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Met Barran
23 janvier 2019

5 (V) Les deux F., Francisco & François.

NOTES (à suivre)

La relation Boccherini/ Marquis de Benavent s'est construite tandis que Fossa mué en Fosa quitte Madrid pour se rendre à Cadiz, via l'outre-mer. Il arrive  le 18 mai 1796 dans le port andalou, ou bloqué par les Anglais- il n'y embarquera que  le 10 avril 1798. Il voyage sur le "Monarca" parvenant à Veracruz le 19 mai 1798. Il ne reviendra du "Mexique" qu'en 1803. Le Ier octobre, il est à Véracruz. "Le bâtiment sur lequel je m'embarque s'apelle la Corbeta San Pablo".

°Dans une lettre du 17/19 décembre, nous apprenons que "Le maudit bâtiment qui m'a apporté appartient à un beau-frère d'Azanza. IL y précise "Un des plus riches commerçants de ce pays, M Murphy est son beau-frère."L'historien Javier Ortiz de la Tabla Ducasse nous dit "Il s'agit de Tomas Murphy. Ce dernier riche commerçant de Veracruz, né à Malaga, avait épousé le 19 septembre 1797, Manuela Alegria y Yoldi, de Veracruz. Trois ans plus tard Azanza épousera sa cousine germaine, Maria Josefa Alegria y Yoldi, également de Véracruz, la cérémonie de mariage ayant lieu au Mexique le 21 avril 1800. Azanza était un cousin germain de Murphy et postérieurement son "concuñado". (cf in Comercio exterior de Veracruz, 1778-1821: crisis de dependencia" E.E.H.A, Sevilla, 1978)

Fossa arrive à Cadix le 17 décembre 1803. Son séjour américain aura duré cinq années, ce qui est moins que ce que nous dit une note des Archives administratives du Ministère de la Guerre (français), où l'on lit: "Après 6 ans de séjour en Amérique, il revint en Europe, à la fin de 1804". En fait: un an plus tôt fin 1803. Si les lettres gaditanes contiennent quelques précieuses allusions à la musique et à la guitare. Entre autres choses, l'achat d'une guitare; mais rien en référence au marquis de Bénavent et au compositeur Boccherini. Les lettres mexicaines sont chiches en informations, si ce n'est l'allusion faite lors d'une tempête pendant la traversée Cadix- Veracruz.
"Les gens du métier disent que nous l'échappâmes belle, mais moi qui ne connaît point le danger j'étais si loin de croire que nous étions si près d'aller voir les antres de Neptune°, que j'étais à pincer la guitarre fort tranquillement lorsque tous les matelots étaient à invoquer tous les saints du paradis et à faire des voeux qu'ils n'auraient certainement pas pas tenus parce que comme dit l'italien : « Passato il pericolo, gabbato il santo°°.

 ° Aller au fin fond de la mer.°° Passé le péril, oublié le saint. Bonaparte se servira, a-t-il été dit, de la même maxime italienne à l'égard de Mme de Staël avant l'exil de cette dernière, le 23 octobre 1803, pour l'Allemagne.

Ainsi François est-il de nouveau en Europe. Sans guère d'espèces sonnantes en poches mais avec l'espoir de voir se réduire, dféinitivement, la distance qui l'a si longtemps tenu éloigné de sa "bonne amie", sa "Théresette", celle qui depuis le 22 août 1802 est, par son mariage avec l'homme de loi Joseph Campagne, Mme Thérèse Campagne. Les retrouvailles auront lieu, ce sera lors d'un voyage à Perpignan durant l'été 1804. De la musique François en a joué -aurait du en jouer à Grenade, chez l'ancien vice-roi, son protecteur. En fait foi cette lettre....Et, à Perpignan, peut-on imaginer qu'il n'ait point mis les émotions des retrouvailles sur une portée de musique et qu'il n'ait pas pincé les cordes pour signer sa joie et célébrer la naissance de son neveu filleul François en étincelantes vibrations. Et, doit effacer comme fantaisiste l'hypothèse d'une Madame Campagna donnant à son frère des nouvelles du...maquis de Bénavent, Francico Borja de Riquer i Ros, leur benabent? Les deux F., Francisco et François.  

A Madrid, Francisco a épousé le 13 mars 1797 à une jeune aristocrate née à Lima (Pérou): Doña María del Carmen Gállegos Dávalos y del Castillo, Vème Condesa de Casa Dávalos. Un vrai mariage,  et non comme le mariage par procuration qui avait uni à Perpignan -ville natale de l'épousée, ses parents Felip Marià et Joana. Vive Madrid! Oubliée Barcelone et Perpignan aussi.Le marquis n'en pinçait que pour les fastes des Grands. Ce n'était plus un benabent mais un Benavente. Il vivait avec des "gens marquants"° pour rependre une expression dont François usera plus tard  Noces et Cour: celle du règne de Carlos (Charles)IV, Une période d'aisance pour marquis amateur de musique et sa comtesse d'épouse. Un temps de magnifique griseries où l'on dépense sans trop compter. Aux antipodes de celui de François en Nouvelle Espagne, où le nouveau monde ne lui ouvre pas les bras comme il l'avait espéré et duquel, quelle autre issue que de s'en arracher et de rentrer à la maison, ou presque. A Cadix, il inaugure une nouvelle tranche de sa vie, d'aventurier malgré lui. Il ne descend pas pour autant de sa "galère", celle d'un sans-emploi (il était "subteniente" à Acapulco, il a démissionné). Une chose pourrait le rassurer: il est des vies en rose qui ne durent pas plus qu'une fleur de rose (ou de lys). Francisco va le découvrir. La biographie de Josep Maria Mangado i Artigas le décrit et le critique et musicologue espagnol Joaquín Zueras Navarro le confirme: 

°Dans une lettre du 23 février 1810)

"En poco tiempo venderá algunas propiedades para instalarse en Madrid un año después, buscando satisfacer su afán de notoriedad. Allí se casa en 1797 con una híja de los condes de Casa Dávalos y tendrán siete hijos. El matrimonio gastará enormes sumas de dinero, buscando siempre figurar y distinguirse a través del lujo y de la ostentación, abriendo sus salones a la nobleza de Madrid sin reparar en gastos muy por encima de sus posibilidades." (cf in "El marqués de Benavent, la guitarra y Boccherini (in Sinfonía virtual-  Revista de música clássica y de reflexión musical, n° 28, Enero, 2015). Un descendant du marquis de Benavent, le grand écrivain Marti de Riquer (1914-2013) nous l'avait, le premier, appris dans un de ses livres: "Però Borja de Riquer s'ho rebenta tot, amb prou feines en set o vuit anys". Et, soulignera l'économiste barcelonais Ramon Tremosa i Balcells "dilapidant vertiginosament en el joc una bona part del patrimoni, tot fent el fatxenda al voltant de la cort madrilenya de Josep Ier"

Mais ce dernier auteur resserre, semble-t-il la biographie du Marquis lequel aurait connu plusieurs moments madrilènes. Son arrivée dans la capitale, culminant avec son mariage et sa relation avec Luigi Boccherini (disons 1795-1805). Temps de décadence et de blason décoloré (de la mort de Boccherini à l'arrivée de Joseph Ier). Nouvelle période de beau temps, le marquis de Benavente, redore son blason en collaborant à la politique du "Roi instrus", le frère de Napoléon. Cette période s'achèvera dans la retraite des troupes françaises d'Espagne et l'exil au-delà des Pyrénées des "joséfinos i afrancesados". Dans cette dernière "suite" de Joseph Ier, se trouve Azanza, et les deux F., Francisco, marquis et "montero real" (le grand veneur), et François, l'Officier de 2ème classe du Ministère des Indes. 

Mais ne pressons pas, jusqu'à nous essouffler notre marche...

    

Notes ( à suivre)

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