ça me démange aussi

"Il fait beau!"-Tu n'es pas le premier à l'écrire. Je sais bien, mais il faut apprendre à être le second. Je ne veux ps être le premier à écrire "il pleut", puisque manifestement "il fait beau".

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Si votre intention est de bien vous dégager du collectif footeux et des mélancolies laïques faites-le avec quelques bonnes lettres, grâce à deux charmants opuscules.  Je pense à cet bref Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans du baron d' Holbach, un penseur critique qui n'est pas né la dernière pluie comme tant d'escargots à la mode de chez nous 'chez nous c'est où çà). Mise en appétit: "Un bon courtisan ne doit jamais avoir d'avis". Si vous voulez aller plus loin (n'hésitez pas, foncez!). "Un parfait courtisan est sans contredit le plus étonnant de tous hommes. (...); il est comme une cire molle prête à recevoir toutes les impressions qu'on voudra lui donner." Si Voltaire n'était pas dans les meilleurs termes avec ce garçon "maître d'hôtel de la philosophie" (selon Galiani), Diderot en revanche était un de ses potes.
Autre opuscule charmant quoique, au toucher, plus dodu ce "Petit manuel individualiste" d'un certain Han Ryner. Pour toi (il, ou elle) qui ne sait rien de cet auteur, sache que tu trouveras dans cette édition un texte lumineux de Bernard Pautrat intitulé "Un sage turbulent". Han Ryner "libertaire, révolté et heureux". Tu ouvres le livret, il te semble retrouver le catéchisme de ton enfance (enfin si elle fut croyante et catholique, et tu lis "L'esprit n'a-t-il pas aussi des besoins naturels? Le seul besoin naturel de nos facultés intellectuelles, c'est l'exercice.L'esprit reste toujours un enfant heureux qui a besoin de mouvement et de jeu." Ou encore ceci:La société n'a-t-elle pas d'autres droits que l'individu? La société, réunion d'individus, ne peut avoir un droit qui ne se trouve en aucun individu. Des zéros additionnés, si nombreux qu'on les suppose, donnent toujours zéro au total".
Pour finir, ne pas oublier de vous signaler que ces deux petites merveilles ont été ressuscitées par les éditions Allia qui, le moins que l'on puisse dire, ne font pas dans la pensée blingbling.

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Ombrelle ou parapluie, ne crains pas de paraître sous les baleines, protège-toi. Le crâne craint la grêle autant que l'insolation. Mais, c'est un gag bd, ça...ben, oui, tu vois, ça me démange aussi.