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Met Barran
25 janvier 2019

6 (VI) Les deux F., Francisco & François et une guitare

Notes (à suivre)

Mais ne pressons pas, jusqu'à nous essouffler notre marche...Faisons même marche arrière pour voir ce que nous n'avions pas vu.

Posons-nous la question. Lors de son  premier séjour madrilène, donc d'avant sa période mexicaine, Fossa avait--il pu participer à des soirées musicales, en particulier chez... le marquis de Benavent.

Giovanni Grano°: "Por lo tanto, durante la década de 1787 a 1797, el compositor tuvo un sueldo tanto por parte de la casa real como por parte del Rey de Prusia. En este período Boccherini conoció al marqués de Benavént°, personaje que será fundamental ya que a él debemos el encargo de obras de cámara y obras sinfónicas para guitarra°°."

° Le marquis de Benavent ne s'installera à Madrid, rappelons-le, qu'après la mort de son père, survenue en 1794. 

°° Cf. "Luigi Boccherini y sus obras con Guitarra". Un músico italiano en la orte española: historia, exploración y reconstrucción de las fuentes documentales".

A quelle date exacte entre-t-il en relation avec le compositeur italien? Et quand, précisément, lui commande-t-il ses transcriptions pour guitare? Et que sait-on du moment de leur écriture?.

Pour historiens et biographes il n'y a plus de discussion, semble-t-il, quant à la datation du travail de Boccherini. Avec une documentation de première autorité. A savoir deux lettres au compositeur Ignace Pleyel (1757-1831). , adressée par Boccherini, compositeur bien connu à Madrid, où l'on relève dans "Música y danza", un nombre de mentions de son nom égal à celui de Haydn, soit 94. Une lettre du 24 décembre 1798 le dit. Et une autre lettre, elle datée du 20 juin 1799, six mois plus tard, Boccherini lui indique que les musiciens Garat (1762-1823)  et Rode (1774-1830) avaient pu entendre les quintettes "chez le marquis de Benavente". La présence des compositeurs français Garat et Rode révèle, notons, le au passage, l'attractivité des soirées musicales chez le Marquis, notre Francisco. Nos deux compositeurs sy trouvaient-ils au début de décembre 1798° ?  Et dans le "Diario de Madrid" du 14 décembre 1798 imprime la note de lecteur qui suit: "Noches passadas fuí a una Academia°° que daba en su casa un excellente professor de violin (...) se tocó un quintetto de guitarra compuesto por el incomparable Don Luis Boccherini, que aseguro à Vd. Que arrebató los espíritus de todo l'auditorio". (...) "El mismo quinteto de Boccherini que tanta sensación hizo entre los concurrentes, tiene por intento la música nuestra de fandango"


° 1798 est la date canonique des "Six / QUINTÉTI / Pour 2 Violons, Guitare, Alto & Basse / Composés à Madrid / Pour M.r le Marquis de Bénavent / Par / BOCCHÉRINI."

°° Le Diario ne donne ni nom ni adresse de cette Academia et évoque seulement la maison d'un professeur de violon. S'éloignera-t-on beaucoup de la vérité en disant que c'est chez Francisco Borja de Riquer i Ros, marqués de Benavent? Est-ce "calle del Barco°, casa del Pasazizo número 2, quarto principal" dont parle Josep Ma Mandago i Artigas, biographe du marquis?

Des spécialistes de l'histoire, de l'édition  et de la critique musicales en formulent l'hypothèse. Par Emilio Moreno Mave (1900), Giovanni Grano,  Andrés Ruiz Tarazona (1936) ), ou Margarita Ophee Mazo? Pour certains, il y aurait même une influence de Boccherini sur la musique de Fossa et poussant encore plus loin l'"appropriation", font de ce dernier "l'arrangeur" des quintettes. Rencontre, inspiration, transcription

 Emilio Moreno  Mave, auteur emporté par une flamme musicale au gré du vent de l'imagination, nous y plonge à propos d'un Quintette en ré mineur, en s'interrogeant sur "une annotation personnelle de Fossa en souvenir d’une interprétation à laquelle il aurait assisté au cours d’une soirée chez le marquis de Benavente?"

  "Passionné de guitare, il est possible qu’il ait rendu visite à Boccherini à Madrid et ait participé à quelques-unes des soirées musicales chez les marquis de Benavent, rue. L’influence de Boccherini semble claire dans les trois Quatuors, op. 19, de Fossa, pour deux guitares, violon et violoncelle°."

°Traduction française d'Irène Bloc (document internet)

  Le guitariste croate Sasa Dejanovic (1965) est de l'avis que:
     "Aun siendo amante y coleccionista de la música de Boccherini, es probable que no se limitara a ser mero amanuense, ya que también era hábil intérprete, pedagogo, y compositor de obras de cámara para guitarra.

° cf Revue "Ritmo" (décembre 1996).

Fossa bien plus que copiste de Boccherini, Matanya Ophee l'avait déjà avancé dans une de ses "Crónicas Yamashita": "No existen pruebas -écrivait-il- de que Boccherini tocara la guitarra, y hay razones para creer que sus quintetos para guitarra son arreglos de Francois de Fossa."

Lors du premier séjour de Fossa à Madrid du 27 octobre 1796 au "début" janvier 1797, il est peu probable que l'arrangement des quintettes ait été terminé, voire même entrepris. Par ailleurs, des problèmes plus urgents de survie, lui tenaient vraisemblablement la tête hors de la musique et les doigts loin des cordes? Il avait d'autres chats à fouetter malgré la bonne hospitalité que lui avaient accordée ses cousins Jaubert. Lorsque François arrive à Madrid, que sait-il de Boccherini? Ses lettres sont muettes. Est-il sensible au débat qui occupe des colonnes du "Diario de Madrid", par exemple celui du 14 décembre 1798:

" al mismo tiempo. que estamos viendo quie un cuerpo de sabios (La Decada N. 13) acaso  el mós respetable de toda Europe distingue la música de este grande hombre con el honoroso titulo de  música de Boccherini, ha de ser tan desconocido de su mérito entre nosotros, que apenes se conozca su nombre, sino entre los sensibles hermanos y demás professores que componen aquella Academia°."

° "Música y danza en el Diario de Madrid (1758-1808)", p 149.

Les auteurs qui avancent la probabilité d'une participation de Fossa aux soirées du marquis le font sans doute pour crédibiliser ue hypothèse d'influence musicale de l'italien de Madrid sur le perpignanais de Madrid. Aux musicologues, bien entendu de trancher. Margarita Mazo musicologueet éditrice° pense qu'il y a quelque affinité entre la musique de Fossa et celle de Boccherini, musique qu'il aurait entendue aux dernières années de la vie du maître italien. Cependant entre 1797 et 1805, François vit loin de la capitale espagnole. Boccherini, compositeur accablé de malheurs, voit  disparaître deux de ses filles en 1802 et une troisième en 1804. Au début de l'année 1806  c'est son épouse qui s'éteint et le 28 mai 1805, c'est le maître italien du piano qui passe de vie à trépas. 

°La deuxième épouse de Boccherini meurt au début de la même année. 

°François de Fossa. Trio concertante. For guitar, violin and violoncello. Op. 18 NO 1. Edited bu Margarita Mazo. Editions Orphée. Introduction. Matanya Ophee. Boston Massachusetts, May, 1984. Editor’s Preface. Magarita Mazo. Boston,Massachusetts, May, 1984

 
Mais patientons encore. Fosa n'est pas encore revenu en Europe. Retraversant l'Atlantique et peut-être, pour adoucir la peine due auw illusions américaines perdues, pinçant les cordes de sa guitare, il ne rêve ni d'un destin militaire ni d'un destin artistique. S'il a une seule pensée qui occupe continuement son esprit c'est celle, une fois, sur le continent, d'aller d'Espagne à Perpignan, retrouver les siens. Pour diverses raisons, entre autres administratives de passeport, il fait un détour par Madrid. C'est en 1804. Il y arrive très exactement le 27 février 1804 et  demande à sa soeur qu'elle lui fasse parvenir le courrier: "Al subtente D. Franco de Paula Fosa= Madrid"...Adresse qu'il explicite dans un courrier du  12 mars: "Al Subteniente D...calle de Veionca° entrando por la del Fùcar°°, casa nueva, quarto 2° a mano derecha"..

°En fait: Veronica. °Ce om provient d'une puissante famille de banquiers allemands des XV et XVI siècles, les Fugger, castillanisé  «Los Fucar». C'est l'adresse d'un certain Pons, personnage, sorte de protecteur des cordons de la bourse de François, qui reparâit souvent le longe de la correspondance.

Si lors du premier séjour madrilène aucune allusion espistolaire de Fossa n'autorisait à construire une rencontre avec Francisco, pour ce deuxième séjour (retour du Mexique)au moins une lettre rédigée et signeé  dans l'encre de F. de Fossa l'authentifie. La voici:

Madrid, le 27 février 1804".

"Bénavent° m'a remis tes deux certificats°° : il m'a reçu comme les Marquis Espagnols reçoivent ordinairement ceux qu'ils regardent comme au-dessous d'eux, c'est-à-dire avec une politesse froide. Au reste il m'invita à dîner chez lui avant-hier°°° & il m'a assuré de son amitié et de sa protection. L'un et l'autre sont aussi faibles & je serais bien malheureux si j'en avais besoin." 


°François n'écrit plus comme il le faisait à Barcelone benabent mais Benavent. Il n'écrit pas non plus Benavente.°° Sans doute pour pour pouvoir demander un passeport pour se rendre à Barcelone. °°°25 février.


Notes (à suivre)

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