce jour toujours non traduit en français ou en anglais) 

xxx    

 

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