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Met Barran
17 juillet 2008

UN COU A GUILLOTINE ?

* C'est une chose de plus en plus admise aujourd'hui (merci à Matanya Ophee et à quelques autres!) François de Fossa, que ses détracteurs cousent irrémédiablement à son habit militaire et que ses admirateurs retiennent comme charmant musicien,  est l'un des plus importants guitaristes du XIX° siècle. On doit sa découverte (faut-il dire sa résurrection?) à trois faits soulignés par les musicologues. Fossa se fit connaître en 1807-1808, à Madrid, et y fut surnommé le Haydn de la guitare. Il joua un rôle capital quant à la préservation de quintettes pour guitare du maître Luigi BoccheriniBoccherini, que l'émigré perpignanais copia, à la hâte à Madrid, avant de suivre la retirada française au nord des Pyrénées. Il assura, une fois installé en France, la version française d'une célèbre méthode d'enseignement de la guitare, écrite par son ami Dionisio Aguado, qui vécut, un temps dans la capitale française,  dans le même hôtel que son compatriote Fernando Sor.

* Pour répondre au jeune homme (seul l'âge peut expliquer sa ire au goût de sécateur) lequel, non seulement file le mot malsain en jouant sur "Fossa" ("Fosse) et "Fossar" ("Fosse commune), mais se dresse sur ses étriers de condottiere du bien-penser en traduisant F. F. par Francisco Franco pour en finir, croit-il, avec le prétendûment réactionnaire François Fossa. Pas si simple, mon lapinou! Fossa vivait bien avant le détestable Franco et l'image du parfait dictateur à époque était le roi Ferdinand VII. Certes, notre Perpignanais avait-il contribué, en tant qu' officier supérieur royaliste des Cent Mille fils de Saint-Louis, à remettre le Bourbon sur le trône de Madrid, après avoir mis à terre le régime libéral. Cependant, très tôt, il mit de l'eau dans son vin, et déchanta. Voici ce qu'il écrit à sa soeur Thérèse Campagne née Fossa, et qui nous renseigne sur son opinion intime:

" Sois tranquille dans tous les cas sur mon retour en Espagne; la nécessité la plus urgente pourrait seule m'y décider. Ce n'est pas un pays où le despotisme le plus néronien, le fanatisme le plus intolérant sont à l'ordre du jour, où les institutions les plus barbares viennent d'être rétablies, &, &,&. Ce n'est pas un tel pays, dis-je, que je serais jamais tenté d'habiter. Tous les courriers nous apprennent de nouvelles horreurs de la part de [Ferdinand]. C'est un monstre d'iniquités que cet homme; sa mère ne l'avait que trop connu."

Les Amis de F.d.F. et de Thérèse.

PS.: Lucien n'aime pas Fossa, c'est son droit. Etait-il, selon lui, un cou à guillotine?

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