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Met Barran
17 août 2018

Tuerie de chiens, Mexico et François de Fossa

Peut-être n'ignore-t-on pas que, avant de se faire connaître comme guitariste à Madrid, le perpignanais François de Fossa, servit comme page le vice-roi de la Nouvelle-Espagne, Miguel Joseph d'Azanza. Sans doute dans la proximité de ce dernier (qui bénéficiait de trois autres pages) avait-il connaissance des décisions et des faits liés à la vie quotidienne des habitants de Mexico. Fossa réside dans cette ville de son arrivée à son départ pour Acapulco, soit de 1798 à 1801. Des années, où les chiens vagabonds de la ville -les vrais, ceux et celles à quatre pattes- sont victimes d'un impressionnant "canicide". L'histoire l'a archivé sous le nom de "Matanza de Perros" (Tuerie de Chiens) et a été étudié par l'historien français Arnaud Exbalin dont Payot-Histoire doit publier en 2019 "La  grande  tuerie  des  chiens.  Une  enquête  sur  les  canicides  dans  le  Mexique  colonial."

 Voici une note qui se rapporte à un épisode d'hier et lointain, mais qui hélas a des remakes chez nous (Europe) et aujourd'hui. La note, d'abord dans sa version espagnole d'origine, suivie d'une version en français. Elle parut dans le supplément littéraire d'un journal espagnol de Murcia, La Verdad.

EL VIRREY i  LOS PERROS

El virrey español Miguel José de Azanza mandó a los serenos -antiguos polícias de la ciudad de México-que mataran a cuanto perro ses encontraran por la calle. No porque se viviera una epidemia o porque resultaran peligrosos para la salud de los habitantes, sino como un modo de mostrar su poder. Azanza pretendia expulsar de la ciudad a la plebe i matando a sus perros, compañeros fiels de los mas pobres, promulgaba un aviso de advertencia. Durante esta fobia canina, entre los añps 1798 i 1801, se mataron unos catorce mil perros en la capital de la Nueva España. Bajo el enunciado Matanza de Perros, el archivo histórico del Districto Federal conserva el expediente que registra el empadronamiento de los caninos eliminados cada semana. Escenas dantescas, las noches mexicanas poblados de aullidos, ladridos i lamentos, i la sangre corriendo en ros por las calles. Los pocos dopcumentos que obran en los archivos ha aireado el historiador francés Arnaud Exbalin, i han hallado immediato eco en el país controamericano, como un episodio extravante, escasamente conocido, de nuestra leyenda negra conquistadora. In ABOLE ( 3 abril 1907) Semanario de Literatura, Arts i ciencias.

LE VICEROI  ET LES CHIENS

Le vice-roi espagnol Miguel José de Azanza a envoyé les serenos - anciens policiers de Mexico - pour tuer autant de chiens qu'ils ont trouvé dans la rue. Non pas parce qu’il y avait une épidémie ou parce qu’ils étaient dangereux pour la santé des habitants, mais pour montrer son pouvoir. Azanza a cherché à expulser la plèbe de la ville et a tué leurs chiens, compagnons des plus pauvres parmi les pauvres, a promulgué un avertissement. Au cours de cette phobie canine, entre les années 1798 et 1801, quatorze mille chiens ont été tués dans la capitale de la Nouvelle-Espagne. Sous le nom de Matazana de Perros, les archives historiques du District fédéral conserve le fichier qui enregistre le recensement de la gent canine éliminée chaque semaine. Des scènes dantesques, les nuits mexicaines pleines de hurlements, d'aboiements et de lamentations, et le sang qui coule dans les rues. Les quelques documents qui sont dans les archives ont été révélés  par l'historien français Arnaud Exbalin, et ont trouvé un écho immédiat dans le pays centre-américain, comme un épisode extravagant et peu connu de notre légende noire de conquistadors. In ABABOL (3 avril 1907) hebdomadaire de Littérature, Arts et Sciences."

Difficile de croire que le page de Fossa n'eut pas connaissance de ce monstrueux carnage canin, mais ses lettres mexicaines avec sa soeur Thérèse de Fossa (sur le point de devenir Mme Campagne), n'en souffle mot. On ne saura pas ce que son coeur a pensé de cette brutale... politique de sécurité et de santé urbaines, pour parler jourd'hui. S'il ferma les yeux. S'il se boucha les oreilles. S'il prit dans ses bras sa guitare pour fuir l'horrible spectacle. Son âme sensible permet néanmoins de le conjecturer.

xxx  

 

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