Concombre
Je ne sais si je dois le partager avec vous, mais il se passe de drôles de choses autour de nous.
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A qui a connu Jean-Christophe Averty, Stéphane Guillon doit paraître bien fadasse. Averty, Guillon, de qui diable, s'agit-il?
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Toutes les vielles photos se ressemblent. Elles son vieilles! Les seules qui résistent un peu sont, curieusement, les photos érotiques. Allez, ne lisse pas trop ta moustache, je t'ai vu!
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Devant ma fenêtre qu'un beau soleil m'a permis d'ouvrir passe un petit bonheur le bras en écharpe. Que lui est-il arrivé?
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Un payage quelquefois attends de toi que tu le rehausses en couleurs ou, si bougon tu es, tu baisses le rideau sur lui.
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J'entends des murmures. Je tendrais bien l'oreille pour les déchiffrer mais voilà aujourd'hui je me contrefiche des mystères qui sommeillent dans les murmures, j'ai rendu vous avec la géante dont m'a parlé avant-hier soir Henri Heine.
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Il n'existe aucune pédagogie des moments uniques.
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A mes pieds, comme tombée d'hier, une histoire froissée. Je l'ai ramassée et défroissée. Pour le souvenir...Que du papier! Du papier froissé, sans adn de larmes!
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J'aime quand la spirale grise mon regard l'arrachant à l'entêtement du voir droit.
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Ecrire c'est être infidèle à un auteur qui vaut bien mieux que nous.
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Si je m'appelais G.Sonny Creer ça voudrait au moins dire que j'étais le batteur de Duke Ellington. Yes, the Duke!
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Ou bien c'est moi qui vieillit mal, s'écria-t-il, ou bien c'est le monde qui a régressé de cinquante ans. J'ai de drôles de parfums qui taquinent mes narines.
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Pourquoi toutes ces grimaces, mon beau, aurais-tu oublié ta trousse à rires?
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Esprit plus facétieux que critique -il disait ne pas aimer les impressionnistes-il passa un bon tiers de l'après-midi à essayer de tourner vers la gauche l'ombrelle dune femme de Monet. Il n'y parvint pas et appris à ses dépens -le coup d'ombrelle, il l'avait bien mérité-que le chef d'oeuvre n'est pas une blague.
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Piqué à un certain Gracian dont le livre résistait à six pieds d'oubli: "...Il faut avoir la bouche toujours pleine de sucre pour confire les paroles, car alors les ennemis même y prennent goût. L"unique moyen d'être aimable, c'est d'être affable." Sacré Baltasar!
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C'est dommage qu'il ne parle jamais de l'actualité. L'actualité, c'est qui? c'est quoi? Vous aimeriez m'en parler, faites-le...mais je vous préviens, je suis très dur d'oreille, et les images ne m'excitent plus!
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J'ai pris un plaisir suspect, presque dénonçable, à la relecture de l'Epilogue du siècle de Sartre de Bernard-Henri Lévy. Le philosophe aveugle. C'est intelligent et lyrique. Un sacré quatuo:r Lévinas, Benny Lévy, Sartre et B.-H. L. (Grasset, 2000).
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Cachez cette plante de pied qui me fait rougir!
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Les fourmis égarées, au contraire des brebis, retrouvent toujours la communauté....si, bien entendu, elles ne se font pas piétiner en cours de recherche.
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Son genou était le seul ver luisant de la nuit. Il en fit son phare.
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Défroquez-moi des oripeaux dont vous m'avez recouvert pour vous épouvanter à bien peu de frais!
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Le temps des trois plumes est passé. La plume pour écrire, la plume pour corriger, la plume pour biffer le tout. A la trappe. Aujourd'hui, on ne jette plus rien.
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Bien peu sont athlètes de leur instrument qui voudraient prétendre d'un tour de main à la couronne dans leur discipline.
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Toujours au ras des banalités. Un seul principe: palper le mièvre. Avancer en benoîts sabots. Être concombre, s'il le faut.
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Comment celui qui bout peut-il s'apaiser sans passer par le zen? Zen porte quoi!
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Un texte hermétique c'est du poil à gratter.
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Je sais vous aimeriez que je développe, que je danse un petit peu devant vous, que j'ouvre une main vers le ciel, et l'autre vers la terre, je sais c'est ce que vous attendez: me voir en équilibriste et m'applaudir avec mon nez aplati au sol. Et bien, non, je ne développe pas. Le commentaire, c'est trop souvent de la fausse monnaie de cirque.
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