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Met Barran
22 décembre 2008

AUTOUR DE TORQUEMADA par MARCEL SAINT-BLANCARD

"S'écharper est de bonne guerre. Si c'est pour rire. Mais quand le "fondamentalisme" s'en mêle gare aux dégâts. Est fondamentaliste, celui qui croit que l'autre a tort et que lui seul est dans le vrai. Et cela du matin au soir et tous les jours de sa vie. Le fondamentaliste ne sait pas ce qu'est le doute et ignore du coup la réflexion qui l'apporte. Il est persuadé qu'il est le plus intelligent et le mieux informé. Il est de ce fait celui qui dit à voix haute "moi, je (le) sais" et prononce à voix plus haute encore ses jugements... Il dit le nom du mauvais, du traître, du lâche, du salaud. Il ne s'arrête pas au discours, il fabrique des cibles pour des apprentis tireurs d'élite et les entraîne. Élite des purs, des sans faute, des saints justes. Il vilipende, notre fondamentaliste, et prononce excommunication et oukase. Et il cherche à se faire applaudir et trépigne quand il constate qu'on ne l'applaudit pas, que tous ne l'applaudissent pas. Plus le pays est petit, en surface et en population, plus aussi sa langue est courte, plus le fondamentaliste se dresse sur ses ergots comme le plus vaniteux des coqs gaulois et de  lever en prime à la mussoliniennemussolinienne son menton. S'écharper est de bonne guerre si, et d'un, les victimes sont en carton pâte et si, de deux, un règlement impose au jeu que ce ne soient pas toujours les mêmes qui jouent le rôle du salaud, du  lâche, du traître, du mauvais. Mais le fondamentaliste hélàs!  n'aime pas la... mobilité, il n'aime pas que l'on... tourne. Il (Lui) ne peut avoir que le beau rôle, celui d'un Torquemada. Pour rien au monde y compris deux mille vierges au paradis, il ne saurait se voir différemment, par exemple en mauvais, traître, lâche ou salaud. Inamovible notre fondamentaliste, pétri dans le marbre! Au service d'une unique chose: LA DERAISON. Il ne discute pas, il ne combat pas. Il purge, il nettoie et pour cela, il a souvent besoin que ça saigne. Non s'écharper n'est pas une histoire comique." Marcel Saint-BlancardSaint-Blancard

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