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Met Barran
26 novembre 2010

de quelques choses

Il se passe quand même des choses. L'arrivée sur le marché local d'un solide éditeur avec des idées audacieuses et un courage sans pareil. Faire goûter en version françaises quelques grands auteur de la pensée et de la littérature catalane du Moyen-Age et du début de l'époque moderne. Les Editions de la Merci signent la différence dans le paysage éditorial et  nordcatalan qui en pince trop pour le rugby et le polar qui, malgré tout, deux options qui étaient parvenu à casser l'exclusivité historique.  En moins de trois ans, ces éditions non seulement se sont faites remarquer, mais elles affichent un catalogue de jolis petits livres qui ne font pas rougir (car ils n'ont rien de polisson) la bibliothèque de l'honnête homme de ces débuts du XXI° siècle. Un homme qui se pencherait plus que celui d'hier sur la spiritualité. Les Editions de la Merci sont là. C'est--à-dire qu'elles nous donnent rendez-vous avec des textes de Lulle, Villena, Turmeda, Eiximenis et, c'est pour bientôt, Arnaud de Villeneuve...  Ces auteurs n'ont rien à voir avec les vedettes de la Star'Ac ou celle de la dernière distribution de prix littéraires. Leur génie n'a pas été modelé par modes et médias. Il a traversé, sans une ride, les siècles.Si vous ne m'en croyez allez-y voir vous même, ou bien  demandez-le à Patrick Gifreu, traducteur et essayiste, qui n'a ni froid aux yeux ni les doigts engourdis. Voilà un cocher qui fouette les chevaux de la diligence sur les sentiers de la mémoire pour nous rendre mieux intelligible les sentiers du présent.

XXX

Il se passe quand même des choses. Il semble que l'on n'ait pas tout à fait perdu de vue, qu'il existe un patrimoine littéraire et linguiste local, qu'il faut revisiter et ramener à la conscience du XXI° siècle. Même si une certaine postérité, de celles terribles qui lavent plus blanc et débarrassent chemises et planchers de ce qui paraît les tacher, a fait son office. Ainsi sur cette blancheur, l'oubli et l'ignorance ont fait leur nid et pondu leurs oeufs. Cependant, ce qu'on n'attendait pas arriva, et de la coquille de l'un de ces oeufs promis à l'omelette classique a bondi un poussin qui, une fois devenu poule ou coq, plutôt que de glousser ou de faire cocorico à l'ancienne, a senti qu'on lui cachait quelque chose et s'est mis, ergots et bec réunis. à gratter ce que l'on avait voué au fumier pour l'éternité.  Et voilà qu'un Joan Daniel Bezsonoff, la plume vive et le verbe alerte,  qui nous sert Henri Danoy (1859-1928)sur un plateau le félibre inconnu , et voilà qu'un Joan Pere Pujol qui attire vers la lumière exotérique le dramaturge Albert Janicot (1889- 1956) (En Perota, en Jepota...vous voyez ce que je veux dire), et voilà qu'un Andreu Balent qui, sous le sceau de Clio, rappelle à notre mémoire et met sur la sellette Alfons Mias (1903-1950), voilà que Lluc Bonet qui a des lettres (là où d'autres nos que des visions) s'apprête à faire un gros plan, ce vendredi 26 septembre, à la Médiathèque de Perpignan, sur Lluís Pastre (1863-1927)  "instituteur laïque et catalaniste".

xxx

Il se passe quand même des choses. Du côté de chez Josep Tolza. L'homme qui écrit et joue des pièces en catalan. Avec succès. La langue en est colorée, de vie. Les scènes font le ménage des quelques travers, tics ou ambitions de familles, de villages ou de...nations. Oui, Molière s'est répandu jusqu'en roussillonnie.  C'est joyeusement percutant.Et bien ce Tolza est en train de peaufiner un dernier roman, n'en disant rien si ce n'est qu'il est écrit en langue française. Langue que cet ancien instituteur et journaliste manie à merveille comme il l'a démontré dans ses précédentes fictions. Mais un autre Tolza est attendu et, celui-ci, dans sa langue ancestrale. Non, ce n'est pas un roman, non plus une comédie...Ah! bon vous ne vous souvenez déjà plus de toutes les cordes que l'homme de Millas possède sur son arc. Vous avez donc oublié (les plus anciens, j'entends!) ...son histoire du "Xicot pelut"!!! Un vaste et ambitieux projet, remontant à de fort nombreuses années. Un premier album fut publié après quelques péripéties dramatiques mais avec un réel succès en... 1995. Puis, plus rien, le temps a passé, le projet définitivement jeté aux oubliettes. Et, voilà que l'on en reparle, qu'une suite est prête...avec le même adaptateur-scénariste (Tolza), un nouveau dessinateur (motus!) ainsi qu'une nouvelle et bonne maison d'édition (bouche cousue). A Força Real, le moral est bon. La renaissance du "Xicot Pelut" devrait se faire non loin de l'Opéra de Montpellier, sur cette place qui s'est aussi la place de l'Oeuf.

XXX

Il se passe quand même des choses. Si des projets stagnent, si quelques uns avortent, il en est d'autres qui résistent tels des membres de l'école du chiendent. L'art connaît ses obstinés. Pere Figueres est de ceux-là. Quand il a des oiseaux en tête, il les garde. Ces oiseaux, il avait demandé à son ami Jordi Pere Cerdà de les lui confier.Le temps d'une mise en musique, le temps d'un spectacle. Le poète les lui confia en complète confiance, sachant qu'ils étaient en bonne main. Pas seulement la main d'un guitariste qui sait chanter la nature et la vie, mais de quelqu'un les pieds bien sur terre qui tire des sons et des émotions qui n'appartiennent qu'à lui, au diapason de la vérité humaine, cette grande porte de la beauté. La création eut lieu. Le succès sans pareil. Quatre voix et quelles voix d'hommes! Làs, de cet événement que Boitaclous (seule association prit le risque de le programmer sur une scène), il ne reste aucune trace: ni Cd ni Dvd. Des promesses pourtant furent faites. Par qui? (L'enquête reste ouverte.) Elles ne furent -et ne sont toujours- pas tenues. Bof! Pourquoi faire autant d'histoires pour une quinzaine d'oiseaux, qu'il s'adresse à Bougrain-Dubourg ou à quelque ornithologue éminent du landernau porté sur les notes bleues et vertes. Oui! mais voilà... la tête de Pere Figueres est toujours une volière agitée, et il ne cesse de nourrir ses indociles captifs avec des grains de son coeur, de sa voix et de sa folie. Oui, folie, de croire que ce jour viendra ou peut-être cette nuit que la bande à bec et plume de Jordi Pere Cerdà remontera sur scène ou, du moins, se posera dans un studio pour enregistrer ses "piaillements" (va donc casseur de rêves!) qui sont des instants de poésie pure, des brefs bonheurs de patrimoine ciselé. Ce patrimoine pour lequel la vie dite citoyenne est dure, pour ne pas dire cruelle!

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