Faire l'andouille devant les poteaux

Il ne fait aucun doute, la langue la plus communément partagée par le peuple usapiste* avant le grand choc de demain samedi n'est ni le français de Chateaubriand, ni le catalan de Josep Sebastià Pons, ni l'espéranto de René LLech Walter, ni quelque lingua franca broutée sur les marchés du gazon. Non! C'est l'...anglais! Vous voulez dire la langue de Shakespeare et de John Updike ? Així és! Celle qui s'expose le plus majoritairement sur les T-shirts -et les casquettes- de la terre entière. A croire que les Harrap's petits et grands ces dernières semaines se seraient mieux vendus que des tic-tacs . Point du tout, vous répond-on dans les bookshops de Perpignan-ciutat, les ventes sont restées stables. Le Dico d'aquí y reste suzerain. Les voici qu'ils se lèvent en masse et avancent toutes celles et tous ceux qui, les uns les criant déjà à tue-tête, les autres les murmurant encore en catimini, osent des mots que prononcèrent, avant eux, Martin Luther King et Barack Obama. Qui çà? Oui, ces mots qui plus que des mots, sont des coquelicots et du genêt d'or d'espérance, sont de purs blasons d'enthousiasme: "I have a dream" et "Yes, you can"... Des mots, simples plaisirs d bouche! Non loin de la Banque de France, et de ce qui fut une prison (d'Etat?) six vieux traditionalistes attachés aux reliques du patrimoine verbal de leur paroisse, s'en font, pour un plaisir d'esthètes les traductions suivantes: "He fet un somni" et "Si, ho podem fer". Un septième vieux se joint à eux. Grincheux ou mauvais plaisant, il dit (censuré pour cause de superstition), et le sextuor du muscle catalan de lui répondre "Tais-toi! oh! tais-toi! Reste gentil!Vieille bique!" C'est vrai, il ne faut jamais chatouiller la plante des pieds du sort ni faire l'andouille devant les poteaux! *ce peuple a été étudié par de nombreux anthropologues, consultez les sites adéquats.