Pénitence

On nous signale (non sans un légitime ton de reproche) d'avoir ici-même parlé d'une exposition qui n'avait pas encore été inaugurée et qui...a été annulée par ses organisateurs. Reportée, disons, sine die. Mais présenter des excuses ne sert à rien, nous nous contenterons de nous mordre numériquement les doigts en guise d'inévitable pénitence pour excès de précipitation et, du coup, relais de mauvaise information. Pour notre défense (tout un chacun a droit à un gazouillis de défense), nous dirons que nous n'avons pas rendu compte d'une exposition, dont effectivement nous ignorions le contenu véritable, mais que nous avons évoqué -à gros traits mais avec honnêteté- le parcours d'un artiste des plus originaux et honorables, vivant et oeuvrant dans les Pyrénées-Orientales. Nous l'avions évoqué, et nous en resterons là, sur la foi d'un fort joli carton d'invitation qui nous invitait au vernissage d'une exposition de mosaïques et de peintures récentes de Isaac Mizrahi à l'espace Maillol du palais des Congrès Georges Pompidou de Perpignan. Pénitence terminée!

Former des voeux est bien moins périlleux que faire des promesses. Ils ne sont pas promis aux mêmes aléas que les secondes. Les esprits ont la responsabilité de la réalisation des premiers, les hommes et eux seuls tiennent ou ne tiennent pas les promesses.

Un bruit court, dans les fossés autour de nos villes et villages, qu'en cette année d'élection municipale, il n'est guère de prochain candidat qui ne se soit pas prêté au jeu de la galette avec ou sans frangipane, avec ou sans fève (puisque du fait de la crise chronique de l'agriculture, les fèves sont rares). Ainsi, le même bruit rapporte sur les comptoirs des cafés pistes de danse des bobards et autres demi-vérités que plus d'un prochain candidat révélé ou pas s'est cassé une, deux, trois dents sur un premier, un deuxième ou un troisième malencontreux minu-sujet en céramique, trop cuite. C'est le prix à payer, a dit un client qui savourait ce bruit qui remplissait le verre de sa conversation avec un camarade, c'est le prix à payer quand on veut être le roi républicain de sa commune.

En période pré-électorale, il n'y a pas que les journalistes qui soient à la fête des diagnostics, il y a aussi les experts-comptables, dont nombreux sont mobilisés pour équilibrer (trop de droite, pas assez de centre, deux de gauche, ça aurait de la gueule) les diverses sensibilités suceuses de voix. Ce sont les experts-comptables de l'écharpe. Mais en cette matière, comme en beaucoup d'autres, l'erreur existe et les experts-comptables voient s'effondrer bien des châteaux posés sur des colonnes qu'ils pensaient sûres. Il ne faut jamais négliger la versatilité de l'électeur qui est la botte de Nevers de la démocratie.

Pourquoi lui en fait-on grief? Il n'avait jamais dit "Moi, Président, je roulerai en scooter et je porterai un casque". Il n'y a donc aucune infraction. C'est pas beau, la galerie!

C. POOR RIRRE.